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Berlusconi a réussi à ramener l’Italie deux mille ans en arrière !

Publie le mercredi 12 avril 2006 par Open-Publishing

Elections latrines

[12 avril 2006]

On ironisait, il y a quelque temps, sur ces socialistes français qui s’en allaient soutenir Romano Prodi à Rome. Au vu des résultats, avouez qu’on n’avait pas tort ! Comme on n’avait pas tort de penser que ces fameuses primaires à l’italienne, dont tous les politologues patentés nous rebattaient les oreilles, n’étaient qu’une grosse machine à faire de la fumée. Car il faudra plus que la pâle coalition de gauche, élue de justesse à l’heure où l’on écrit ces lignes, pour guérir un pays malade de la peste. Ce dont souffre l’Italie, c’est d’être devenue une dictature molle.

Qu’est-ce qu’une dictature molle ? Un pays qui a l’apparence de la démocratie (on peut voter librement) mais n’a pas de réalité démocratique. Berlusconi a très bien compris que l’on pouvait faire d’un pays une entreprise privée. D’une justice, un instrument à sa botte. Qu’avec des médias dans son escarcelle, on pouvait produire des citoyens décervelés, des esclaves de la télé-réalité. Que ce n’est pas Bruxelles qui poserait problème.
Car Bruxelles, n’est-ce pas, s’oppose au secteur public, s’oppose à l’intérêt général, montrerait les dents si d’aventure un pays s’avisait à nationaliser l’eau, l’énergie, toutes choses utiles au plus grand nombre. Mais privatiser la justice, privatiser l’information, peu importe si les capitaux circulent en paix.

Avec ses postures à la Mussolini, son incommensurable vulgarité, Berlusconi a donc réussi à ramener l’Italie deux mille ans en arrière, à l’époque des arènes, du pain et des jeux. On l’appelle le Cavalier ? Ses adversaires le surnomment le Caïman ? C’est encore lui faire trop d’honneur. Dans l’Enfer de Dante, sa place serait dans le 8e cercle, avec tous les fraudeurs qui trempent dans la merde. Le problème, c’est que l’Italie n’a plus de Dante, et que ses citoyens n’ont plus d’odorat. Romano Prodi, qui n’a rien d’un Hercule, aura-t-il les épaules assez larges pour nettoyer un pays transformé en latrines ?

Bruno Testa
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