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Le premier parti ouvrier n’est pas le FN, c’est l’abstention

Publie le dimanche 23 avril 2006 par Open-Publishing
18 commentaires

Entretien réalisé par Rosa Moussaoui

Entretien avec Annie Collovald, spécialiste de la droite et de l’extrême droite, maître de conférences en sciences politiques à Paris-X.

Pourquoi contestez-vous l’usage actuel de la notion de "populisme" ?

Annie Collovald. Le "populisme" serait un mouvement de mécontents, de frustrés, subjugués par le charisme d’un leader, séduits par ses thèses xénophobes, et dirigé contre les élites établies. Mais l’histoire sociale de ce terme nous apprend que les usages actuels en renversent la signification. Avant qu’il ne qualifie le FN, le terme existait dans le monde savant et politique. Il oscillait entre valorisation du populaire (il existait des prix de littérature populiste par exemple) et stigmatisation, mais stigmatisation des intellectuels et des élites supposés manipuler à leur profit les intérêts des groupes populaires.

En sociologie politique, le mot désignait simplement une stratégie de mobilisation du plus grand nombre, dans le cadre d’une démocratisation politique. Désormais, l’appel au peuple est devenu une anomalie pathologique pour la démocratie, dont la cause réside dans la crédulité des groupes populaires réputés toujours prêts à suivre les démagogues, les plus forts en gueule. Le populisme d’aujourd’hui blâme les victimes en quelque sorte et fait du peuple non plus une cause à défendre mais le principal problème à résoudre pour une "bonne démocratie".

Vous critiquez l’idée reçue selon laquelle le vote Front national serait un vote ouvrier...

Annie Collovald.L’interprétation selon laquelle la frustration, le ressentiment liés à la crise économique et sociale suffiraient à expliquer les succès électoraux du FN n’a que l’apparence de la plausibilité. S’il en était ainsi, on devrait alors s’étonner non pas de l’ampleur de ce vote, mais au contraire de son extrême faiblesse. 11 à 12 millions de personnes, en France, subissent de plein fouet les conséquences de la crise sociale et économique. Il devrait donc y avoir, si l’on suit ce raisonnement, autant d’électeurs FN. Or, en 2002, au plus fort de la vague, il y en avait moins de 5 millions. C’est évidemment beaucoup. Mais cela signifie qu’il existe, même chez les plus vulnérables, des verrous moraux qui les empêchent de se reconnaître dans ce parti.

Les analystes électoraux du FN s’appuient sur des sondages. Double problème. 30 à 32 % des personnes sollicitées refusent de répondre, c’est dire que les échantillons sont construits sur un mode plus sauvage que raisonné. L’idée implicite de tout sondage ensuite est que les gens disent ce qu’ils font et font ce qu’ils disent, idée bien problématique, surtout quand il s’agit d’un vote honteux qui ne s’avoue pas publiquement. Du coup, les explications données ne portent que sur des électeurs FN déclarés moitié moins nombreux que les électeurs réels. Par ailleurs, ces mêmes commentateurs ne s’intéressent qu’aux votants. Ils oublient les autres formes de mobilisations électorales que sont l’inscription sur les listes électorales et l’abstention. Or les études de l’INSEE portant sur les pratiques électorales effectives montrent que les plus démunis se retrouvent très majoritairement ici. D’après ces études, 27 à 32 % des ouvriers s’abstiennent. Le premier parti ouvrier, alors, n’est pas le FN, c’est l’abstention. Si l’on tient compte de cela, les préférences politiques des groupes ouvriers changent en outre de sens. Elles vont d’abord, après l’abstention, à la gauche puis à la droite classique et enfin seulement au FN (autour de 17 %, bien loin des 30 % avancés en 2002).

Les commentaires politiques imprégnés de ce que vous appelez le « racisme social » sous-entendent-ils que certaines catégories seraient moins qualifiées que d’autres pour exercer leurs droits démocratiques ?

Annie Collovald.Nous assistons à la montée d’une conception de la démocratie comme devant être fondée sur l’expertise, la compétence. Cette conception s’accommode parfaitement de l’abstention des catégories les plus vulnérables et du glissement vers une démocratie censitaire qui ne dit pas son nom. Mais cette abstention des catégories populaires, qui a progressé de 10 points entre 1995 et 2002, a reculé à l’occasion des scrutins de 2004 et en 2005, à la faveur de campagnes électorales vivantes et animées. Même si elle demeure forte, elle n’est donc pas une fatalité. L’abstention n’est pas liée à la compétence des électeurs, mais bien à la nature de l’offre politique et au travail de mobilisation politique.

À lire : Le Populisme du FN, un dangereux contresens, Éditions du Croquant, Broissieux, 2004.

La Démobilisation politique (coll.), La Dispute, 2005

http://www.humanite.presse.fr/journ...

Messages

  • Bonne analyse,on dit par ailleurs que les riches ne sont pas racistes mais qu’ils se contentent de produire les thèses du rascisme.De plus ,depuis ce fameux 21 avril beaucoup de gens n’ont plus honte d’afficher leur affinitées politiques,alors il suffit d’ouvrir les oreilles !!

  • TOUT À FAIT !!!

    Et cela vient fort à propos...

    Tout comme certains disent qu’il n’y a plus de classe ouvrière, certain s’était auto-proclamé parti de cette classe ouvrière : je parle du FN.
    Or, fort justement, cet article fait le point et montre à quel point une certaine conscience de classe - de cette classe ouvrière - conduit ses éléments à ne plus pouvoir se reconnaître dans une gauche qui s’est "commise" avec le libéralisme ... et à ne plus pouvoir voter, donc à s’abstenir.

    Il est bon de mettre cela en évidence, car c’est aussi montrer que le retour à gauche est conditionné au démarquage d’avec ce libéralisme qui désespère la classe ouvrière.

    2007 se gagnera contre le libéralisme ou ne se gagnera pas !

    NOSE

    • Tout à fait ! ;)

      Il ne reste plus qu’à convaincre l’aile droite du PS d’être antilibéraliste... ou de la mettre en minortié par un flux massif de nouvelles adhésions. Ce n’est pas une mince affaire, mais c’est nécessaire car ce parti, qui glisse au centre, restera en 2007 le parti des petits cadres et de certains salariés... qui ne voteront pas pour des partis estampillés (à tort ou à raison) "extrême-gauche".

      Il faut une union de la gauche.

      http://le-ptit-gauchiste.over-blog.net

    • Pourtant ce n’est pas l’abstention qui défendra les ouvrier-es, ni le reste des précaires d’ailleurs. En 2002, on a vu ce que nous a coûté l’abstention. Duel Chirac / Le Pen. Et aujourd’hui on a la politique de Le Pen sans sa personne. La frontière entre la droite et l’extrême droite est extrêmement floue, et celle entre le PS et la droite l’est aussi.

      Pour sortir de cette logique criminelle qui exclu et tue toujours plus de gens, en sacrifice au dieu Monnaie, on doit s’extraire de cette logique, et ce n’est ni le PS, ni l’UMP, ni l’UDF, ni le MPF, ni le MNR, ni le FN, ... qui nous permettrons de sortir de la logique capitaliste. Alors le vote devrait être très clair !

      Bilba.

  • La démocratie sans le prolétariat, tel semble etre l’idéal de la bourgeoisie. Plus que le populisme, les bourgeois craignent le peuple qui ne comprend rien à la politique et qui de surcroit serait raciste. Le FN demeure un parti qui développe une vision raciste qui peut séduire des élites tentées par un analyse racialiste fondée sur la lutte des races. Ensuite, le projet économique du FN puise au sein de l’ultra-libéralisme façonné par le club de l’Horloge.
    Enfin, le terme "populisme" renvoie à l’idée d’une empathie à l’égard des classes populaires.
    Sa connotation négative découle de préjugés élitistes partagés de la droite (qui peut comprendre le PS ) à l’extreme-droite.

  • Le populisme est aussi souvent mis en opposition avec l’élitisme.

    Or, lorsque l’on regarde le niveau d’étude de nos hommes politiques élus à l’assemblée nationale, force est de constater que c’est une représentation élitiste. Beaucoup de médecins, d’avocats et de hauts fonctionnaires.

    Le 21 avril a aussi été une accumulation de facteurs. Abstention forte, multitude de candidatures à droite, au centre et à gauche, Président sortant-candidat ayant le plus mauvais bilan de toute la V éme, premier ministre à la doctrine floue, ayant des origines politiques Trotskistes mais ayant signé des règlements européens franchement digne d’un libéral (notamment sur l’age de la retraite à Barcelone ou Jospin et Chirac ont co-signé le même texte). Bref, un manque d’adhésion du peuple aux bilans des sortants.

    Le risque est réel de revoir J.M.L.Pen au second tour. Si Mme Royal est candidate pour le P.S., ce risque deviendra une évidence. Pour être élu à gauche, il faut être un rassembleur, et le Blairisme n’est pas rassembleur du peuple (sans ancien du populisme) dans notre pays.

    A défaut d’un populisme d’adhésion à un projet de société, le vote de 2007 peut, encore un fois devenir un populisme de rejet de projets trop similaires.

    En 1979, l’extrème droite en France stagnait en de minuscules groupuscules (F.N., P.F.N., G.U.D., etc...) la force de Le Pen à été de vampiriser l’ensemble de ces groupes et de les vider de leur substance (les adhérents). Et en ce cas, 1 + 1 ne fait pas 2, mais très vite 4 ou 8, en se multipliant à chaque fois.

    Il manque peut-être aussi cela à la vraie gauche française.

    A.D.

  • L’abstention n’est en aucun cas un parti, mais peut s’expliquer par la constatation de l’impuissance des politiques à résoudre nos difficultés croissantes de vivre.

    Désormais, il est clair pour une majorité de citoyens que le pouvoir réel est ailleurs : puisque nous subissons une dictature économique contre laquelle nous n’avons pas encore trouvé les moyens de lutter, à quoi bon déposer son bulletin dans l’urne ?

    Il est deux dogmes que nous imposent les marionnettistes qui nous manipulent et qu’il faut combattre avant toute chose :

    1) Que l’économie de marché est inéluctable

    2) Que le suffrage universel est synonyme de démocratie

    Quant aux motivations des électeurs du FN, pas besoin de se gaver de mots savants pour les connaître : ou bien ce sont des gents qui votent par dépit, voire vengeance, ou bien alors il s’agit de sombres imbéciles qui voient en l’étranger la source de tous leurs problèmes.

  • Merci pour ce rappel :
    Le Front national est très minoritaire dans les couches populaires, contrairement à certains discours qui tournent en boucle depuis quelques années.

    Le débat est là élargi sur l’offensive d’une petite élite bourgeoise qui tourne autour du pot depuis un moment et qui essaye de rendre légitime de très graves entorses au principes démocratiques...On la sent de plus en plus aux limites de ne plus pouvoir se retenir dans ses propos.

    Tout se passe depuis quelques temps comme si cette petite élite arrogante parlait de plus en plus ouvertement de la majorité sociale comme d’un enemi...

    Ses propos deviennent de plus en plus directs et agressifs, d’autant plus qu’elle est saisie d’une formidable ivresse :

    Eduquée à s’imaginer que les médias représentent la fameuse "opinion publique" , possèdant tous les médias importants, sauf le net, n’ayant plus de contre-pouvoir dans les médias (sauf le net) , s’étant abstraite de plus en plus de ses liens au territoire (si vous ne vous soumettez pas , je vais ailleurs....), elle finit par s’auto-intoxiquer par sa propre propagande, elle se déboutonne et finit par aboyer de plus en plus fort contre la population, elle cogne contre toutes les couches populaires (avant elle en favorisait certaines contre d’autres c’est maintenant fini, d’où des propos de plus en plus contre les "Français", car c’est toute la population qu’elle a en cible et qu’elle veut "soumettre").

    Cette dérive inquiétante, anti-démocratique dans l’esprit, en attendant de l’être dans la forme, fascistoïde, d’une petite nomenkaltura bourgeoise, est le trait marquant de la période actuelle du côté de la bourgeoisie, pendant que l’autre trait marquant est l’homogénéisation de plus en plus importante du sort social de l’écrasante majorité de la population, jeunesse comprise.

    C’est comme si nous nous précipitions de plus en plus vite dans un affrontement qui semble agir comme une pesanteur inexorable dans les esprits bourgeois. Elle attaque sans cesse et finit par obliger des gens de plus en plus nombreux à se rendre compte qu’ils ne peuvent plus reculer, le mur étant derrière eux.

    Certains s’imaginent que de bonnes élections bien torchées, avec en selle de nouveaux poulains de la caste, aux articulations intellectuelles haridelles et anti-sociales, vont enfin permettre de soumettre dans la forme et le fond la population, d’avoir définitivement en dessous des nations de serviteurs...Celà reste à prouver audelà d’un état de grace post électoral fugace de quelques mois .

    Copas

    • Bonjours,

      Je ne suis pas d’accord avec vous, le FN a pris du pouvoir dans le milieu "dit" ouvrier
      Reprenez tout simplemenent les scores de ce parti dans les différentes régions et vous pourrez constater son évolution

      Par contre ou je peux être d’accord c’est sur les motivations de voter FN

      Et je trouve inquiétant que les partis démocratiques ne veuillent pas admettre cette colère, ce rejet
      (comme vous voudrez) car si enfin ils reconnaissaient ce choix et bien tout simplement Ils changeraient
      d’attitude, de projet

      A ce jour personne ne vote FN mais ce parti était au deuxième tour des élections Présidentielles et c’est tout simplement hypocrite et dangereux de ne pas vouloir l’admettre car les solutions à sa disparition ou en étant réaliste à sa diminution ne sont toujours pas d’actualité cela serait plutôt le contraire à entendre les dires des uns et des autres

      Je souhaite que l’on arrête de faire l’autruche

      Nicole

    • Nicole,

      Personne ne nie qu’il existe une part de vote populaire au Front National. Toutefois il convient de rappeler que Le Pen au 1er tour des présidentielles a fait une dizaine de % des inscrits.

      Aux présidentielles de 2002 le FN n’a pas bougé en score, c’est l’effondrement du PS, du PC et des verts qui a eu lieu, la baisse du parti chiraquien. La seule donne nouvelle dans le paysage politique français ayant été la poussée de l’extreme gauche non PC (il suffit de regarder attentivement pour voir que c’est la seule poussée existante).

      Pour ce qui est des quartiers populaires, y a t-il eu bascule des votes de gauche vers le FN ? En partie oui mais on n’en connaît pas réellement l’importance car il y a toujours eu un vote très à droite dans les régions , villes, banlieues, quartiers historiquement de gauche, mais il a été longtemps aspiré par les gaullistes, qui ne representent plus, et de loin, la force qu’ils representaient dans les années 60-70.

      La plus forte poussée du FN a eu lieu il y a une dizaine d’années et depuis cette force stagne. Son parti a beaucoup moins de militants qu’avant. A vrai dire, je ne souhaite pas là gommer tout risque dans ce parti car il représente toujours une force dangereuse, tapie en embuscade... Ce que j’indique tout simplement c’est qu’historiquement le danger fasciste vient toujours d’une bascule des élites bourgeoises dans sa direction. Ce n’est pas encore le cas, mais des signes inquietants montrent de singuliers craquements, qui n’empruntent, ni n’emprunteront pas forcement le Front National pour leurs fins comme montures, ni même Sarkozy ....

      Nous connaissons déjà un certain nombre de saletés produites par des gouvernements de gauche puis par des gouvernements de droite sur des mesures encore plus hideuses, contre les immigrés, la mémoire, les confessions, .... Mais ce qui est nouveau maintenant , et qui se rajoute, c’est le côté revanchard, agressif, haineux de la part des élites contre la population, discours se conjugant avec des attaques tous azimuths contre toutes les couches sociales de la population...

      Commencent à se faire jour de biens curieux raisonnements qui cherchent comment se passer de certains aspects de la démocratie , dans des couches très élevées de la société, alors qu’il n’y a pas de menace directe de révolution ou d’attaque contre le pouvoir des grands groupes financiers et industriels..

      Copas

    • "Ce que j’indique tout simplement c’est qu’historiquement le danger fasciste vient toujours d’une bascule des élites bourgeoises dans sa direction"

      Si les forces de bascule sont bourgeoises, le terreau ou le F.N. est encré dans les couches populaires et le monde ouvrier. Les scores F.N. dans les villes ouvrières est très haut, parfois même dans les ex-bastions P.C.

      Tout y participe. Il y a un siècle, dans les mines, on expliquait aux mineurs français que l’ennemi n’était autre que le mineur belge, pret à travailler plus pour moins d’argent.
      Ce type de discours à toujours existé et existe aujourd’hui avec le méchant camionneur polonais qui transporte les marchandises plus longtemps et pour moins cher, ou le méchant ouvrier chinois qui travail pour "un bol de riz" 10 à 12 h par jour.

      Ce type de discours développe les nationalismes et éloigne l’ouvrier du vrai responsable : Le Capital.

      L’argument qui consiste à dire que Le Pen n’a pas eu beaucoup de voix à cause de l’absentéisme n’est pas recevable. Si lui n’a pas eu beaucoup de voix, alors que dire des autres ?

      On ne devient pas en France, Président avec 50% des inscrits, mais avec 50% des votants !

      A.D.

    • "Tout y participe. Il y a un siècle, dans les mines, on expliquait aux mineurs français que l’ennemi n’était autre que le mineur belge, pret à travailler plus pour moins d’argent.
      Ce type de discours à toujours existé et existe aujourd’hui avec le méchant camionneur polonais qui transporte les marchandises plus longtemps et pour moins cher, ou le méchant ouvrier chinois qui travail pour "un bol de riz" 10 à 12 h par jour."

      Je ne comprends pas bien ce que tu veux dire par là.
      J’ai moi plutot l’image de luttes fraternelles des mineurs rassemblant mineurs originaires du coins et étrangers, polonais surtout. Et je crois padss que dénoncer les jaunes, tout étrangers qu’ils peuvent être soit une preuve de nationalisme.

      Et pour revenir à aujourd’hui, il y a malheureusement une réalité qui ne faut pas nier. Oui, les camionneurs polonais travaillent plus longtemps et sont moins bien payés que les routiers français. C’est le capitalisme qui met les travailleurs en concurrence. Nous avons echappé au TCE qui voulait pousser plus loin cette logique. Mais ne confondons pas tout : dire que l’exploitation des travailleurs à l’étran,gers peut etre pire que nous, ne constitue en aucun cas un discours xénophobe ! Bien au contraire !

      Jips

    • << Mais ne confondons pas tout : dire que l’exploitation des travailleurs à l’étran,gers peut etre pire que nous, ne constitue en aucun cas un discours xénophobe ! >>

      Sauf que cela y contribue en entretenant une confusion certaine, les PC ont toujours contribués à que cette confusion existe ; "achetez français".

    • "Je ne comprends pas bien ce que tu veux dire par là."

      Tout les pouvoirs ont toujours essayé de monter les pauvres contre d’autres pauvres.

      Les patrons des mines françaises argumentaient de l’impossibilité d’augmenter les salaires parce que d’autres mineurs, ailleurs, travaillaient plus en étant moins payés... Ce qui provoquait des haines envers les travailleurs des autres pays. (bien sur, les polos et les italiens venus en France n’avaient pas trop à subir, puisqu’ils partageaient les mêmes combats, y avait pas encore Bolkenstein à l’époque :-)

      Remarque, c’était assez arrangeant pour les pouvoirs, puisqu’en cas de guerre, c’était ces mêmes ouvriers qu’on envoyaient mourrir au front, ainsi, ils étaient bien remonté...

      Voilà ce que je voulais dire.

    • .../....Les scores F.N. dans les villes ouvrières est très haut, parfois même dans les ex-bastions P.C.../... Ca ne signifie toujours pas que ce sont essentiellement des votes populaires et que, bien plus, ils soient venus de gauche...

      Il faut cesser de proceder par glissements mais prouver, démontrer.

      Dans beaucoup de banlieues populaires il y a toujours eu un vote de droite dur, qui, avant le FN, était ancré dans le parti gaulliste. L’écroulement du parti gaulliste (qui ne représente que l’ombre de ce qu’il était dans les années 60) a laissé un espace qui peut suffir largement à expliquer le vote FN dont, je le rappelle, n’a fait en France, au 1er tour de la présidentielle que 11,66% des inscrits et 13,41% des inscrits au second tour.

      En ce moment est en train, à nouveau, de monter la mayonaise Lepeniste dans les médias. Cette mayonaise se monte d’abord sur une réalité indéniable venue de l’affaiblissement et le discredit qui touche la droite classique (le phénomène sarkozien cache mal la déliquescence de la droite) et qui explique une partie du processus (des gens de droite lorgnant vers l’extreme droite), et du désir manipulateur de certains de faire peur pour faire taire, à droite et surtout à gauche toutes voix alternatives. Mais ça n’en fait pas une réalité forcement puissante.

      La menace fasciste existe mais, je suis désolé, dire qu’elle est dans les quartiers populaires d’abord necessite démonstration plus pointue.

      Et je persiste et confirme, le fascisme a toujours emporté la mise par le ralliement des élites et c’est celà qu’il faudra veiller, c’est celà dont je voulais parler. Et des propos explicites et souvent implicites montrant des rages, des mépris, des haines mal retenues d’une petite nomenkaltura contre la population doit alerter sur le danger fasciste. C’est celle-là qu’il faut faire reculer pour éviter comme lors de la marche sur Rome, comme en 1933 à Berlin, comme en 1940 en France où elles se salirent dans le nazisme, comme en 1936 où elles collerent comme des pateles au franquisme, il fallu l’heroïsme du peuple pour faire face dans les pires conditions...

      Les faire reculer c’est extirper les quelques forces récupérées par le Lepenisme dans la population.

      Faire reculer l’ultra-liberalisme c’est faire reculer le FN, c’est également bâtir à cette fin un mouvement politique autogestionaire (désolé je n’ai pas trouvé d’autre mot) puissant, très clair dans son attachement à la majorité sociale de la population, démocratique dans son fonctionnement comme dans ses pratiques, internationaliste...

      Copas

    • Copas,

      Vous parlez d’ultralibéralisme qui amène au FN on peut qu’approuver
      Vous dénoncez la bourgeoisie qui vote FN et là je me pose la question

      Aujourd’hui 2006 ; qu’est ce terme bourgeois ? que veut vraiment les aspirations, les envies de ce terme ?
      A qui peut-il s’appliquer exactement lorsque l’on sait que la majorité des habitants de ce pays désire
      le mieux contentement

      Ce terme Bourgeoisie qui voulait dire au moyen äge : citoyen d’une ville bénéficiant d’un statut privilègiè : croyez vous qu’ils sont de nos jours assez nombreux pour faire le score du FN...?

      Par contre autre définition de 1830 : Personne incapable d’apprécier ce qui est désintéressé, gratuit esthétique .. et pour cette définition qui en fait partie..

      Moi je me pose la question car lorsque l’on pourra y répondre objectivement et non au nom de sa chapelle on pourra combattre les apprioris, les paranoîas , qui amènent à voter FN

      Nicole

    • JE suis D.S. dans les usines d’une grande multinationale amèricaine, et je peux t’assurer qu’il y a énormément d’ouvriers qui votent F.N.

      On tirera aucune certitude des sondages "sortie des urnes" ou l’on répond ce qu’on veut. la polémique est donc inutile

      Quand je regarde les listes F.N pour les municipales dans les villes moyennes, il est évident que toutes les couches de la société y sont représentées, du chef d’entreprise à l’ouvrier, en passant par le médecin et le fonctionnaire.

      Le but de ce genre de liste est de ratisser large en faisant en sorte que chacun s’y reconnaisse un peu. Et effectivement, ça récupére de partout.

      Dans une petite ville (9000 h) ou est situé une des usines du groupe, aux élections municipales, le maire divers droite est réélu au premier tour depuis 20 ans, ses scores sont toujours aussi impressionnants, par contre, les deux seules endroits ou le F.N. est haut, c’est dans les bureaux de vote des deux seules résidences H.L.M. de la ville.

      Les scores du F.N. est très bas dans les campagnes non urbanisées. Y aurait-il moins de bourgeois là bas ?
      La réponse est non.

      Ce petit jeu de "c’est pas chez nous que sont les vilains" et d’étiquettage "bourgeois certifiés" sur tout ce qui n’est pas dans une ligne de pensé me dérange un peu.

      A.D.