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La gauche alternative s’unit

Publie le vendredi 9 juin 2006 par Open-Publishing
4 commentaires

Plusieurs personnalités politiques toulousaines, pour une alternative au Parti socialiste à gauche, se sont réunies hier à Toulouse et ont annoncé une union potentielle à l’horizon de 2007.(09/06/2006)

Alternatifs, Collectif pour l’écodéveloppement, Convergence citoyenne, Gauche républicaine, Mars (Mouvement pour une alternative républicaine et sociale), Parti communiste français, syndicalistes ou altermondialistes... Les représentants toulousains de ces mouvements ont souhaité démontrer, hier, leur volonté de s’unir pour affronter les prochaines échéances électorales.

Le Collectif unitaire pour des candidatures communes aux élections présidentielles et législatives de 2007, mouvement local mais surtout national, se définit comme étant "le collectif pour un rassemblement anti-Front national et antilibéral, qu’il soit de droite ou de gauche", précise Jean-Michel Clavel, du groupe Alternatif en Midi-Pyrénées, tout en rappelant la formule de Pierre Bourdieu : "Il est impératif de voir aujourd’hui une gauche de gauche."

Objectif 2007
L’objectif à atteindre, pour le collectif, est de sortir victorieux des élections en 2007. "Notre premier but est l’échéance électorale de l’an prochain, avec la présidentielle et la législative, met en avant Pierre Lacaze, de la section départementale du Parti communiste. Si la démarche aboutit, nous pourrons aller ensemble aux municipales et aux cantonales." Il y a encore plusieurs problèmes de poids à régler dans l’union, comme celui des modalités de désignation du candidat commun. Quand et comment décider entre l’altermondialiste José Bové, le révolutionnaire Olivier Besancenot et la communiste Marie-George Buffet (ce sont les trois noms les plus avancés pour la présidentielle dans le collectif) ? La question se pose. Cependant, les idées de base qui ont mené à cette union sont communes : "Le non au traité de Constitution européenne, la révolte des jeunes dans les banlieues en novembre et le combat mené contre le CPE" ont été ou sont leurs préoccupations.

Frédéric Khalkhal

Messages

  • Il y a à gauche du PS, une course à l’influence entre PC et LCR, course à laquelle assistent passivement ceux qui n’appartiennent pas à ces formations. Cette compétition bat son plein actuellement bien qu’à fleurets mouchetés. Le but est de conquérir ou d’influencer la masse des sans partis antilibéraux. Nous avons le choix entre le PC, parti aujourd’hui social-démocrate, kaynésien en gros et la LCR parti anticapitaliste. Evidemment ça ne résout rien des questions immédiates, mais l’enjeu à terme me semble être celui-ci.
    Pour les sans partis dont je fais partie, il n’est évidemment pas question de créer un nouveau parti ni même un nouveau mouvement qui ne ferait qu’accroître la division.
    GL

  • Côté commentaire : tout cela est bien réducteur. la situation et les identités sont sans doute plus complexes. Il ne faut pas faire l’impasse sur les difficultés . Evitons de nous payer de mots. L’anticapitalisme n’est souvent qu’un slogan. Ce qui compte c’est la démarche programmatique. Je suis globalement d’accord avec Lacaze. G. Darbadie

  • Un peu d’imagination que diable.

    Je ne suis pas désolé d’être jeune ; mais du fait de dire que Bové est le meilleur candidat pour la jeunesse. Qui ose parler pour la jeunesse ?

    Pour information, les étudiants ont, durant le CPE, refusé d’avoir un chef, un leader ; seule la coordination nationale avait noramelement légitimité pour le mouvement.
    La jeunesse militante a choisi un mouvement anarchique pour défier le gouvernement.

    Pour ce qui est de la désignation démocratique du candidat, si les structures n’existent pas, et bien créons les. Un peu d’imagination que diable.
    On a un outiln puissament démocratique qu’est internet, utilisons le au mieux.
    Pour cela il faut proposer au site de l’AU des solutions, peut être d’apparence idiotes, naives, mais peu importe. C’est dans tous les apports personnels de chacun que réside la solution.

    Malheureusement les médias du système habitué à la soumission de l’oligrachie actuelle n’ont pu se contenter de ce vide de personnalité. C’est donc vers B.Juliard que ce sont tourné les caméras.

    Chaque individu à son favori, faire des raisonnements pour les autres parce qu’on pense que ses choix personnel sont les bons est profondément lamentable.
    C’est ce que font les sondages, c’est ce que font les médias, c’est ce que font les politiciens à 4 sous.

    Le programme, et la dynamique populaire, voilà ce qui sauvera le peuple et la démocratie.
    Et pas José, Marie George ou Olivier.
    Il n’y a pas et il n’y aura pas de superman.

    Vous êtes tous en train de crier Bové, Bové, Bové, mais Bové le premier plaide pour une dépersonnalisation de la politique (voir son interview dans le JDD du 28 mai) et pour une campagne d’un nouveau genre.
    Ce n’est pas en scandant le nom d’un messi que l’on fait avancer les choses, et qu’on pratique autrement une autre politique.

    Ecouter les sondages ? Surement pas.
    Si on les ecoute, il vaut mieux arreter de suite, puisque aujourd’hui nous avons perdu.
    Moi je veux gagner, et pas me retrouver à choisir entre Blair(Sakolène) et Bush(Ségozy).
    Et pour ce qui est des 9% accordé à Bové alors que les 2 autres ne recueillent que 5%, bien, mais où va t on avec 9% ?
    On va se faire plaisir et puis pas beaucoup plus.
    Il serait bien plus judicieux d’accumuler toutes les forces qui se reconnaissent dans la diversité que forment ces 3B, que ne présenter qu’un tiers de ce potentiel unitaire.

    Pour ce qui est de la manipulation des comités, il y a des risque effectivement, mais plus nous serons nombreux à vouloir que cette corruption n’arrive pas en haussant le ton , en réclamant la transparence totale, plus la démocratie et ce mouvement avanceront.

    Je commence à être excédé par tous ces commentaires pro un tel ; quid des propositions d’amendement de l’appel, de ceux de la charte anti-libérale, quid de propositions d’actions ?

    Je m’enerve, je m’enerve, et ce faisant je dessers mon discours et mes idées, je ne peux que vous renvoyer à l’article d’Hervé bien plus rationnel, moins emporté et bien mieux argumenté que celui ci.

    http://www.alternativeunitaire2007.org

  • par Bertrand Hérisson
    Dans l’appel lancé, il y a un mois, nous soulignions l’urgence d’un rassemblement antilibéral à gauche pour des candidatures unitaires en 2007. Depuis, l’enlisement est une fois de plus intervenu. Nos adversaires soulignent que nous n’y arriverons pas et personne ne peut leur donner tort. Les arrières pensées, les non-dits, les petites manœuvres, l’absence d’informations du collectif national (car après tout, il existe peut-être en coulisse quelques avancées...), tout cela témoigne de notre incapacité à faire de la politique autrement malgré tous les discours qui affirment régulièrement cette volonté.
    Comment pouvons-nous espérer créer une dynamique autour des collectifs alors que des questions de fond ne sont pas vraiment abordées, alors qu’aucune mesure concrète n’est encore décidée pour notre programme, alors que ni la méthode pour désigner le candidat, ni le nom ne sont arrêtés ? Nous sommes censés commencer la campagne mais pour dire quoi ? Pour faire connaître l’idée désirable d’une candidature unitaire ? C’est prendre les citoyens pour des demeurés et les militants des collectifs pour des activistes incapables de réflexion personnelle.

    Il n’y a qu’une seule manière d’avancer : oser un débat ouvert à tous. Que chacun exprime clairement tous ses arguments et que des réponses soient rapidement apportées. Qu’une méthode précise soit définie pour traiter le problème des élections. Il faut tout de suite, d’ici le 1er juillet, un texte d’approfondissement de l’appel qui se traduise par des engagements clairs.

    Voilà quelques pistes d’approfondissement et une proposition de méthode pour avancer, que d’autres contributions interviennent !

    1) La LCR, dans sa majorité, souhaite une clarification sur le refus de toute alliance gouvernementale et parlementaire avec le PS. C’est une question de fond qui ne doit pas être éludée, quoi que l’on pense de l’attitude de la direction de la LCR. Si nous ne voulons pas être dans un gouvernement dominé par le social libéralisme, c’est que pour nous la question du programme est fondamentale. Mais, nous devons avancer dans le détail des scénarios possibles.
    D’une manière générale, si nous sommes d’accord pour battre la droite, nous devons demander le désistement réciproque aussi bien à la présidentielle qu’aux législatives. Ce n’est pas là un accord politique avec le PS, Hollande a même dit à la télévision, dans un débat avec Besancenot, qu’il appliquerait cette règle ; on doit le prendre au mot. Mais, pour le second tour, on ne doit jamais oublier nos propositions : si le (la) candidat PS, lors de la Présidentielle ou lors des législatives, prend en compte des éléments significatifs de notre programme, on peut s’engager dans un soutien plus actif (meeting commun, tract d’appel nominatif par exemple) ; en revanche, s’il y a refus, c’est le service minimum qui doit s’appliquer (l’appel à battre la droite). Si le PS veut nos voix qu’il fasse l’effort nécessaire.
    La démarche est la même dans une assemblée parlementaire. Si le PS a la majorité absolue et n’a pas besoin de nos élus, on ne gouverne pas avec eux, on vote simplement les mesures qui vont dans le sens de nos propositions ; nul besoin d’accord pour agir ainsi. Si le PS n’a qu’une majorité relative, le scénario se complique, mais là encore nul besoin d’accord parlementaire : on ne fait pas le jeu de la droite, on ne vote pas de motion de censure présentée par elle, on soutient les mesures qui vont dans notre sens, on rejette les propositions de lois sociales libérales ; on les combat à l’assemblée et dans la rue.
    Si le rapport de force est suffisant (proche de l’équilibre), on peut engager des discussions politiques pour faire aboutir des propositions qui nous paraissent indispensables. Ces discussions doivent être publiques, le peuple doit être impliqué. En ce cas, le soutien sans participation au gouvernement est l’option la meilleure, car notre seule garantie véritable est la mobilisation populaire.
    Si, enfin, le rapport de force nous est favorable, (rêvons un peu...) un accord gouvernemental est possible avec le PS sur la base de notre programme.

    Ces différentes situations n’épuisent pas tous les scénario possibles, la réalité est toujours plus complexe, et nous ne sommes pas en mesure de connaître une donnée, pour nous, essentielle : l’état de la mobilisation populaire. Mais la démarche doit demeurer la même ; nous avons un fil directeur : la prise en compte des propositions de rupture que nous souhaitons voir réaliser. Une participation gouvernementale ne doit être envisageable que si nous avons l’assurance de voir satisfaire de telles mesures. Ce qui bien sûr, donne toute son importance à la tâche immédiate que nous devons entreprendre pour définir le contenu de notre programme et, là encore, le plus tôt sera le mieux.

    2) Ce texte d’approfondissement doit comporter, bien sûr, un volet programmatique. Il est possible de s’entendre rapidement sur une dizaine de mesures, matériel indispensable pour commencer l’activité des collectifs et qui serviront de base à notre programme électoral.
    Ces mesures phares doivent porter, nous le savons tous, sur une dizaine de thèmes :
    le pouvoir d’achat (SMIC à 1500 euros tout de suite...) ;
    la précarité (suppression des emplois précaires, nouveau contrat de travail....) ;
    le logement ;
    la lutte contre les licenciements ;
    la lutte contre le racisme ;
    l’abrogation des mesures ultralibérales prises par les gouvernements Raffarin-Villepin ;
    la défense des services publics ;
    le retour sur les privatisations et de nouvelles nationalisations ;
    la démocratie (une nouvelle constitution) ;
    l’Europe.

    Sur la base de la charte, des programmes d’organisations, laissons les collectifs arrêtés une dizaine de mesures qui seront mis en débat auprès de la population et qui, par la suite, seront centralisés pour qu’une adoption commune définitive intervienne. Encore une fois, il est impossible de commencer à agir si nous n’avons rien à dire aux gens et nous n’allons pas attendre 3 mois qu’une commission nationale du projet ait fini son travail.

    3) Le texte doit enfin comprendre des engagements précis. On doit débloquer la question du candidat et des candidatures unitaires.
    En fait, cette question se divise en deux : comment et qui ?

    Sur la méthode pour choisir le candidat à la présidentielle, nous n’avons pas un grand choix. La première possibilité, certains l’envisagent en coulisse, serait celle d’un vote pour départager les candidats potentiels. Une telle solution, apparemment séduisante par ses aspects démocratiques, n’est pas satisfaisante. Tout d’abord pour des raisons politiques : nous refusons le présidentialisme et nous perdrions un temps précieux dans une campagne qui prendrait nécessairement les allures d’un plébiscite en faveur d’un tel ou d’une telle, c’est incohérent. Ensuite, pour des raisons d’organisation : un tel vote demande une organisation que nous n’avons pas : qui vote ? Qui tient les urnes ? Qui assure la régularité du scrutin ? Qui compte ? On pourrait certes demander aux votants, par la même occasion, une participation financière à la campagne, mais cela ne résout pas les autres problèmes. Une telle solution n’est pas faisable.

    La seule façon de décider rapidement et efficacement suppose un accord politique sur le nom entre toutes les forces qui sont parties prenantes du collectif. Cela nous renvoie à la question précédente mais pas seulement. On peut y répondre en réfléchissant à l’échelle des deux élections : présidentielle et législatives.
    Là encore, la question de méthode est première : il faut commencer par les législatives, car ce sont, pour nous, les élections premières. Il faut prendre dès maintenant, dans le nouveau texte commun, l’engagement que nous irons unis à la bataille législative.
    Pour être cohérent avec notre volonté de faire de la politique autrement, il faut que les négociations ne soient pas secrètes et ne se fassent pas en comité restreint, sans droit de regard des militants des collectifs, qui ne sont pas uniquement, je le rappelle, des membres d’organisation.
    Pour débloquer rapidement la négociation (car personne ne peut espérer qu’une telle négociation soit réglée en quelques semaines), il faut dire tout de suite que l’on tiendra compte du poids des organisations. Le PCF, principale composante du collectif, souhaite que l’on tienne compte de l’état des forces existantes. Cet argument doit être entendu.

    Engageons donc les discussions tout de suite sur les législatives en retenant un certain nombre de critères :
    la représentativité des organisations et des courants politiques ;
    la représentation de la diversité qui est la nôtre ;
    le respect du principe de parité ;
    la promotion des minorités visibles ;
    la place des jeunes.

    Il faut donner au PC la représentation qui est la sienne : ces élus, quand ils se représentent, doivent être soutenus activement. Dans les circonscriptions que l’on peut reprendre au PS, reportons nous aux résultats des élections précédentes, il faut alors combiner tous les critères. L’existence des suppléants (es) peut nous aider à atteindre ces objectifs même si ce type de discussions est évidemment délicat.

    Si nous mettons en place, sur la base de tout ce qui précède (un accord approfondi, une méthode pour avancer), une commission dès maintenant sur les législatives, nous aurons démontré notre volonté d’aboutir et la dynamique souhaitée s’enclenchera d’elle-même, car nous saurons tous que la volonté d’aboutir est là et que la concrétisation des candidatures unitaires est en marche.

    Quant à la Présidentielle, on peut décider tout de suite également que le nom du candidat sera arrêté à une date précise. On peut, comme pour les législatives, exiger un engagement précis : « les signataires de l’appel s’engagent à soutenir le ou la candidate qui sera désigné au mois de novembre au plus tard ». Le débat sur le nom sera plus aisé puisqu’il intervient au terme d’un processus défini par un texte commun qui marque un accord politique profond et qui aura connu ses premières traductions. Comme, parmi les candidats connus, aucun n’est disqualifié pour nous représenter, il faudra sans doute privilégier un critère essentiellement pragmatique : quelle est la personne qui peut gagner ? Rêvons un peu, mais il faut dire les choses ainsi puisque nous partons à la bataille électorale pour gagner...Plus modestement : quelle est la personne qui permettra de donner au rassemblement antilibéral un poids tel que le rapport de force à gauche basculera désormais en notre faveur. Tout n’est pas dit dans cette contribution, mais des solutions sont proposées, une démarche est présentée. Que le débat ait lieu dans un souci réel d’aboutir et vite ; présentons plusieurs contributions à la réunion nationale du 1er juillet et adoptons ensemble un texte clair qui marque une réelle avancée, si possible sur la base du consensus, sinon n’ayons pas peur du vote ! Encore une fois, il y a urgence !