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UN RAPPORT DE FORCE A CONSTRUIRE ... ET A NE PAS DETRUIRE

Publie le mercredi 14 juin 2006 par Open-Publishing
1 commentaire

Avec des candidatures unitaires,
UN RAPPORT DE FORCE A CONSTRUIRE ... ET A NE PAS DETRUIRE

Joël, signataire des appels à des candidatures unitaires, Marseille, 14 mai 06

J’envoie ce courrier à la LCR et je souhaite aussi qu’il circule librement parmi les partisans de candidatures unitaires de la gauche antilibérale.

Bonjour !

Je comprends très bien que la LCR veuille avertir d’avance les électeurs contre d’éventuelles trahisons des engagements antilibéraux par ceux qui souhaitent participer à un gouvernement dirigé par les socio-libéraux. De telles trahisons sont probables. On luttera contre par la mobilisation et par la discussion, et il faut préparer les gens à le faire. Mais je ne vois pas l’intérêt de conditionner la participation de la LCR à des campagnes unitaires à une promesse du PCF de ne pas participer à un gouvernement PS. D’une part on sait ce que valent les promesses. D’autre part C’EST EN CONSTRUISANT UN RAPPORT DE FORCE QU’ON SE PREPARE A LUTTER CONTRE LES TRAHISONS FUTURES. Or la clé d’une modification du rapport de force aujourd’hui, c’est la dynamique que créera une campagne unitaire de la gauche antilibérale. Par contre, si on casse dans l’œuf cette dynamique, c’est là qu’on prépare le terrain au ralliement de certains au social-libéralisme.
On ne sème aucune illusion en étant à la fois unitaire avec des partenaires qu’on juge peu fiables (ou pires) pour créer un outil collectif, un rapport de force, et en appelant en même temps le gens à se mobiliser contre d’éventuelles trahisons. C’est ce que font les militants LCR quand à la fois ils construisent les syndicats et critiquent les directions syndicales : le message est clair pour tout le monde. Je ne vois pas pourquoi les militants de la LCR n’en feraient pas autant dans des collectifs unitaires de campagne.

Par ailleurs la question de la participation gouvernementale ne peut pas être tranchée par un ultimatum général, car il y a plusieurs choix possibles, qui doivent être discutés CONCRETEMENT dans la définition d’une stratégie anticapitaliste.

1. Une participation sous hégémonie PS avec solidarité gouvernementale : c’est évidemment inacceptable. Ce serait discréditant, et les dirigeants du PC ne peuvent pas ne pas en être conscients. Une telle option ne peut être envisagée que par un appareil politicien qui accepterait des postes en échange de son ralliement.

2. Une participation minoritaire sur un CONTRAT d’objectifs (tels que augmentation des minima sociaux, arrêt des privatisations, plan de développement des services publics, interdiction des licenciements boursiers, bataille pour un SMIC européen, etc.). C’est intéressant ... mais on risque de se faire rouler dans la farine ... ce qui reviendrait de fait au choix n°1. C’est ce qui est arrivé à Voynet. On peut aussi négocier un soutien au coup par coup à un gouvernement PS par des votes contre la droite au parlement, en échange de quelques réformes intéressantes, sans participation gouvernementale. De toute façon il faudrait un mouvement fort dans la société pour mettre le gouvernement PS sous surveillance et sous pression. C’est le point clé. Même avec des divergences sur la tactique parlementaire et gouvernementale, les différentes composantes de la gauche antilibérale peuvent travailler ensemble dans la mobilisation sociale.

3. La participation de quelques ministres pour faire avancer QUELQUES DOSSIERS SECTORIELS, ciblés mais utiles et emblématiques. Par exemple un secrétariat d’Etat avec un budget et un projet de loi pour le développement de l’économie solidaire et des coopératives, ou la même chose sur le logement, ou sur l’agriculture paysanne. Cela peut se négocier même avec un Bayrou. Il ne s’agit pas de faire alliance, mais de dégager un espace d’expérimentation (comme quand les élus d’un syndicat dans un comité d’entreprise gèrent des œuvres sociales).

4. Encore une hypothèse. Si notre candidat(e) est élu(e) président(e) suite à une campagne réussie et à un deuxième tour atypique (ce qui n’est pas impossible), comment formons-nous le gouvernement ?

On peut juger qu’il est plus prudent, dans le rapport de force actuel, de refuser TOUTE collaboration gouvernementale avec les socio-libéraux. Mais ce n’est pas forcément la meilleure tactique. Cela se discute. Discutons-en.

Messages

  • "" Mais je ne vois pas l’intérêt de conditionner la participation de la LCR à des campagnes unitaires à une promesse du PCF de ne pas participer à un gouvernement PS. D’une part on sait ce que valent les promesses.""
    Avec un tel climat de confiance initial , je serais fort étonné que la candidature unitaire aille bien loin .
    Le PCF , trahira , c’est dans sa nature , on choisira J. Bové parcequ’il n’est pas dans un parti , sous entendu , parce qu’il n’est pas au PCF .
    Continuez comme cela camarades , et meme les plus chauds partisans d’une candidature unitaire au sein du PCF , penseront que non vraiement , il sera plus profitable au mouvement populaire unitaire , que le PCF , n’en fasse pas partie , Nous présenterons notre candidate , et vous pourrez triompher en disant : " on vous l’avait bien dit que les communistes nous trahiraient " !
    J’espere que vous ne representez qu’une infinitesimale partie des partisans d’une candidature commune , sinon on est mal barré !

    claude de Toulouse .