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Ceci n’est pas une caricature

Publie le jeudi 23 mars 2006 par Open-Publishing
23 commentaires

de Michel Onfray

Nos islamologues patentés le serinent en permanence dans les médias : l’Islam est une religion de paix, d’amour et de tolérance. Ben voyons... Demandez à Salman Rushdie, au cadavre de Theo van Gogh, aux homosexuels torturés dans les geôles musulmanes, aux femmes soupçonnées d’adultère abattues dans un stade afghan. Interrogez aussi les dessinateurs danois assez sots pour croire universelle la liberté d’expression !

Sur toute la surface du globe, des musulmans - dont on précise qu’ils sont fanatiques - incendient, brûlent et menacent de mort au motif qu’une image du Prophète le caricature avec un turban en forme de bombe. Une caricature ? Où sont l’outrance, l’excès, la démesure qui la définissent ? Une quantité incroyable de sourates du Coran montrent Mahomet invitant à passer par le fil de l’épée les Juifs, les infidèles, les incroyants, les chrétiens et autres rebelles à sa vision du monde - homosexuels, libertins, libres penseurs. Croit-on que revenu en nos temps ledit Prophète hésiterait à remplacer le cimeterre par la bombe ?

Par ailleurs, quand la poudre musulmane parle partout sur la planète on ne voit pas les tenants de cette fameuse religion de paix, d’amour et de tolérance descendre massivement dans les rues pour manifester leur réprobation contre les criminels revendiquant un Coran qui n’empêche pas qu’on s’en inspire pour commettre pareils forfaits, bien au contraire. Sont-ils modérés ceux qui consentent au fanatisme des autres ?

Qu’un musulman croie la viande de porc immangeable, l’alcool imbuvable, la chevelure d’une femme obscène par définition, blasphématoire la représentation du visage d’un prophète qui fut un homme, libre à lui. Mais pourquoi devrai-je le croire moi aussi sous peine de mort ? L’affaire des soi disant caricatures (comme celle dite du voile) met à jour un symptôme de plus qu’elle : désormais l’islam place des coins dans le vieux marbre d’une Europe qui ne croit plus en elle, en ses valeurs, en ses vertus, et ce avant destruction définitive.

Pour cesser de débiter les habituels lieux communs sur l’islam, quiconque n’a pas lu au moins une fois intégralement le Coran devrait s’interdire d’émettre un avis. Une fois l’ouvrage lu, chaque lecteur informé des propos misogynes, antisémites, intolérants, violents, belliqueux récurrents pourrait légitimement porter un jugement. Alors nous pourrions aborder ce défi jeté au visage de l’occident : suite aux Lumières ou retour aux barbaries féodales ? Autrement dit : la liberté ou la mort ?

http://perso.wanadoo.fr/michel.onfray

Messages

  • L’"affaire des caricatures", qui fut le fait des islamistes et de leurs petits copains islamophobes, se sera révélé un pétard mouillé. Inutile de tenter de la relancer : la sociale a désormais emporté ces miasmes morbides qui ne servent qu’à divertir les gens et les détourner des vrais problèmes.

    A bas le CPE !

    A bas le Capital !

  • Comment faire pour diffuser le Coran sans arrogance ni provocation, mais simplement pour que tout lecteur puisse faire sa propre opinion au sujet des prescriptions et des enseignements de ce livre ?

    Et quelle traduction choisir pour limiter les polémiques d’interprétation ?

    • Petit échantillon : condamnation à mort de l’apostat, lapidation de la femme adultère, inégalité officielle entre l’homme et la femme, femme éternelle mineure (héritage, justice, voyage) dans des sociétés où le politique et le religieux ne sont pas séparés.

      Les bien-pensants viennent nous dire qu’il faudrait "respecter" des gens qui respectent ces prescriptions...Honte à eux. Moi, je combats les religions et ceux qui en tirent profit.

    • bonjour !serait il possible u jour que les musulmans sache separer la societe et la religion comme nous l’avons fait tout en respectant le droit de croire a chacun .
      Il n’y a pas si longtemps en france la religion nous imposait de croire de mettre des croix dans les ecoles etc... quand les musulmans ou soit disant feront il de meme ? ne s’apercoivent t ils pas que leur evolution dans la societe terrestre est lie a cela, leur vie actuelle est dans un carcan obscurantiste, dirigé par des personnes qui_ avide de pouvoir sous couvert de religion les rendent esclave a leur profit spirituel ou financiere,
      Je voudrais egalement poser une question a tous ces soit-disant musulmans : combien d’entre vous a lu le coran de bout en bout ? et combien d’entre vous, vous etes vous fait une opinion personnelle sans interpretation des imams combien ? j’ai souvent constate que bon nombre de jeunes mulsuslmans dans une fourchette de 15ans a 35ans meconnaissent totalement le coran et vehiculent des ideaux et preceptes predigeré par des imams fanatiques au discours tres "modere" face a l’opinion.
      je ne suis pas religieux du tout et n’appartiens a aucune religion la seuole qui me guide vis a vis des personnes de toutes race ethnie ou religion est la laicite qui me permet d parler avec tout le monde de tout je suis laique en francce et partout ou mes pas me conduise je n’oblige personne a quoi que ce soit sauf l’honnetete la liberte de pensée inalienable a tout etre humain sans oblige les autres de penser et vivre en fontion d’une religion quelle quelle soit je ne crois pas que la religion est le remede a tout les maux loin de la mais plutot le desordre , l’archaisme,l’obscurantisme, et la mise en action des pires instincts de l’homme

      Alain gavrais

    • Tant mieux Alain, si tu défends la laïcité. Nous sommes deux. Et bien plus encore. (12 000 personnes à Paris pour le Centenaire de la Loi de 1905)
      Mais la laïcité, c’est la liberté de conscience : liberté de croire et LIBERTE DE NE PAS CROIRE.
      D’autre part, l’article 2 de la Loi de séparation des Eglises et de l’Etat de 1905 précise : "la République ne reconnaît ne salarie, ni ne subventionnne aucun culte".

    • Le CORAN est consultable en ligne, tout simplement !!
      Lecture hautement recommandée pour se faire une opinion....

    • Selon Michel Onfray, pour avoir le droit d’avoir une opinion dans ce débat il serait nécessaire voire incontournable d’avoir lu le Coran. Ah bon, c’est nouveau ça.

      Données :

       Soit X un quidam religieux (de confession musulmane en l’occurence, mais en fait ça n’a strictement aucune importance)
       Soit l’argument 1 une façon de voir les choses à propos d’une manière de vivre, de traiter autrui, etc.
       Soit le livre C un livre religieux de référence (accessoirement écrit de sa plus belle plume par le Dieu auquel croit X)

      Problème :

      Si demain X me dit que l’argument 1 est vrai alors je n’est pas mon mot à dire (selon Michel Onfray) tant que je n’ai pas lu le livre C dans lequel X s’est inspiré pour savoir comment géré l’argument 1.

      Analogie :

      Si demain je rencontre X qui me parle du temps qu’il fait devrais-je avoir lu une référence en matière de météorologie pour lui donner mon avis ? Sachant que X n’est pas plus météorologue que moi. (Attention : la météorologie est une science, la religion n’est pas une science, ici je ne fais qu’une analogie, ainsi un religieux "qualifié" n’a aucune légitimité d’ordre scientifique, au contraire du météorologue qui peut prouver ses dires.)

      Réponse :

      Bien sûr que je peux parler de l’argument 1 avec X même si je n’ai pas lu le livre C. Je ne suis pas plus con qu’un autre et je n’ai pas besoin de partir des données du livre C pour traité du sujet.
      De toute façon on n’est pas là pour corriger les dires de X si ce qu’il dit ne correspond pas à ce qui est écrit dans le livre C, d’être une sorte "d’imam athée" de la religion musulmane (pour l’exemple qui nous intéresse, mais ça marche avec toutes les religions). On est là pour discuter avec X sur la manière qu’il a de voir l’argument 1. Pour comprendre pourquoi il choisit de le voir comme il le voit.
      Chacun son bagage, pourquoi devrais-je lutter avec les armes de l’autre, sur son terrain, selon ses règles ? Je n’ai pas besoin d’aller m’inspirer du livre C pour trouver un contre-exemple ou pour éviter de dire des conneries. Il me suffit d’écouter l’argument 1 défendu par X, de réfléchir et de répondre. Si mon argumentaire est faiblard X ne manquera pas de trouver la faille et je devrai le réviser et, peut-être, adhérer aux dires de X (attention : cas d’école, théorie, simple hypothèse ; la réalité est toute différente et X est le plus souvent celui qui a des trous dans son argumentaire. Il rempli ordinairement ces trous d’un argument fourre-tout multiforme du doux nom de "foi" lorsqu’il est de bonne foi, sinon, il ment, il te crache à la gueule et te voue aux enfers, et surtout, il ferme ses écoutilles et se met à répéter son argumentaire depuis le début.)

      Prérequis :

       ne pas juger le croyant mais juger la religion, sans pitié, car elle de la pitié elle n’en a pas.
       ne pas avoir honte de cracher sur la religion si ça nous chante car c’est un sujet comme un autre de diversion politique à l’instar du foot, des jeux télévisés, de la pub, de DisneyLand, etc.
       Prendre son temps pour bien machouiller les concepts et les présupposés des sujets qui sont des armes de destruction massives intellectuelles si elles sont mal maîtrisées ou simplement ignorées.

      (Rappel :

      - présupposé ? Si je dis "Est-ce que superman a les cheveux blonds ou bruns ?" Ne répondez pas par une couleur de cheveux mais en vous demandant si superman existe.

      - Concept ? Qu’est-ce qu’une chaise ? Vous savez, vous êtes assis dessus-là, ben voui. Donc, c’est un truc sur lequel s’assoir : ok, mais ça pourrait être le sommet d’une montagne, ou un tabouret. Il faut être plus précis et trouver comment "encercler" la notion au plus près. C’est super dur pour une chaise alors imaginez pour l’argument 1.)

      D’ac ? :)

       Avoir confiance en son propre jugement. C’est pas parce que les choses sont écrites (ou qu’elles passent à la télé qu’elles sont plus vraies, plus sûres.)
       Discuter de religion lorsqu’on est bien dans sa peau, qu’on n’a aucune raison de rechercher un réconfort de quelque nature que ce soit auprès de qui que ce soit. Ce serait un peu comme si vous cherchiez à faire vos courses le ventre vide : vous allez certainement craquer pour des conneries sucrées, de la cochonnaille, bref, des trucs qui ne vous auraient pas tenté autrement.

      Avertissement :

      Il ne faut pas perdre de vue un enjeu politique majeur qui se cache derrière ce pseudo-débat : à qui sert la démonisation du monde arabe aujourd’hui sachant que l’administration Bush prépare une attaque de l’Iran (car l’Iran veut ouvrir une bourse du pétrôle où la monnaie d’échange serait l’euro. Il faut savoir que le dollars, aujourd’hui, tire sa force du fait que le pétrôle s’achète et se vend en dollars dans le monde entier, c’est une parité pétrole-dollars. Le risque pour l’économie américaine est donc majeur) ? Attaque que le peuple Américain n’est pas encore prêt d’accepter. Après les manifestations mondiales contre la guerre en Irak n’essaierait-on pas de ramollir les neurones des populations en leur faisant gober l’idée suivante : "les arabes (musulmans ou pas, extrémistes ou pas) sont des barbares, des sous-hommes, des pas-comme-nous-juste-bons-à-se-prendre-des-bombes, et puis de toute façon c’est eux ou nous."
      L’administration Bush, après son Pearl Harbour du 11 Septembre 2001 (à propos duquel la lumière n’a jamais été faite et reste un point d’interrogation d’envergure à côté de celui qui interroge les conditions des deux élections de G. Bush à la présidence américaine) ne chercherait-elle à préparer le terrain à un troisième Pearl Harbour ?

      Conclusion :

      Michel, pour un philosophe, ta conception du débat ressemble plus à une conversation entre exégètes avertis, un débat d’autorités.
      Bravo, heureusement que Socrate donne un autre exemple.
      C’est con, j’t’aime bien, à part ça. Mais là, tu ne le sents peut-être pas mais tu deviens moins tranchant. Il me semble que tu voles au secours des vainqueurs, non ?

      Question :
      Michel Onfray serait-il fait du métal dont on forge les Minc, Val, Adler et compagnie ?

      Point de départ d’une réflexion sur le concept de "barbar(i)e" :
      Claude Lévi-Strauss (ethnologue génial) : "Le barbare c’est celui qui croit en la barbarie."

      SamSab

    • Et pour les musulmans qui vivent dans des sociétés libres, comme vous et moi ? Disons la France... Qui connaissent le coran et le respectent, mais s’oppose aux actes que vous citez..Honte à eux aussi ?

      "Moi, je combats les religions et ceux qui en tirent profit."
      C’est bien, faut pas se prendre la tête dans la vie.

      Julien

  • Ohlalala...Je suis halluciné, c’est trop grave. C’est un "intellectuel" qui a écrit ça ?

    Monsieur Onfray pourrait-il arrêter de parler à l’envers et dire clairement ce qu’il ne fait que laisser entendre à chaque ligne à savoir : les musulmans, tous, pas que les fanatiques, brulent et pillent ce qui ne leur ressemblent pas. Par le simple fait d’être musulman.

    D’ailleurs, c’est simple on l’a tous vu : un milliard et demi de musulmans ont tout cassé. Pas de rancoeur, pas de manipulation locales, politiques, de pauvreté, de passé...non non : la haine sanguinaire des hordes de musulmans.

    Je confirme en évitant le second degré cher à l’auteur : il faut vraiement avoir de la merde dans les yeux pour croire à l’universelle liberté d’expression dans le monde aujourd’hui. (Pauvre dessinateur d’un journal tendance fachos...).

    Je précise que, pour ce qui est S. Rushdie, il a récemment pris la tête d’un mouvement visant à arrêter le tabassage médiatique de Tariq Ramadan, dangereux intégriste poseurs de bombe professeurs à oxford ...(surement de l’entrisme il sont partout). M. Onfray aura surement des précisions à nous apporter.

    Mais surtout, comme d’habitude avec la clic des "les-musulmans-sont-un-danger-mais-on-est-pas-raciste" : on parcours la planète entière, sauf la france. On fait le tour du monde en 5-5, raccole du fait divers et on lit tout par la religion, rien que la religion.

    Pour finir, je pensais sincèrement qu’il n’y avait plus que le site de tf1 qu’on prétendait interpreter et connaître l’islam en lisant le Coran. Beaucoup de croyant ne le connaissent pas vraiment. C’est comme le pape, les seuls gens que je connaissent qui l’écoutent encore sont les "anti bondieusards" sur ce site.

    Nan, vraiment, il est temps de lire des revues un peu sérieuses, de s’informer sur le monde. Ou simplement, d’arrêter de gaver votre public pour vendre, de "répondre à la demande" (une autre religion).

    Julien.

  • "l’Islam est une religion de paix".
    L’islam est une religion. Pas plus de paix qu’aucune autre.
    L’Islam n’est pas une religion.