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Bové entre en compétition

Publie le vendredi 16 juin 2006 par Open-Publishing
11 commentaires

présidentielle . Le syndicaliste paysan se déclare « candidat à rassembler à la gauche du PS ». Saura-t-il convaincre qu’il peut incarner un projet crédible ?

José Bové, dans un entretien au journal Libération, a renouvelé hier et précisé la déclaration de sa candidature pour l’élection présidentielle de 2007. « Je suis candidat à rassembler, à la gauche du PS, une gauche antilibérale, écologique, antiproductiviste et altermondialiste. Et je suis prêt à assumer la responsabilité d’aller à l’Élysée », annonce-t-il. Le leader paysan avance deux raisons essentielles à sa candidature. La première, c’est que « la candidature socialiste émerge de la droite du PS et ouvre un espace pour une candidature antilibérale à la gauche du PS ». La deuxième raison mise en avant par José Bové est que sa candidature peut « dépasser la rivalité » entre la LCR et le PCF dont « les chefs » ne sont pas « en capacité de rassembler tout l’éventail » du « front » antilibéral.

« on y verra plus clair en octobre »

Signataire, avec des personnalités diverses et des organisations politiques, dont le PCF, d’un appel à un rassemblement antilibéral et à des candidatures unitaires, José Bové affirme se situer dans une démarche collective qui prolonge « la dynamique du 29 mai ». Pour certains signataires de l’appel, sa popularité et surtout sa position hors parti politique constitueraient un atout. Les alter-écolos notamment, avec Francine Bavay, conseillère régionale Verte d’Île-de-France, en ont fait leur champion. Ils avaient engagé sans succès des démarches auprès de José Bové pour qu’il accepte de se porter candidat au nom des Verts. Puis avaient tenté d’imposer au sein des Verts un référendum pour les rallier à « une candidature unitaire José Bové ». Ils aimeraient aujourd’hui, mais sans grande illusion, profiter du « match nul » entre Dominique Voynet et Yves Cochet, pour revenir à la charge. Signataire elle aussi de l’appel à des candidatures unitaires, Francine Bavay estime que la question de la candidature à la présidentielle ne sera réglée que « si un consensus est trouvé ». « Il faut que les politiques se retirent », demande-t-elle.

Animateur des collectifs du 29 mai et désormais un des piliers principaux du Collectif national d’initiative pour des candidatures unitaires, Claude Debons estime « qu’on y verra plus clair en octobre. Je ne vois pas encore bien quelle pourrait être la procédure pour désigner le candidat. Pour l’instant, nous avons à discuter de la démarche, du projet, et ne pas nous en tenir aux seules échéances électorales. Et surtout, ajoute-t-il, il faut enclencher une dynamique. Une première estimation nous permet de situer à environ 300 le nombre de collectifs réellement créés. Or pour bouger le jeu politique entre Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal, il faudra une vague puissante ».

peut-il incarner un projet crédible ?

« José Bové a parfaitement le droit de se présenter, affirme Olivier Besancenot. La question est de savoir s’il s’agit d’une candidature unitaire. Pour qu’elle le soit, il faut des garanties. Une totale indépendance vis-à-vis du PS. Et comme l’expérience de la gauche plurielle numéro 1 est encore fraîche, il faut la garantie que cette candidature ne sera pas une caution pour la gauche plurielle numéro 2. À lire les déclarations, le compte n’y est pas. » Les communistes, engagés dans la création des collectifs unitaires, sont convaincus qu’une candidature de Marie-George Buffet donnera les meilleures chances au rassemblement.

Si la popularité de José Bové peut être un atout, saura-t-il convaincre qu’il peut incarner un projet crédible et une majorité politique pour gouverner ? Pourra-t-il représenter un mouvement qui dépasse le temps d’une campagne présidentielle ? La question est décisive pour la gauche de transformation sociale. Car confrontée au rejet de la droite et au danger que représente le projet Sarkozy, une candidature de simple témoignage ne pèserait guère lourd face au rouleau compresseur du vote utile.

Olivier Mayer

Messages

  • Le rouleau compresseur peut très vite changer de camp à condition que le peuple le veuille bien et qu’il y ait un programme solide.

    Sinon le personnage en lui-même est très crédible.

    anonyme.

    • Certes, mais avec comme seul programme de bonnes intentions et en s’appuyant sur une masse d’électeurs hétérogène le rouleau compresseur à toutes les "chances" de s’enliser dans le marécage électoral.

      Raymond C.

    • A nous de faire en sorte que le programme soit conséquent.
      Et tout le monde est d’accord pour dire qu’il faut arrêter les dégats : pollution, chomage, OGM, dettes...

      Après comme le disaient les autres. Il n’est pas sûr que les grands et moyens possédants soient d’accord. Il ne faut pas leur demander leur avis.

    • DE Raymond LCR à Raymond C

      José n’a pas de programme dis tu, mais c’est très bien ainsi,le candidat que nous choisirons ne devra pas défendre son programme, mais celui que nous préparerons démocratiquement ensemble

      C’est à cette seule condition qu’une candidature commune est possible.

      Tous ensemble au boulot sur le projet, puis sur le terrain des luettes et de l’élection.

  • Les personnes qui se porteront candidat à la présidence de la République incarnent ou symbolisent tous un style de vie. A nous de bien l’analyser. Pour moi, la candidature de Bové représente une lueur d’espoir qu’avec lui, nous sortions peut-être enfin de cette pensée orwellienne (paranoïaque) qui nous habite et qui fait que chacun(e) a du mal à cesser d’apporter sa pierre (en clair : travailler) pour parfaire toutes sortes de "systèmes" énarchique, politico- administratif, électronique, militaire, financier, fiscal, social, bureaucratique, technocratique, juridique, policier, biométrique, cybernétique, médiatique, familial, éducatif, mental, économique, et même quelques alternatifs ! voués à fusionner un jour à un joli système total étatique ...
    angela anaconda

    • Et un (petit) Bonaparte de plus, un !

    • Sauf que celui la a pas de sang sur les mains !

    • Je remarque qu’à chaque fois que l’altermondialisme ou que le simple nom de José Bové sont évoqués, il se déclenche aussitôt un tir de barrage tous azimuts, sous forme de trolls dans les forums, ou d’articles de presse acides, réducteurs et de mauvaise foi.

      La raison en est très simple : les conservateurs de tous poils, néo et ultralibéraux ont parfaitement identifié leur ennemi mortel en la personne de José Bové et ce qu’il incarne : le refus de la soumission au Saint Mârché.

      Haro sur l’insoumis qui ose prétendre qu’un autre monde est possible, que le monde n’est pas une marchandise, que le productivisme est une absurdité conduisant au suicide du vivant.

      Il ose encore, le bougre, blasphèmer à l’encontre du Câpital sacré en prétendant, ôh horreur suprème, le taxer. L’Argent-Roi racketté !!!

      Qu’on le pende, qu’on l’écartèle et qu’on le brûle, puis qu’on atomise ces cendres pour éviter qu’un savant fou ne puisse le cloner.

      Alors, enfin débarrassés de ce suppôt de Satan, les grands prêtres de l’OMC oeuvreront à l’avènement du Veau d’Or.

      Sauf si.......

      Flash

    • Militant dans un collectif unitaire je n’attends pas l’homme providence, j’espère que J BOvé peut comprendre que son poids dans le collectif unitaire peut être décisif sans qu’il se croit obligé à priori d’être candidat, attendons d’avancer ensemble de voir les convergences et puis tranchons, d’accord avec Debons sur ce point.
      Peut être BOve surdétermine l’importance des médias et de leur effet amplificateur au détriment d’une réelle dynamique.
      Phlar.

    • Mais José Bové, c’est bien celui qui a soutenu Georges Frêche au premier tour de l’élection régionale de 2004 à Montpellier.
      Ou encore celui qui a soutenu un candidat Vert (le nom m’échappe), partisan du TCE, aux européennes, toujours en 2004.

      Aveugle, opportuniste, mal conseillé ? Ca vous inquiète pas ?