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LEC, CNE, Unedic, CESEDA, non. Amnistie ! : Occupation du journal "la Tribune"

Publie le mercredi 19 avril 2006 par Open-Publishing
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Fatigués ou pas, nous n’en restons pas là

Nous, 200 étudiants, chômeurs, précaires, intermittents, lycéens,
rendons visite collectivement au journal « La tribune », filiale du
groupe LVMH, 51 rue Vivienne, à Paris.

Ici on échafaude les mesures et on fabrique l’ambiance mentale qui
naturalisent inégalités et violence sociales.

Depuis plus de 30 ans, on organise l’insécurité du plus grand nombre.
Avec la « refondation sociale » du MEDEF cette politique de
précarisation s’est traduite par la destruction des droits à
indemnités des chômeurs et une attaque massive des droits à pension
de retraites pour l’ensemble des salariés.

Les employeurs se voient offrir une main d’ouvre rendue disponible à
n’importe quelles conditions par des lois iniques, telle
l’interdiction du RMI aux moins de 25 ans. On fait d’une durée
d’emploi indexée à d’aléatoires contrats discontinus (70% des
embauches s’effectuent en CDD, la fin de contrat est le principal
motif d’entrée au chômage) le sésame exclusif de l’accès à des droits
eux-mêmes toujours plus incertains (Pare, protocole Unedic de juin
2003, contrôle des chômeurs, radiations).

Le remplacement du CPE par davantage de subventions aux employeurs
montre à nouveau que la « loi pour l’égalité des chances » porte
parfaitement son nom. « Que le meilleur gagne ! », nous dit ce poker
menteur. C’est individuellement, chacun contre tous, dans une
concurrence débridée, aiguillonnés par la culpabilité et
l’application d’un régime varié de sanctions, qu’il nous faudrait
saisir ce que cette société présente comme une chance : celle, si
l’on n’est pas absent à l’école, de ne pas voir amputer le revenu
familial, de ne pas être apprenti à 14 ans , de ne pas travailler de
nuit à 15 si l’on évite l’échec scolaire, ou de ne pas être condamné
pour rébellion pour avoir dit le refus de ce monde.

La lutte contre la précarisation qui s’est massivement développée ces
dernières semaines est partie des universités et des lycées. D’avoir
impliqué les chômeurs, les précaires et les précarisables, jusqu’à d’
innombrables actions de blocage de l’économie et de ses flux, a
permis de remporter une victoire sur le CPE. Cette victoire , tous
les tenants de l’ordre social actuel promettent qu’elle restera
symbolique. Nous ne l’entendons pas ainsi. La LEC (loi pour l’égalité
des chances), le CNE (castés-all-days par de nombreux employeurs), le
projet de loi contre les migrants CESEDA, les réformes de
l’indemnisation du chômage sont autant de dispositions inacceptables
qui visent à nous faire survivre sous le règne de l’arbitraire.

Lorsque de toutes parts on parle de « sécuriser les parcours
professionnels », nous savons que les premiers concernés, entrants
dans le salariat, chômeurs, demandeurs de formation, intermittents et
travailleurs précaires, avec ou sans papiers, n’auront voix au
chapitre qu’à condition de continuer à prendre la parole et agir.

Nous n’en restons pas là.

Ni LEC, ni CNE, ni CESEDA. Refonte de l’Unedic. Amnistie.

Ce que nous défendons nous le défendons pour tous et toutes.

Les occupants du journal « La Tribune », Paris, 18 avril 2006

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