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A la jeunesse réunionnaise... et métropolitaine !

Publie le mardi 4 avril 2006 par Open-Publishing

Lettre ouverte à la jeunesse réunionnaise

de Jérôme K.

JIR [4 avril 2006]

Les temps sont durs, l’avenir est sombre mais l’espoir fait vivre ! Vous êtes confrontés à un Premier ministre qui ne respecte pas les lois de la République votées par sa propre majorité en ne consultant pas les partenaires sociaux avant le dépôt d’un projet de loi concernant le droit du travail (loi Fillon de 2004), un Premier Ministre qui rejette tout dialogue jusqu’au pourissement de la situation... Le président de la République qui tente de ménager son dauphin et l’opinion publique vient d’intervenir pour vous "embrouiller".

Un peu d’histoire (c’est très instructif l’histoire !) : il y a vingt ans, en novembre 1986, Jacques Chirac était alors Premier Ministre ; son Ministre de l’enseignement supérieur (Devaquet) voulait imposer une loi qui limitait les conditions d’entrée à l’Université et augmenter des droits d’inscription de façon importante. La jeunesse a manifesté son désaccord, les étudiants et les lycéens ont pris la rue pour exprimer la colère provoquée par un projet de loi inique. On a crié à la manipulation (comme aujourd’hui !), à la désinformation, au risque de révolution bolchévique...
Charles Pasqua, Ministre de l’Intérieur a voulu mater la révolte, il a envoyé les voltigeurs motocyclistes (deux policiers sur une moto, le passager étant armé d’une énorme matraque) pour charger les manifestants : ils ont tué Malik (un étudiant sans problèmes d’origine étrangère) à coups de matraques après l’avoir poursuivi dans un hall d’immeuble. Alors, Jacques Chirac s’est exprimé solennellement à la télévision pour retirer la "loi Devaquet", il aura fallu un mort pour cela ! Dans notre lycée nous étions tous en larmes, brisés : un retrait pour un mort !

Aujourd’hui et maintenant, montrez aux adultes que vous êtes responsables, créez une coordination sur l’île, constituez des réseaux de communication et des services d’ordre, ne cassez pas, restez non violents : ainsi vous gagnerez en crédibilité et vous vous protégerez des matraques !

Quoi qu’il advienne, sachez que même si votre contrat de travail ne vaut pas celui d’une personne de vingt-six ans, en 2007 votre bulletin de vote vaudra autant que tous les autres : inscrivez-vous sur les listes électorales (en Mairie) avant le 31 décembre 2006 et faites-vous entendre aux présidentielles et aux législatives de 2007.

Jérôme K.

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