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candidature Bové : vue de suisse !

Publie le jeudi 15 juin 2006 par Open-Publishing
12 commentaires

José Bové, le candidat trouble-fête (cf le temps)

FRANCE. L’altermondialiste profite de la cacophonie au sein de l’extrême gauche et des écologistes pour se présenter à l’élection présidentielle.

Sylvain Besson, Paris
Jeudi 15 juin 2006

Un Astérix moustachu sur le trône doré de l’Elysée ? La vision paraît absurde, mais José Bové y croit. Mercredi, dans un entretien publié par Libération, l’ancien porte-parole de la Confédération paysanne a annoncé son intention de se présenter à l’élection présidentielle de 2007. « Si cette décision est collective et portée par tous, j’irai jusqu’au bout », a-t-il affirmé, exprimant même l’espoir d’arriver en tête du premier tour.

Dans l’immédiat, cette candidature qui se veut « unitaire » accroît grandement la confusion dans le camp de la gauche non socialiste. Celle-ci compte déjà une foule de candidats potentiels ou déclarés : la communiste Marie-George Buffet, le trotskiste Olivier Besancenot, Arlette Laguiller, de Lutte ouvrière, sans oublier un candidat Vert encore à désigner. On remarque d’ailleurs que l’irruption de José Bové sur la scène politique suit de peu le piteux échec du Parti écologiste, dont un récent scrutin interne n’a pas réussi à départager les prétendants Dominique Voynet et Yves Cochet.

L’entrée en lice du leader paysan crée une concurrence de poids à cette myriade de petits candidats. Au niveau international, José Bové est connu pour son allure inimitable (pipe, moustache, jamais de cravate) et ses « actions directes » parfois musclées : démontages de McDonald’s, fauchages de champs d’OGM, manifestations turbulentes contre des entreprises comme Nestlé, qui lui ont valu une condamnation à 4 mois de prison ferme en France et, en Suisse, des poursuites pour « dommage à la propriété » qui ont été classées.

Mais l’éleveur du Larzac est aussi un fin politique, qui compte dans l’Hexagone de nombreux réseaux de soutien. Grâce à son action très médiatisée, la Confédération paysanne, dont il est l’un des fondateurs, a ébranlé le monopole de la puissante FNSEA, syndicat agricole choyé par Jacques Chirac et partisan d’une agriculture intensive. Durant la campagne pour le non à la Constitution européenne l’année dernière, il s’est taillé une place de choix au sein de la nébuleuse altermondialiste, dont il maîtrise parfaitement la rhétorique : dans une tribune publiée le mois dernier par Le Monde, il prônait une « rupture avec la logique du tout-marché, du tout-libéral ».

Loin de se limiter à la défense des petits paysans - sa spécialité d’origine - il entend désormais « rassembler l’ensemble des préoccupations des citoyens en matière de sécurité de l’emploi, de lutte contre la flexibilité, de garantie des minima sociaux ».

Dans son costume de producteur de Roquefort se dressant obstinément contre la mondialisation et la « malbouffe », José Bové jouit en France d’une popularité certaine. Mais il n’est pas sûr que son public de base le suive dans son aventure présidentielle. Anne-Marie Vergnaud, agricultrice et membre de la Confédération paysanne en Touraine, juge sa décision « pas très raisonnable, à moins que ça ne pousse le Parti socialiste à ouvrir son volet altermondialiste et écologiste ». Elle-même se dit prête à voter pour Ségolène Royal.

La peur de nombreux électeurs sensibles aux charmes un peu rudes du candidat Bové est d’assister à une répétition du premier tour de la présidentielle du 21 avril 2002 : la multiplication des prétendants à gauche avait alors permis au leader du Front national, Jean-Marie Le Pen, d’accéder au second tour. S’en étaient suivis le triomphe de Jacques Chirac et le retour de la droite au pouvoir. Vu l’état psychologique de la France actuelle, personne n’exclut qu’un tel scénario puisse se reproduire l’an prochain.

Messages

  • 24 Heures (tjrs suisse)

    José Bové, du Larzac à l’Elysée ?

    Le plus célèbre des arracheurs de maïs transgénique entre dans la bataille présidentielle. Un pavé dans la mare de gauche.

    MATHIEU VAN BERCHEM PARIS
    Publié le 15 juin 2006

    José Bové et ses bacchantes bien gauloises portent les valeurs du cru, tout en tissant l’« internationale » altermondialiste.
    Entre Saint-Guilhem-le-Désert (Larzac) et la rue du Faubourg Saint-Honoré, José Bové a tranché. L’éleveur de brebis des Causses entre dans la course à l’Elysée après des années passées à mûrir son image d’opposant à la mondialisation, radical mais sympa, anticapitaliste quoiqu’ouvert au dialogue. La candidature de cet homme populaire risque de faire grincer quelques dents à la gauche du Parti socialiste, où l’on s’apprête à lancer ses pions dans la bataille.

    « Je suis candidat à rassembler une gauche antilibérale, écologique, antiproductiviste et altermondialiste », affirme José Bové dans le quotidien Libération. « Anti », le paysan du Larzac l’est du fond du cœur. Il incarne même, depuis le démontage du restaurant McDo de Millau en 1999, la révolte contre la « globalisation libérale ». Mais Bové n’est pas que cela. Il symbolise aussi, à travers son combat pour le roquefort par exemple, la résistance d’une France traditionnelle, agricole, menacée par les grands groupes alimentaires. Sous ses bacchantes bien gauloises, il porte les valeurs du « crû », tout en tissant l’« internationale » altermondialiste. C’est sa force.

    Ses armes ne sont pas celles des politiciens de gauche. Ses priorités non plus. On l’a certes vu participer à des meetings du non au référendum sur la Constitution européenne, l’an dernier. Ses préoccupations pourtant sont moins sociales qu’environnementales, moins syndicales qu’antinucléaires. D’où un décalage avec le discours classique de la gauche dure – parti communiste et Ligue communiste révolutionnaire (LCR).

    L’arracheur de maïs transgénique profite d’une brèche inespérée. La percée de Ségolène Royal, si elle se confirme, laisse à gauche une large place pour des candidatures plus virulentes. Avec la présidente de la région Poitou-Charentes, « c’est une droite du Parti socialiste qui est représentée », pointe José Bové. Il reste donc de l’espace pour ceux que l’« accompagnement du modèle libéral » ne satisfait pas.

    Une foule à gauche de la gauche

    Ses « amis » les Verts ? Rayonnant à la fin des années 1990, le parti écologiste se morfond dans des querelles intestines. A l’issue d’un vote qui devait désigner le candidat vert à la présidentielle, deux voix seulement séparaient les anciens ministres Yves Cochet et Dominique Voynet. La primaire sera rejouée. Bové s’en frotte les mains, conscient que le parti est de plus en plus déconnecté de sa base électorale.

    Reste la gauche communiste. Qui départagera Bové, Buffet (PC) et Besancenot (LCR) ? L’idée d’une candidature unique a circulé quelque temps, soutenue par des militants exaspérés par la sempiternelle division de l’extrême gauche, fatigués par les logiques partisanes. Mais dans les coulisses, chacun défend ses couleurs.

    Au milieu de cette foule, José Bové aura du mal à faire entendre son altérité.

    • vue de belgiqUE LIBRE BELGIQUE

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      S’il est poussé par un collectif, l’altermondialiste sera candidat à la présidence.

      José Bové s’est dit « prêt à assumer la responsabilité d’aller à l’Elysée » pour « une gauche antilibérale à la gauche du PS ». « Je suis candidat à rassembler à la gauche du PS, une gauche antilibérale, écologique, antiproductiviste et altermondialiste », a expliqué l’ancien porte-parole de la Confédération paysanne mercredi dans le quotidien « Libération ». Mais José Bové a déclaré s’inscrire dans une démarche collective en situant sa candidature dans le cadre de la « dynamique » de la victoire du « non » au référendum sur le traité constitutionnel européen du 29 mai 2005.

      Jugeant que « la candidature socialiste émerge de la droite du PS », l’ancien porte-parole de la Confédération paysanne estime qu’un espace existe « pour une candidature antilibérale à la gauche du PS ». Cet espace, il se dit mieux à même de l’occuper que la communiste Marie-George Buffet ou Olivier Besancenot (Ligue communiste révolutionnaire) car, dit-il, « aucun des chefs d’une de ces deux organisations n’est en capacité de rassembler tout l’éventail de ce front ». « Pour dépasser cette rivalité, je suis prêt à être candidat. Si cette décision est collective et portée par tous, j’irai jusqu’au bout », poursuit José Bové.

      Esquissant son programme, le militant altermondialiste évoque la nécessité de « légiférer pour taxer les entreprises qui délocalisent ou qui engrangent de forts bénéfices en licenciant leurs salariés ». Il prône aussi une poursuite de la réduction du temps de travail, le développement des énergies alternatives et le lancement de « chantiers d’amélioration de l’habitat », trois pistes qu’il dit susceptibles de réduire le chômage de masse.

      Sur le plan de la construction européenne, ce ténor du « camp du non » suggère que la France, qui présidera l’UE en 2008, « propose que les parlementaires européens élus en 2009 se réunissent en Assemblée constituante » chargée d’élaborer la Constitution européenne.

    • Ce que l’on oublie derrière tout cela, comme à chaque fois, ce sont les enjeux de société.
      Ce n’est certainement pas en nous cachant derrière un mur construit en toute hâte que nous serons à même de venir à bout des problèmes qui ne vont pas manquer de se présenter à nous dans quelques années.
      Les défis à relever sont énormes. La campagne de l’alternative unitaire est un bon moyen pour faire avancer les idées.

      Sortons aussi un peu de notre hexagone et pensons aux populations écrasées par le système industriel mis en place par nos pays "riches". Pensons à préserver ce que nous avons de plus précieux c’est à dire la biosphère.
      Il est grand temps de nous remettre en cause.

      Et si au premier tour c’est Ségolène Royal qui arrive en tête, les voix se reporteront naturellement sur cette candidate.

      mncds

  • je trouve plutôt rafraîchissante l’idée d’une candidature de José Bové. A mon avis, elle ouvrira la porte à des débâts insoupçonnés et fera reculer Le Pen.
    Angela Anaconda

  • Pas plus que Royale, je ne vois Bové.

    Si Bové à une chance alors il faudrait qu’il soit au second tour face à la pire des dirigeants de la France, laurence Parisot qui est bien plus présidente de la République que Chirac !

  • Je sais que José redonne beaucoup d’espoir à nombres d’entre vous. Mais le problème des candidatures unitaires est complexe, car chacun des deux "gros" partis : PC et LCR a une bombe atomique dans les mains : un candidat potentiel.
    Et si jamais Bové ne plait pas à ces deux orga c’est mort.

    La meilleure stratégie à adopter pour l’instant me parait donc la suivante : pas de nom, juste une dynamique d’accord et des rééflexions collectives pour le programme.
    Ce procédé pourrait être médiatiquement accompagné d’une annonce commune de non-candidature des 3B (pour le moment) et de la volonté de cette dynamique unitaire.
    Je crois que là le processus serait vraiment lancé. Le nom du candidat après, rien à faire.

    Les dernières déclarations de Bové vont-elles dans ce sens ? Je ne sais guère.
    C’est sur cela met la pression sur la Ligue et le PC, mais est-ce la bonne pression ?
    Est-ce de l’auto-promotion trop hative, qui risque de provoquer l’échec du processus unitaire ?
    Ou est-ce de la pub pour la dynamique unitaire, qui constatons-le n’a aucun relai médiatique, et dont les propos ont été détournés par Libé et ses nouveaux actionnaires pour mieux diviser ?

    Rien n’est de tout ceci n’est certain.
    La seule chose à laquelle il faut croire, c’est que nous ne devons pas attendre de messi, Buffet Besancenot, Bové, ou qui que ce soit.

    Personnellement je préfererais que ce soit quelqu’un d’autre que les 3B, et que ces trois là soient sur un plan d’égalité parfaite pour la campagne, ce qui permettrait de cumuler les scores sans perdre une seule voix.

    C’est à chacun de s’investir à fond pour que la dynamique marche. Plus qu’une simple alliance électorale, n’oublions pas que ce mouvement doit permettre au peuple de se réapproprier le pouvoir.
    Cela commence par les militants qui ne doivent pas attendre leur direction respective.

    Allez tous ensemble dans les luttes et dans les urnes.

    xoup.

    • Dans tous ces propos, on n’entend que des logiques stratégiques de partis politiques. On oublie les extraordinaires mobilisation et organisation à la base qui ont gagné le « NON », le rejet du CPE. Chaque jour, des milliers de militants de diverses appartenances syndicales et politiques sont au coude à coude. C’est eux qui décideront.

      La candidature de José Bové est une bonne candidature, elle incarne parfaitement ce mouvement, notre volonté de faire de la politique autrement. On le voit, sa candidature fait peur à la gauche du OUI. Il est évident que c’est parmi les trois B la candidature la plus politiquement rassembleuse, d’autant que la direction de la LCR est opposée à une candidature unitaire.

      C’est parti, nous sommes, en France en train de transformer la société. C’est nous qui avons la pertinence, le discours, la force, les militants.

      La voix des médiatico-politiques et les petits calculs politicards sont stupides. José Bové n’aurait que 42 % contre Sarko disent les sondages aujourd’hui ? Cela veut dire que Bové sera demain après la campagne, à l’Élysée, car nous allons nous battre comme nous savons mainrtenent le faire, et mieux encore, sur de vraies questions politiques, et on va gagner, on va enfin faire une politique de gauche en France.

      Helge

  • J’essaie tant bien que al d’exposer mon point de vue partout.

    Comme je fais parti d’un d’une ville où l’unité n’est pas la chose la plus évidente sur les bases actuelles, j’essaie de faire comprendre par mon petit point de vue les tensions qui sont présentes.

    Voilà

    xoup

    • Je voterai José Bové. J’était désespéré de trouver pour 2007 un candidat qui incarne la France dans toute sa diversité. S’il devient président, ça comblera les aspirations de toute une génération, la nôtre. J’en ai marre qu’une élite s’accapare les biens du peuple, si la LCR ou le PCF sont pas contents qu’ils aillent se faire voir, ils ne représentent rien si ce n’est des partis de faux jetons qui s’enterrent dans leur cocon chaque fois qu’on leur pose les vrais problèmes.

    • D’abord direà xoup que je suis entièrement d’accord avec elle/lui, bien que je sois sûrement beaucoup plus âgée que lui/elle (60 ans) et que ma culture socio-historique soit donc sans doute sensiblement différente.
      Pour ce qui est de la réponse :
      Libre à tout le monde de voter pour le candidat de son choix, s’il a la chance d’en avoir un/e qui réponde à ses attentes.
      Pour moi, je trouve beaucoup trop de similitudes entre la candidature de Coluche et celle de Bové pour m’en réjouir. Et surtout, si j’ai toujours défendu, en particulier auprès de mes copains soiixante-huitards libertaires, la démocratie représentative,j’ai toujours aussi pensé qu’elle était bien en danger de dictature sans des contre-pouvoirs très forts en face. On gouverne toujours à droite, qu’on le veuille ou non, au mieux au centre droit.
      Je crains que la candidature de Bové ne fasse perdre un leader charismatique de grand poids à ces contre-pouvoirs, sans empêcher - et peut-être en favorisant- un désastre à la présidentielle.Quant au PS et à sa très lourde responsabilité, j’écris régulièrement à la fédé de mon département pour lui rappeler, justement, la dynamique du NON au TCE et le supplier de prendre en compte son électorat, mais je dois avouer que je me vois sous les traits d’un Don Quichotte en lutte avec les moulins à vent. Apparemment le PS n’apprend rien de ses nombreuses et lourdes erreurs passées.
      Et vive vous tous, qui croyez encore à quelque chose !
      Amitiés,
      Michèle(vieille anar estimant qu’on ne peut encore renoncer à la (prétendue) démocratie représentative)

    • je te trouve un peu dur avec la LCR et le PC....
      m’enfin bon mais moi aussi je vote josé bové.
      ce que jespère c’est que ces 2 parti soit présent au coté de bové.
      on a besoin de tout le monde.

      au bout de plusieurs mois à tergiverser sur une candidature unique où les têtes d’affiche se disputent coincés dans leur logique partisanne, pour moi l’exaspération à été a son comble !
      et merde !
      sans nier le role important du PC de la LCR lors du 29 Mai, je ne me suis jamais référer à aucun de ces partis de gauche pour convaincre dans mon entourage même si leur dynamique faisait du bien à voir ! et maintenant que montre t-ils ? ils se disputent...c’est très loin de ce qui s’est passé le 29 Mai. très loin de moi, très loin de ma façon de m’être mobilisée pour convaincre toute sorte de personne lors du TCE.
      et c’est ce qui se prépart à nouveau pour moi : une mobilisation sans logique de partis, sur des valeurs de gauche. il faut des arguments en dehors de quelque étiquette politique que ce soit.
      donc la seule personne qui me semble à l’évidence pouvoir sortir de ces impasses de merde, c’est josé bové.

      de voir ce spectacle de chiffonnier pardon pour cette pique peut être injuste, mais c’est ce à quoi ça me fait penser depuis plusieurs mois, c’est déséspérant.
      le 29 Mai c’était nous tous, soutenu par quelques appareils politique (trop rare).
      la présidentielle je la vois dans cette dynamique aussi, un bové soutenu par quelque appareil politique mais dont aucun d’entre eux ne viennent poluer avec son étiquette. c’est comme ça que ces partis pourront être là avec la avec nous tous, les non encartés. nous avons besoin de tout le monde. arrêtez vos logique partisannes. et même si c’est dur à entendre, je ne crois absolument pas en une candidature "communiste" pour souder la gauche.
      accéptez la candidature de bové et donnez votre savoir faire de campagne pour que nous l’emportions tous !

      hannah.

    • vas-y José, on est derrière toi !