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Silvio Berlusconi en trouble-fête

Publie le jeudi 13 avril 2006 par Open-Publishing

Romano Prodi tient sa victoire

Le leader de la gauche italienne Romano Prodi s’est dit sûr mercredi de sa victoire aux législatives, pourtant encore contestée par Silvio Berlusconi. Celui-ci a ordonné la vérification de certains votes, plongeant le pays dans l’attente.
Mardi, le ministère de l’Intérieur a officiellement confirmé la victoire de l’union de gauche avec 158 sièges sur 315 au Sénat et 348 sur 630 à la Chambre des députés en publiant des résultats complets, qui devront subir une ultime validation de la Cour de cassation. Mais malgré ces données officielles, Silvio Berlusconi, actuel chef du gouvernement, refuse toujours de concéder la victoire à son adversaire. Il a notamment parlé de « très nombreuses irrégularités » dans le vote des expatriés.
La coalition de centre-droit affirme entre autres que plus de 30 000 bulletins de vote des Italiens de Suisse auraient été « perdus ». Une allégation démentie par le chef du dépouillement du vote des Italiens de l’étranger, Claudio Fancelli, et l’ambassade d’Italie à Berne. M. Fancelli a précisé que le dépouillement des bulletins provenant de l’étranger avait respecté la loi à la lettre.

Le différend porte aussi sur les bulletins « contestés », ces votes non validés mis de côté par les présidents des bureaux de vote qui n’ont pas pu les classer dans les nuls ou les attribuer à un parti. On en recense 43 028 à la Chambre des députés - où le centre-gauche a obtenu la majorité avec seulement 25 224 voix d’avance - et 39 833 au Sénat.

Les commissions spéciales ont commencé à reprendre un par un ces bulletins. Elles devraient avoir bouclé leurs contrôles « jeudi ou vendredi » pour la Chambre des députés et « après Pâques » pour le vote des expatriés au Sénat. En attendant, Romano Prodi se veut confiant. « Je n’ai absolument pas peur d’un renversement de situation », a-t-il martelé dans l’après-midi. « Il est curieux que Berlusconi soulève tant de doutes alors qu’il a la main sur le ministère de l’Intérieur, qu’il contrôle toutes les données », a-t-il souligné. Le leader de centre-gauche a d’ores et déjà reçu les félicitations du premier ministre luxembourgeois Jean-Claude Juncker, du premier ministre espagnol José Luis Rodriguez Zapatero et du président français Jacques Chirac. José Manuel Barroso, président de la Commission européenne, l’avait congratulé dès mardi.

Outre le délai non négligeable de la vérification des bulletins de vote, Romano Prodi devra également attendre la nomination, les 12 et 13 mai, par les nouveaux députés et sénateurs d’un remplaçant au président de la République Carlo Azeglio Ciampi pour pouvoir former un nouveau gouvernement.

Cette nomination est incontournable car la désignation du chef du gouvernement incombe au président de la République. M. Ciampi, dont le mandat arrive à terme le 18 mai, ayant laissé entendre qu’il souhaitait confier cette tâche à son successeur, Romano Prodi ne devrait pas être désigné pour former son gouvernement avant de longues semaines. (reuter)

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