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Ce qui est faux, et colporté par les médias...

Publie le mardi 5 août 2003 par Open-Publishing

REPERTOIRE des MENSONGES
au Journal de 20 Heures sur TF1 à propos des professionnels du spectacle
(par le collectif Culture en Danger)

 IL EST FAUX
de dire que la caisse d’assurance chômage de l’Unédic (1) est
Déficitaire

 La caisse d’assurance chômage de l1Unedic n’est pas déficitaire, mais
bien

Bénéficiaire.( 37 millions de frs (2)). Cette erreur de calcul est
commise
chaque jour par les médias parce qu’ils s’efforcent de distinguer les
cotisations des intermittents du spectacle de celles des permanents du
spectacle, alors que les cotisations de ces derniers sont absolument
gérées
par la même caisse.

En effet, I’ensemble de la profession du spectacle réunit des
professionnels

du spectacle qui sont salariés, soit en permanence, soit par
intermittence.

Par exemple, JP. Foucault est un "permanent" du spectacle audiovisuel
quand
F. Luchini, lui, est un "intermittent" du spectacle vivant. Les
cotisations
qu’ils versent conjointement à l’Unédic équilibrent donc les indemnités
qu’ils percevraient s’ils étaient, on ne le leur souhaite évidemment
pas, à
la recherche d’un emploi .

Ce fameux "trou" de l’Unédic est donc un mensonge que le gouvernement
agite
pour nous culpabiliser.

 IL EST FAUX
de dire que nous ne travaillons "que 507 heures par an". Nous
travaillons
toute l’année (60 heures par semaines en moyenne), mais seules 507
heures de

toutes nos heures de travail sont rémunérées.
Ces heures payées correspondent à celles que nous passons sur la scène,
et
non à toutes celles, non-payées, que nous passons hors de scène pour
inventer, organiser, répéter, puis vendre nos spectacles.

Nous travaillons donc en permanence, mais nous sommes payés par
intermittence.

 IL EST FAUX
de dire que les intermittents "ne veulent pas qu’on remette en cause
leur
statut"

Tous les intermittents du spectacle sont d’accord pour réformer ce
statut
qu’ils jugent désuet et dont ils souhaitent corriger les évidents
défauts.

En 2003, nos syndicats ont proposé au Medef un projet de réforme
("l’accord
Fesac") qui valorise le travail, met un terme aux perversions du
système, et

qui recherche l’harmonie et l’équité entre tous.
C’est ce souci d’équité qui seul peut maintenir en France, comme dans
nul
autre pays, une vie culturelle diverse et de qualité.

 IL EST FAUX
de dire que ces nouveaux statuts sont le fruit d’une "longue
concertation".

Ils sont le fruit d’un accord signé par le Médef et par trois
organisations
syndicales (CFDT, CFTC, CGC) non représentatives de la profession.
Si cet accord avait été le fruit d’une concertation avec des syndicats
représentatifs (FO, CGT), il aurait été établi sur la base des
propositions
de "l’accord Fesac" que défendent ces syndicats.

Le Medef n’a pas voulu de cet "accord Fesac" pour trois raisons très
concrétes :

 Contrairement au Médef, ces accords ne défendent pas les intéréts des
gros

industriels du spectacle (TF1, M6...) qui précisément font fortune grâce
à
des spectacles de moralité trés douteuse (Loft Story, Qui veut gagner
des
millions... ). Le Médef, a donc intérêt à ce que le spectacle et le
cinéma
de qualité meurent et fasse place nette à la seule culture de
divertissement dont les artistes, par ailleurs, ne veulent pas nier
l’importance.

 Ce sont précisément ces gros industriels (TF1...), qui abusent le plus
du
système de l’intermittence et qui s’enrichissent sur le dos du
contribuable
en faisant travailler de façon permanente du personnel audiovisuel trés
bien

rémunérés (80000f/semaine) qu’ils font déclarer sous le régime de
l’intermittence.

 Le véritable objectif du Médef, comme on l’aura compris, n’est pas de
combler le pseudo "trou" de l’Unédic, (sinon il aurait accepté l’accord
Fesac), mais de précariser les artistes, de les transformer en main
d’euvre
docile et bon marché, et de neutraliser leurs habituelles réticences
envers
les modèles de société policière.

Défendre notre statut c’est défendre vos droits à une culture de
qualité, à
votre droit de parole.

 IL EST FAUX
de dire qu’avec ce nouveau projet de loi le statut de "I’intermittence
est
sauvée".

D’une part l’indemnité journalière fixée auparavant à 31% descend à 19%
ce
qui signifie la mort de 70% des intermittents. Mais surtout, si l’on
étudie
dans le détail ces nouveaux accords, on s’apercoit assez vite que par un
subtil jeu de calcul rétroactif, le délais imparti pour réaliser ses 507
heures de "plateau" n’est pas comme il l’est prétendu de 10 mois, mais
de 8
seulement sans interruption possible.
Ce statut aligne donc simplement l’intermittence sur le régime précaire
de
"I’intérim" et des emplois CDD.

 IL EST FAUX
de dire que la grève des professionnels du spectacle "prend le public en
otage".

 Ce n’est pas dans la gaieté mais dans la douleur qu’un musicien ou un
danseur décide de ne pas jouer ou de ne pas danser devant le public pour
qui

il s’est longtemps entrainé. Public grâce à qui il peut vivre et
partager
lui aussi des "instants formidables". Quand un artiste décide de ne pas
jouer, c’est lui qu’il "prive" en premier.

 La profession du spectacle est une profession libérale. Nos employeurs
sont privés. Par conséquent nos jours de grève ne nous sont pas
rémunérés.
La plupart des artistes-techniciens qui font grève ces jours-ci ou bien
seront licenciés par leur employeur. Ou bien faute d1un nombre suffisant
d’heures de plateau perdront définitivement leur statut d’intermittent.
Certains ont plus de cinquante ans, sont mariés, ont des enfants.

 IL EST FAUX
de dire que le revenu moyen d’un intermittent est souvent "supérieur ou
égal

au Smic"

De tous les professionnels du spectacle qui travaillent et cotisent,
seuls
40% d’entre eux profitent du système d’indemnisation. Parmi eux,
50% d’entre eux vivent en dessous du Smic avec des revenus proches du
RMI
(3), et leur nombre en France n’est pas de 100 000, comme il a été
prétendu,

mais de 53 000.

(1) Institution qui gére la caisse d’assurance chômage de tous les
professionnels du spectacle et de l’audiovisuel, qu’ils soient
permanents,
ou intermittents.
(2) Chiffres officiels de l’Unédic pour l’année 2001.
(3) Chiffres officiels de l’Unédic, 2003