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Où va France Inter ? (2) : "Là- bas si j’y suis" en danger

Publie le lundi 19 juin 2006 par Open-Publishing
7 commentaires

La chefferie de France Inter et de Radio France l’a décidé : l’émission « Là-bas si j’y suis » doit être déplacée à une heure de moindre écoute, avant d’être - on peut le craindre - supprimée, purement et simplement, en invoquant... cette moindre écoute. Explications et pétition

Une pétition à signer d’urgence précise et souligne : « Actuellement programmée à 17 heures avec une excellente audience (500 000 auditeurs) “Là-bas” serait programmée à 15 heures ce qui lui ferait perdre plus de 50% de ses auditeurs, la tranche horaire de 15 heures étant traditionnellement beaucoup moins écoutée quelle que soit la radio considérée. ». Cette relégation « n’est pas neutre » et « ne concerne pas seulement Daniel Mermet et l’équipe de “Là-bas”, c’est un mépris pour ceux qui depuis des années écoutent cette émission et peuvent simplement s’y faire une image différente du monde “à l’écoute de la différence”. Mépris aussi et avant tout pour ceux dont les voix, ici et ailleurs, de charniers en chantiers, de souffrances en résistances, seraient encore un peu plus étouffées. »

Pour lire et signer cette pétition ici.

Les menaces qui pèsent sur l’émission « Là-bas si j’y suis » sont un cas particulier et emblématique de menaces plus générales. C’est à ce titre qu’elle doit être défendue : pour défendre une conception exigeante du pluralisme et de la diversité - du Service public, tout simplement.

– Dès le 15 juin 2005 selon le compte-rendu de la Société des journalistes, le Pdg De Radio France, Jean-Paul Cluzel, tirant le bilan de la couverture de la compagne référendaire n’avait pas fait mystère de ses intentions en déclarant la guerre à une premier adversaire : « Les sommes allouées au reportage sont conséquentes. » Et de préciser . : « Un reportage ne saurait être autre chose qu’une photographie sans image ». Avant de défendre une conception novatrice (mais pas très neuve, hélas...) du journalisme : « Mieux vaut rester au bureau, lire un bon rapport, connaître un dossier, mener des investigations sur Internet que courir micro en main à La Courneuve ». Avec comme modèle, France Info : « Je n’ai entendu aucune critique sur cette disparition présumée de reportage. En tant qu’auditeur privilégié, je ne souffre pas d’un manque, en tout cas. . »

Lire : « Le reportage, voilà l’ennemi ! »

Les émissions fondées sur des reportages n’étant guère nombreuses sur France Inter, l’ « auditeur privilégié », ami d’Alain Juppé et des idées « de droite, catholiques et libérales », comme il l’a confié dans un entretien au Figaro Magazine, n’a rien trouvé de plus urgent que de les réduire ou de les supprimer...

– Quelques mois plus tard, à l’occasion de la présentation de ses vœux au personnel, Jean-Paul Cluzel, manifeste la volonté de « tirer les leçons du « désamour » temporaire qu’a connu la radio après le référendum européen, nombre de ses auditeurs lui reprochant un parti pris pour le oui à l’antenne. » (Libération, 18 janvier de 2006) D’ailleurs, « il faut éviter de servir du "prêt-à-penser" aux auditeurs », expliquait-il à Libération en se réclamant d’« un service public modeste et respectueux des convictions de ses auditeurs ».

Mais à bien lire les déclarations de Gilles Schneider, ce « respect des convictions des auditeurs » devait se traduire, non par un surcroît de diversité et de pluralisme, mais par leur neutralisation : sous couvert de satisfaire les goûts populaires, « être un peu plus drôles et légers » et dépolitiser de la politique. En clair : « à droite, toutes ».

Lire : « Où va France Inter ? »

– Le 2 mai 2006, Frédéric Schlessinger « débarque » à France Inter en qualité de directeur de la station. Venu du « Mouv’, cet ancien responsable du pôle radio du groupe Lagardère, n’a besoin que de quelques semaines pour annoncer un grand jeu de chaises musicales. Ainsi, après un an de « réflexion », la direction de Radio France semble sur le point de tenir ses promesses : du changement oui, mais en pire... Le remplacement prévu de Stéphane Paoli par Nicolas Demorand (animateur de la tranche matinale sur France Culture) n’est qu’un paravent : un « pédagogue » en chasse un autre. Les arrivées probables de Guy Carlier et de Marc-Olivier Fogiel contribuent à une « peopolisation » de l’information sur le modèle de RTL. La mise en place de magazines longs confirme la volonté de réduction des reportages. Et pour parachever cette normalisation mercantile (et très « droitière »), quelques symboles (et têtes) tombent et d’autres de reviennent. ...

Sur tout cela, nous reviendrons prochainement en détail. Mais sans attendre, contre le changement d’horaire et la mise en péril de « Là-bas si j’y suis », une pétition est en ligne sur le site non officiel de « Là-bas si j’y suis » : à signer, évidemment.

http://www.acrimed.org/article2390.html

Messages

  • Il n’avait pas dit ça Jean-Paul Cluzel en prenant la direction de Radio-France, il avait dit un peu partout que c’était le plus beau jour de sa vie et qu’il était "gay, catholique et libéral" , il l’a d’ailleurs redit dans le t’chat de Radio-France ( c’est vers la fin )

    http://www.radiofrance.fr/rf/cparf/...

  • Bon, bon, bon... Déjà on a l’impression de rentrer en résistance en écoutant cette émission, faite par un doux-rêveur !! ça fait du bien de partir en voyage avec les mots d’un autre.. Une voix une ambiance,un style qui fait penser à la mouvance d’avant les dingues.. Moi, non, pas prolo, pas démago, plu franchement à gauche,juste le coeur pe être, du vague à lâme, ça, c’est sûr ! Jm juste les gens, les gens bien comme ce monsieur, de La-bas si j’y suis ! Je Kif bien sur sa voix.. EN plus je suis sure kil est bien. BOn jarrête la ça fait pas correct de dire ça ! Un gros bisou sorti de nulle part et ki s’envole vers lui un inconnu, très connu, kon continuera à écouter. Sof

  • Je suis écoeurée par ce gouvernement et ce n est pas fini si Sarkozy venait aux commandes.

    Il me semble que France Inter est une station publique, alors les mecs comme MOF y en a marre ils ont assez de stations de radio à leur niveau comme cela>. Que fais t on de la culture ?

    Si on déplace Daniel Mermet pour mettre Fogiel alors je fermerai la radio .

    Bon courage Daniel, j écoute depuis très longtemps votre émission, c’est génial ... mais voilà les dictateurs sont à nos portes et bienvenue à la république bananière

    • Je suis une "vielle" qui écoute beaucoup la radio, dont France Inter, déjà parce que la télévision nous montre des spectacles de plus en plus affligeants de nivellement par le bas au niveau culturel........

      La-bas si j’y suis est un moment que j’essaie toujours de ne pas "râter"...... J’apprends aussi que l’émission de Macha Béranger est supprimée après 29 ans..... Cette émission, je ne l’écoute guère, mais je la cite aussi, parce que dans ces deux émissions, les personnes expriment souvent tellement de détresse, de désarroi pour ne pas dire de désespoir....... Alors qu’est ce à dire ?

      Si une émission n’est pas assez "lisse" comme doivent l’être désormais les médias dans ce pays : le "politiquement correct" se doit depuis quelques temps de régner au pays de Voltaire, on supprime, on déplace....!!!!!!!

      Belle image de la démocratie et d’une radio dite publique !!!!!

      Et si Monsieur Fogiel doit venir sur cette antenne, ainsi que Monsieur Carlier d’ailleurs, et bien moi aussi, je passerai à autre chose ! Je refuse de me laisser abrutir par cette peopolisation de notre société.....

      PS : j’ai déjà écrit longuement directement à france Inter ce que je pensais de tout celà, évidemment aucune réponse et j’ai signé la pétition.....

    • Il y a plusieurs façons de dire la même chose.Plusieurs façons de dire "j’aime mon prochain", plusieurs façon de dire "j’aime la France", plusieurs façons de dire....

      Après avoir enfoncé avec ardeur cette porte ouverte, j’ajoute que bien sûr tout dépend d’où l’on parle !! Je veux dire quelle est l’intention. L’intention, quand elle est de tendre la main à celle, celui que le désespoir rend triste, dépressif ou violent,.... quand elle est de rendre la douleur moins dure... quand elle est de tendre le micro... comme pour dire "il y a moi aussi, je suis là, moi, encore pour toi.... pour te donner un instant la parole...

      Cette intention quelqu’un veut-il la juger ?

      Puisqu’on parle d’intention, finalement, peut-être se méprend-t-on sur celles des déprogrammeurs d’espaces de liberté. Je suggère une idée : le responsable de cette entreprise est en réalité un pervers subversif, sûrement un révolutionnaire adroit et aguerri, maîtrisant la dialectique comme personne..... noyautant les outils du pouvoir... car à fermer encore un espace qui ne fait mal qu’à ceux qui se sentent coupables en écoutant, la manoeuvre est entendue : il s’agit de pousser encore au désespoir, pousser encore au durcissement d’un régime dévoreur de libertés, afin que ressorte enfin des profondeurs l’âme frondeuse des populations opressées... Le décideur tant décrié est en réalité un terroriste "nouvelle tendance".

      A moins que.... je ne me laisse intoxiquer.... l’outil répressif est sans doute déjà prêt... suscitons la révolte pour mieux encore dire "l’incertitude des temps", pour mieux encore agiter les nouvelles banderoles populistes de l’insécurité... Pour une révolution, il pourrait alors bien s’agir d’une révolution "Nationale".... Car cette tendance politique là se nourrit d’insécurité donc de violence, donc.... d’opression. S’agit-il d’un cercle vicieux ? Ou d’un cercle vertueux ? Tout dépend d’où l’on parle ... bien sûr ;-))

      A moi de vous dire d’où je parle. Je parle du coté de ceux qui aujourd’hui réclamment qu’on remette sur le tapis les débats de valeurs. Quelles valeurs vous animent chers décideurs quand vous décidez ?
      Quelles valeurs vous animent Nicolas lorsque vous traitez l’insécurité ?
      Quelles valeurs vous animent Ségolène lorsque vous traitez l’insécurité ?

      Quelqu’un pense-t-il ici que l’électeur ne saurait pas faire la différence ? Voilà, je suis le "Robin des bois pilleur de tombes", celui qui remet au grand jour des pratiques enterrées...

      Plus sérieusement, venu de la Finance, nourri dans la Finance, noyé dans la Finance, je devrais à l’instar d’une croyance largement répandue, me féliciter de ces tendances réactionnaires... Mais non !! Non que je sois un idéaliste, traître à la cause et faux frère... Mes valeurs humanistes pourraient me mettre autant à droite qu’à gauche.... Mais voilà : je vois venir cette tendance sur laquelle, les valets subjugués de nos tableaux lumineux (...et pourtant prétendants au trône), feraient bien de réfléchir... car nos analystes financiers intègrent de plus en plus cette idée de "Valeur" dans leur analyse de la "valeur". Et à long terme seule la Valeur crée de la valeur...

      Je nous invite donc à quelques minutes de silence à propos de nos VALEURS FONDATRICES. Celles qui font que même dans un état de droite on laisse des gens de gauche s’exprimer à la radio.... C’EST FORMIDABLE NON ? Enfin c’ETAIT...

      Pierre`
      (Pour que la pierre qui bâtit ne devienne pas pavé ?)

    • Je vous soumets l’adresse du site de soutien à Macha Béranger si vous ne l’avez pas encore visité :
      http://sosmacha.com
      Nous avons aussi une pétition en ligne - certes plus modeste que celle de Mermet (mais plus jolie !)

  • il fallait d’urgence reprendre le controle d’une émission qui échappait au discours obligatoire, repris par tout les grands medias : oui au référendum, oui au cpe. éliminer la chienlit au discours pourtant si minoritaire ! place a olivier fogiel, arthur, delarue et consorts. il faut du people à ces crétins de français et çe, quitte à perdre 2OOOOO auditeurs ! pour çeux qui décideraient découter malgrés tout çe qui était leur radio préférée, on va leur mettre dans le crane, une bonne fois pour toute, çe qui est bon pour eux : le 7-9h, invités, hortefeux, sarko, debrés, mam, fillon, dassault, lagardère, michel edouard leclerc, mulliez, duhamel etc etc etc... faut que ça rentre non de dieu !!!