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Ces 180 000 chômeurs qui perdront leur allocation au 01.2004

Publie le jeudi 11 septembre 2003 par Open-Publishing

Ces 180 000 chômeurs qui perdront leur allocation au 1er janvier 2004

SOPHIE T., 34 ans, ancienne responsable ressources humaines, est au chômage
depuis le 4 avril 2002. Quand elle a signé son plan d’aide au retour à
l’emploi (pare), on lui a dit qu’elle avait droit à un maximum théorique de
914 jours d’indemnisation, à raison de 64,58 euros par jour. Partie,
quelques mois, en province pour suivre son mari, la jeune femme revient à
Paris et s’aperçoit que l’Assedic lui coupera les vivres le 1er mars 2004 au
lieu du 1er juillet... "C’est un ami qui m’a alertée cet été,
explique-t-elle. Radié par erreur de l’ANPE, il a réussi à se réinscrire.

Mais, à cette occasion, un conseiller lui a demandé de prendre contact avec
l’Assedic pour vérifier combien de temps allait lui être versée son
allocation chômage. (...) Il perdra six mois d’indemnisation."
Martine N., 41 ans, travaillait dans le marketing. Chômeuse, elle
s’attendait à percevoir l’allocation d’aide au retour à l’emploi pendant une
durée maximale de 900 jours. Début janvier, une lettre de l’Assedic
l’avertit que la nouvelle convention d’assurance-chômage, signée le
20 décembre 2002, peut changer sa situation. Le 25 août, nouveau courrier :
"Dans l’hypothèse où vos démarches pour retrouver un emploi n’auraient pas
abouti d’ici le 31 décembre 2003, votre indemnisation au titre de
l’assurance-chômage prendra fin à cette date". Martine a perdu trois mois et
demi d’indemnisation.

UNE SÉCHERESSE TOUTE STATISTIQUE

D’ici à 2005, des centaines de milliers de personnes seront, comme elles,
touchées par les nouvelles règles qui durcissent les conditions d’ouverture
des droits et qui entreront en vigueur le 1er janvier 2004. Dans une note du
28 mai d’une sécheresse toute statistique, l’Unedic avait estimé que, "parmi
ces allocataires présents le 30 juin 2003, soit 1 557 000, 856 700 devaient
être informés au fil de l’eau à partir du mois de juillet 2003" du
basculement prochain dans un nouveau système. Elle évaluait, alors, à
613 900 le nombre de chômeurs "réellement impactés" par la mesure en 2004,
dont 250 000 perdant toute allocation avec la nouvelle année.

Depuis lors, l’Unedic a revu son chiffrage à la baisse, en prenant en compte
le retour à l’emploi d’un certain nombre de chômeurs. Le président du
régime, Michel Jalmain (CFDT), pense que "150 000 à 180 000
personnes"perdront leur allocation chômage au 1er janvier. "Au total, en
deux ans et demi, quelque 500 000 personnes verront leurs droits à
indemnisation réduits de un à sept mois", ajoute-t-il, en rappelant que les
signataires de la convention le patronat, la CFDT, la CFE-CGC et la CFTC
avaient préféré cette solution au rétablissement de la dégressivité des
allocations. De son côté, l’Unedic assure avoir tout mis en ¦uvre pour
informer les chômeurs et pour les aider à se reclasser.

Mais il y a un monde
entre ses certitudes et la manière dont les chômeurs ressentent leur
situation.

Claire Guélaud