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LDH S’INQUIETE DES EMPORTEMENTS DU MINISTRE DE L’INTERIEUR

Publie le dimanche 16 mars 2003 par Open-Publishing

COMMUNIQUE
Paris, le 13 mars 2003

LA LDH S’INQUIETE DES EMPORTEMENTS DU MINISTRE DE L’INTERIEUR

Le ministre de l’Intérieur a souhaité recevoir certaines associations
afin de les informer de ce qui semble être ses décisions quant à la
présence des associations au sein des zones d’attente ou dans les
avions affrétés pour procéder à des expulsions collectives.

La LDH relève que le souci de transparence du ministre de l’Intérieur
trouve vite ses limites lorsqu’il s’agit de le transcrire dans les
faits.

Ce dernier entend choisir ses interlocuteurs et désigner les
associations qu’il juge fréquentables.

C’est ainsi que malgré une décision favorable du Conseil d’Etat et
les engagements pris par l’actuel ministre de l’Intérieur, la LDH
n’est toujours pas habilitée à se rendre en zone d’attente. Il faut
souligner, de plus, les conditions extrêmement limitées d’accès à ces
zones d’attente : 8 visites par an et par personne agréée des
associations habilitées et prévenir de sa venue au moins 24 heures à
l’avance.

En réalité, le ministre de l’Intérieur prétend dicter aux
associations leur rôle : il prétend leur interdire d’assister
juridiquement les personnes retenues pour les cantonner dans un rôle
humanitaire et caritatif. Le ministre de l’Intérieur considère donc
qu’il est seul, tout à la fois, à dire le droit, à l’appliquer et
même à organiser, fût-ce en le sous-traitant aux associations,
l’environnement charitable de ces procédures.

En revanche, le ministre de l’Intérieur se refuse à ouvrir une
enquête sur les accusations de violences portées par les personnes
expulsées à destination du Sénégal et de la Côte d’Ivoire. La LDH a
été contrainte de faire saisir par Serge Blisko, député, président de
l’inter-groupe des parlementaires membres de la LDH, la Commission
nationale de déontologie de la sécurité (C.N.D.S).

De la même manière le ministre de l’Intérieur se refuse à remettre en
cause les conditions légales d’accueil des étrangers aux frontières
alors que c’est là que se trouve la source de tous les problèmes.
Bien au contraire, ses projets vont aggraver les choses.

La LDH regrette les emportements de Nicolas Sarkozy, lequel n’hésite
pas à envisager de transformer la France en gendarme des migrations
internationales en voulant imposer le relevé des empreintes des
personnes qui demandent un visa. Il est encore plus regrettable qu’en
agissant de cette manière, Nicolas Sarkozy contredise certains de ses
propos antérieurs et manifeste quelque mépris de la légalité et de
l’indépendance des associations.