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Doha rien. Rouges et bruns

Publie le samedi 1er juillet 2006 par Open-Publishing
21 commentaires

de Alain Lipietz

À l’heure où vous lirez ces lignes on aura sans doute les résultats de la "réunion de la dernière chance" interministérielle (une de plus) pour "sauver le cycle de Doha" de l’OMC, à Genève. Le Doha Round, cycle du Millenium qui se voulait centré sur le développement du Tiers-Monde....

On sait depuis Hong-Kong où ça coince officiellement . Le "Sud" veut plus d’ouverture des marchés agricoles du Nord. Le "Nord" veut en échange plus d’ouverture des marchés industriels du Sud. Et Pascal Lamy présente ça comme un compromis favorable au développement du Sud, qui pourrait enfin vendre ses produits agricoles pour acheter des machines et s’équiper...

Pour contrer ce deal, les eurodéputés Verts avaient invité ce jeudi la fine fleur des ONG amtermondialistes et, comme intervenants, Sandra Polaski de la Fondation Carnegie pour la Paix internationale, avec commentaires de Yash Tandon du South Center de Genève, et de M. Fontini, représentant de la Commission de Bruxelles. Des représentants de tous les groupes du PE réagissaient en fin de réunion. J’ai eu l’honneur de conclure.

Sur le « deal » qui se dessine, l’étude du Carnegie, institution qui n’a rien de gauchiste et reprend la méthodologie de « l’équilibre général calculable », qui est celle de la Banque Mondiale, mais en ajoutant le caractère « lewisien » du marché du travail du Sud (c’est-à-dire : où l’offre de bras non qualifiés est pour le moment infinie) et le niveau de productivité agricole des pays, est vraiment décisive. Elle montre que tout le discours sur la libéralisation de l’agriculture comme demande principale du Sud ne correspond pas à la réalité : elle ruinerait toute l’agriculture vivrière du Sud. Cette libéralisation de l’agriculture correspond aux seuls intérêts d’une coalition qui comprend quelques pays développés : les Etats-Unis, l’Australie, la Nouvelle Zélande, et quelques pays « émergents » : la Thaïlande, le Brésil, et l’Argentine ( ce qu’on appelle le Groupe de Cairn).

De la même façon, face à la demande de libéralisation de l’industrie, la soi-disant « résistance du Sud au NAMA » (affaires non-agricoles, dans le vocabulaire de l’OMC), en fait, est essentiellement une résistance des pays du Sud pratiquant une politique à la List, pour reprendre la conceptualisation de Yash Tendon (List est le théoricien du protectionnisme pour permettre le décollage industriel), face à la capacité énorme de la Chine à produire et exporter n’importe quoi.

Il est très important lire le rapport du Carnegie pour bien comprendre la réalité des oppositions au Doha Round : tous les syndicats paysans du Sud sont contre la libéralisation des marchés agricoles, tous les syndicats de travailleurs du Nord et du Sud sont contre la libéralisation des produits manufacturiers. Et selon l’étude de Carnegie , ils ont raison. La libéralisation des produits agricoles ne profite qu’au groupe de Cairn, celle des produits manufacturés profite essentiellement à la Chine.

La critique qui est faite au rapport, évidemment, par le représentant de la Commission, Monsieur Fontini, est de dire « Oui, mais vous avez oublié les services ». Moi, je crois que si le Carnegie avait étudié les services, il aurait retrouvé exactement le même genre de résultats. Il aurait vu que la libéralisation des services sert à une sorte de « Groupe de Cairn des services », qui comprend l’Union européenne et l’Inde, et qu’elle ne peut rentrer dans les buts du Doha round, c’est à dire l’aide au développement économique du Tiers monde, qu’au titre de l’Inde. Mais en fait, c’est essentiellement l’Union européenne qui profiterait d’une libéralisation des services, et ça correspond à l’expérience concrète de quiconque va dans le Tiers monde. Les services dont il s’agit, c’est l’eau, c’est-à-dire la France, c’est la banque et l’assurance, c’est-à-dire la Grande Bretagne, etc .

Monsieur Fontini n’a communiqué qu’un seul message au nom de la Commission européenne (qu’a d’ailleurs souligné Yash Tendon) : que le Doha Round ne se dénouera que quand les pays du Sud accepteront d’ouvrir leurs marchés aux services de l’Europe.

Eh bien, le seul message que les Verts doivent communiquer, c’est que nous sommes contre ce compromis, nous n’approuvons pas ce deal. Nous ne sommes pas prêts, en tant que Verts, à accepter l’AGCS, l’accord général sur les services qui permettrait le développement des grandes compagnies d’assurance, de la banque, de l’eau, de l’ingénierie de l’Union européenne au détriment de la capacité de développement des pays du Tiers monde. En échange de quoi ?? De l’ouverture de l’Union européenne aux produits agricoles de la Thaïlande, du Brésil et de l’Argentine. Ce qui aboutirait, le rapport Carnegie le montre aussi, à une baisse de 27% des revenus des paysans européens ! Nous ne sommes pas pour ce compromis. Ca ne nous intéresse pas, ça n’intéresse ni les peuples du Tiers monde, ni la paysannerie européenne.

Il faut ensuite entrer dans les « détails ». Quand on rentre dans le détail, Monsieur Fontini dit : « Nous sommes tout à fait d’accord pour l’ouverture, avec 0 % de droit de douane, à tous les pays les plus pauvres ». Oui, mais où met-on la barre des « plus pauvres » ? Je prendrai un seul exemple, celui de la banane. Il existe une « Chine de la banane », un pays qui peut produire toutes les bananes du monde en cas de libéralisation des bananes, c’est l’Equateur. Est-ce qu’on le prend dans le wagon du libre-échange de la banane ou est-ce qu’on ne le prend pas ? Ca change tout ! Si on prend l’Equateur, alors il n’y a plus de banane colombienne. On peut s’en réjouir, vue la façon dont la banane est produite en Colombie, mais il n’y a plus non plus de banane jamaïcaine, ni de banane de toutes les Iles Sous le Vent, il n’y a plus de bananes ni en Guadeloupe, ni en Martinique ni dans les Iles Canarie ni à la Réunion etc.

Alors il faut être sérieux : ignorer ces petits pays des Iles Sous le Vent, toutes les Iles des Caraïbes, si vous en faite la somme, c’et un quartier de Pékin, c’est un quartier de Shenzen, à l’échelle du monde, ce n’est rien. Mais si vous leur supprimez l’exportation des bananes, que deviennent-ils ? Un bordel touristique ? Il faut répondre... Je crois que nous avons des responsabilités, vis-à-vis de spécialisations historiques que nous avons, en tant qu’Européens, imposées au reste du monde, et que nous devons les assumer. Ca pose des problèmes à l’Equateur ? Je crois qu’il va falloir répondre très clairement : « Oui, il faut un traitement différencié, en fonction de critères sociaux, de critères de responsabilités, par rapport à l’ensemble des pays du Tiers monde », et je ne crois pas que cette différenciation puisse passer uniquement par le système des tarifs.

Dans le cadre d’une baisse générale des tarifs douaniers, nous n’arriverons plus à aider tel ou tel pays du Tiers monde par des tarifs de « préférences généralisées ». De toute façon, une préférence douanière, avec des tarifs douaniers mondiaux de plus en plus bas, ce n’est plus une préférence du tout, soyons sérieux... Donc, nous allons être obligés de reparler de préférences, en termes de quotas, de dire qu’il y a 20% du marché européen des bananes pour les pays à l’intérieur de l’Union européenne, 20 % pour les pays Afrique-Caraïbes-Pacifique, et pour les 60% restant , il faudra que l’Equateur et la Colombie et les pays centre-américains s’arrangent pour se les partager.

Autre limite au rapport Carnegie : il mentionne, mais sans les calculer, les « coûts d’ajustement ». C’est-à-dire qu’il calcule les gains et les pertes dans la future situation d’équilibre qui résulterait de diverses hypothèses de libéralisation du commerce mondial. Mais entre la situation présente et l’équilibre futur, que de tragédies ! Si vous avez une tendinite au coude, vous allez chez le médecin et il vous dit « On peut opérer. Ca fait une semaine d’hospitalisation, puis six mois de rééducation, ensuite vous pourrez rejouer un tournoi de tennis ». Si vous êtes champion de tennis, vous accepterez peut-être, sinon, vous y réfléchirez à deux fois et vous rechercherez des « transitions » plus douces....

Dernière critique que je ferais, moi, au rapport Carnegie, c’est la critique fondamentale que font les Verts, pas seulement le groupe Vert au Parlement européen, mais les Verts mondiaux, au Doha Round. C’est que tous les avantages que peut apporter la libéralisation du commerce (soit dix dollars par personne et par an, au mieux !), c’est ridicule, par rapport à tous les problèmes que nous ne traitons pas à l’intérieur du Doha Round, c’est à dire la conciliation entre le commerce et les nécessités du développement soutenable. Toutes les règles du commerce doivent dorénavant, si nous voulons sauver la planète et l’humanité de coûts beaucoup plus élevés que dix dollars par tête, dus au changement climatique, au risque d’un accident portant sur une culture industrielle, OGM ou élevage des animaux aux hormones (nous avons connu ça avec l’accident de la vache folle), alors il faut subordonner l’OMC aux grands accords internationaux que sont la FAO, l’OMS, les accords de Kyoto, le protocole de Carthagena. Nous risquons de gagner dix dollars par personne au prix de dix mille dollars par personne d’accidents écologiques. Nous en avons l’absolue certitude, en matière de changement climatique.

Nous devons recommencer le Millenium Round en fondant tout sur le développement soutenable : quelles sont les conditions, quelles sont les règles du commerce qui permettent un véritable développement soutenable, solidaire entre les nations, au service des plus démunis, et respectant les droits des générations futures à vivre sur cette planète.

Post Scriptum : le débat fait rage sur le forum de mon précédent blog, à propos du texte de Baudoin diffusé par Indépendance et Démocratie (villieriste) puis publié par Bellaciao (gauchiste). C’est très agréable : je n’ai même plus à répondre sur le forum, les lecteurs s’en chargent eux-mêmes. Particulièrement savoureux (aux côtés d’une belle intervention anonyme sur la « zone grise » de Pau sous l’Occupation) sont les messages qui épinglent la ligne de défense fluctuante de Bellaciao à propos de son alliance rouge-brune.

En France, les alliances rouges-brunes sont extrêmement rares depuis 1945 : on ne les a vues se manifester que sporadiquement, par exemple à propos de la confusion (rare) entre antisionisme et antisémitisme. En revanche, elles étaient autrefois monnaie courante. Marx dénonçait dès 1848 le « socialisme réactionnaire », et plus tard le « socialisme des imbéciles », c’est-à-dire l’antisémitisme (aujourd’hui largement remplacé par l’anti-américanisme ou la dénonciation des « élites apatrides de Francfort »).

Les alliances rouges-brunes étaient au contraire fréquentes dans l’entre-deux-guerres, où le Parti communiste allemand (KPD) et le Parti national-socialiste des ouvriers d’Allemagne (NSDAP, hitlérien) manifestaient ensemble contre la social-démocratie et la République de Weimar, où les Croix de Feu mobilisaient le Peuple contre l’Assemblée nationale française, le 6 février 34 (mais déjà les partis de gauche français avaient appris se méfier).

Le grand anthropologue Karl Polanyi, dans son livre décisif et magnifique La Grande transformation (titre dont je me suis inspiré pour un de mes livres, Qu’est ce que l’écologie politique ? La Grande transformation du XXIe siècle), en a, dès 1941, bien démontré les racines : la révolte de la société contre le dogme du pouvoir autorégulateur du marché a engendré, comme trois réactions jumelles, le fascisme, le stalinisme et la social-démocratie. Se dire « antilibéral » peut donc aussi bien mener à l’une des trois variantes (comme l’avait aussi compris Trotsky, de façon sporadique, bien que le trotskisme réellement existant, c’est-à-dire la politique de Trotsky à la direction de l’Union soviétique, ait été tout aussi nationaliste, productiviste et technocratique que celle de Staline).

Aujourd’hui, plus personne ne s’avoue ni nazi ni stalinien, mais des positions semblables persistent à l’intérieur de l’antilibéralisme. Le type de réactions nationalistes, productivistes et étatistes n’a aucune raison de disparaître, tandis qu’aux côtés de la social-démocratie se développe également une alternative antilibérale fondée sur l’écologie politique.

C’est pourquoi un « front antilibéral » ne peut exister : une définition par la négative aussi vaste et vague, en l’absence de précision sur les contenus qu’il faudrait opposer à la régulation marchande, ignorant toute spécification (contre l’exploitation, contre l’oppression, pour le développement soutenable) ne peut fonder une politique, ou plutôt, elle peut fonder les pires politiques. Bien sûr, quand j’ai voté Non à Maastricht, je savais que Le Pen aussi votait Non, mais je me suis attaché à montrer que nos raisons étaient diamétralement opposées. La publication du texte de Baudoin sur le site villiériste et sur le site Bellaciao, et les défenses que cette alliance suscitent, montre qu’ils avaient voté Non pour les mêmes raisons nationalistes et anti-parlementaristes.

Je m’aperçois que, dans mon blog de départ, je n’ai même pas dit ce que nous avions voté contre le rapport Leinen et pourquoi ! Ca m’apprendra à me focaliser sur la réponse à des pitreries qui n’en valent pas la peine.

Dès le vote en Commission des Affaires constitutionnelles, nous avions trouvé le rapport Leinen très gnangnan : il ne critiquait pas le sabotage par le Conseil et la Commission du processus Duff-Vogenhubber, il ne reprenait même pas l’acceptation par le Conseil de l’ amendement des Verts de l’époque, qui précisait que nous ne pensions pas que la reprise du TCE tel quel soit possible, à cause des votes français et hollandais, mais nous considérions qu’il faut à tout le moins viser à sauver le « contenu constitutionnel » du TCE de 2004. Déjà, on avait assisté à une alliance rouge-brune contre Duff et Voggenhubber !! Nous avons remis ces amendements sur le rapport Leinen : ils ont été rejetés, nous avons donc voté contre le rapport.

Qu’entend-t-on par « contenu constitutionnel » ? A mon sens, cela comprend la première partie (avec le large élargissement de la codécision et du vote à la majorité, la pondération de ce vote à la majorité par la population, l’initiative législative populaire par un million de signatures), la totalité de la deuxième partie (la Charte des droits fondamentaux), y compris avec les derniers articles qui lui donnent valeur contraignante en droit administratif européen, la quatrième partie avec la possibilité d’amendement constitutionnel sur initiative parlementaire et ratifié par 4 pays sur 5. Et la liste restrictive des articles et sous-articles des « politiques » demeurant à l’unanimité (sans avoir à revoter dans une troisième partie ces articles eux-mêmes lorsqu’ils existent déjà), ainsi que les quelques articles nouveaux de la troisième partie, tel que l’article III-122 rendant obligatoire le financement des services publics, ou l’article III-271 ouvrant la voie à la mise en place d’un droit pénal fédéral, dont une des premières cible serait l’exploitation sexuelle des femmes et des enfants.

Naturellement, je pense que ce squelette législatif est encore largement insuffisant. Bien sûr, il faudra se battre pour éliminer par exemple la liste des droits de veto inscrite dans la troisième partie (ce qui reviendrait à éliminer la troisième partie elle-même, puisqu’elle perdrait ipso facto tout caractère constitutionnel et ne dépendrait plus que des majorités). Mais ne nous faisons pas d’illusion. Le TCE était un compromis miraculeux qu’avait permis la coexistence de Schröder et de Fischer à la direction de l’Allemagne, l’envie qu’avait Giscard de rester dans les mémoires comme un grand européen, l’envie qu’avait Chirac de fusionner avec l’Allemagne...

Le prochain texte sera sans doute meilleur que Maastricht-Nice, mais nettement moins bon que le TCE. En espérant qu’il ne faudra pas l’attendre beaucoup plus de dix ans !

http://lipietz.net/blog.php3?id_breve=154

Messages

  • Le DKP faisant manif commune avec le parti nazi ?pour justifier l’injustifiable tout les mensonges et toutes les méthodes sont bonnes hein monsieur Lipietz.Depuis que vous vivez couché devant le libér’alisme vous ne reculez devant rien même devant la falsification de l’histoire.
    Rosa Luxembourg et Karl Liebnecht doivent se retourner dans leur tombes
    Jean Claude des Landes

    • BIEN D’ACCORD AVEC TON COUP DE GUEULE JEAN CLAUDE !

      C’est d’abord le 12 septembre 1932 que Hitler donne l’ordre à ses députés au Reichstag de voter la résolution de défiance déposée par le député KPD Torgler contre le chancelier Von Papen. Il s’agissait pour le KPD de condamner le plan économique du chancelier qui supprimait les conventions collectives et les accords de salaire et livrait pratiquement l’ouvrier à discrétion de son employeur, diminuait les prestations sociales et accordait à l’industrie privée des réductions d’impôt (on connaît toujours aujourd’hui ces mêmes méthodes très originales qui mettent toujours à contribution les mêmes pour "relever l’économie du pays" !).

      C’est aussi au début novembre 1932, à 1 mois des élections législatives, lors de la grève soutenue par les communistes dans les transports berlinois contre les réductions de salaires, que le NSDAP (qui joue d’ordinaire les jaunes dans le mouvement social) voyant le KPD en progrès constant et étant lui-même en passe d’essuyer un recul électoral dans la capitale du Reich, se met à soutenir la grève contre la majorité social-démocrate du syndicat qui exigeait que la grève ne soit pas validée faute d’une majorité des 3/4 exigée.
      Il s’agit pour le NSDAP de limiter une érosion possible de son audience du fait qu’il fait le plein des voix de droite et qu’il s’oriente vers la conquête de voix sur sa gauche, si possible aux dépends du SPD.

      Combinées, ces manoeuvres (initiées par Goebbels) à la fois sur le terrain politique au Reichstag et sur le terrain social limitent le recul nazi à -2,1% dans la capitale alors qu’il est de -4,2% sur l’ensemble du Reich (-2 millions de voix et -34 députés).

      Voilà la lumière sur ce que notre vert (mais de quelle nuance de vert s’agit-il ?) appelle la collusion rouge-brun.
      Il ne mérite que le mépris pour cette lâcheté intellectuelle.

      NOSE DE CHAMPAGNE

    • NOTA BENE :

      Précisons encore qu’en 1934, cela faisait une année que Hitler avait dissout le KPD et 1 mois plus tard le SPD !!!

      NOSE DE CHAMPAGNE

    • Merci, Nose de Champagne, tout ça est très précis... mais malheureusement assez partiel.
      C’est oublier notamment ce referendum en Prusse en 1931 contre le gouvernement social-démocrate, referendum appuyé et par les Nazis et par le KPD, aveuglé par sa
      vision du "social-fascisme" (le SPD comme ennemi principal) et sa tragique sous-estimation du nazisme...
      foma

    • REMETTRE CHAQUE CHOSE A SA PLACE

      Les éléments que j’apporte son jugés "assez partiels" d’un revers de main léger, sans tenir compte du contexte global - international et national de crise économique de 1929 et années suivantes - au profit de la surestimation de la signification du référendum en Prusse.

      Il faut pourtant savoir qu’en 1931 "l’opposition nationale" (droite, droite extrême et extrême droite) lance une grande offensive contre le gouvernement pour transformer la dictature camouflée en dictature avérée.
      Face à ce "Front de Harzburg" est constitué "Le Front de fer" composé des Syndicats, du Centre Catholique, du SPD et de "La Bannière d’Empire"... Mais il exclut la fraction la plus combative de la classe ouvrière : le KPD, malgré les nombreuses expériences de "Front uni" dans les entreprises.

      Il est facile après coup de refaire l’histoire et de tenir pour négligeable le rôle joué par la social-démocratie depuis la fin de la 1°GM contre le mouvement ouvrier dans des moments cruciaux.
      Ce front de fer exclusif n’a pas permis de dépasser les expériences locales (même si très nombreuses) de regroupement de toute la gauche.

      C’est pourtant à la seule initiative des communistes que 100000 personnes manifestent à Berlin le 1er août 1930 contre le danger de guerre... C’est cela la réalité des choses.
      Lorsqu’à partir de mai 1932 le KPD explore résolument les voies du rassemblement antifasciste, c’est encore lui qui lance l’initiative trop longtemps sans écho de la part d’un SPD qui rétorque de "laisser faire l’expérience nazie".
      Si le KPD a mis du temps a bien prendre en compte toute l’ampleur du danger nazi, le SPD lui "n’a rien vu venir" presque jusqu’à la fin" : la dissolution des 2 partis KPD puis SPD en 1933.

      NOSE DE CHAMPAGNE

    • Laissons de côté Lipietz, qui sélectionne çà et là quelques faits épars pour construire ses attaques minables de ouiste mal remis. Je comprends aussi qu’on en ait ras-le-bol des attaques anti-communistes, mais tout de même, défendre en 2006 la politique tragiquement
      suicidaire du KPD, c’est proprement surréaliste !
      Heureusement que la lcr est nulle en ce moment, sinon il y aurait de quoi devenir trotskyste ! ;-)
      Salutations unitaires
      foma

    • Nose,

      L’obsession de Lipietz quand il parle de 34, ce sont les manifs des croix de feu en France. C’est à celà qu’il compare les gens du non de gauche, à plusieurs reprises .

      Maintenant il élargit ses propos dans deux sens :

      1) Le non de gauche, et Bellaciao, c’est l’alliance prétendue du KPD et des nazis

      2) Le non de gauche c’est l’anti-americanisme successeur de l’anti-semitisme...

      délire....

      Mais mensonge également quand il s’attaque à Bellaciao qui serait souverainiste. Mr Lipietz apparemment n’est pas au courant de l’origine des gens qui font Bellaciao...

      Oh, Lipietz ! Bellaciao, ce sont des immigrés italiens !

      Ils sont tout autant souverainistes français que les immigrés élus dans la commune de Paris étaient souverainistes français !

      Apprends et écoutes ! On conçoit que tu saches plus de choses que nous sur les cuisines du parlement européen étant donné l’organisation de l’obscurité qui y prevaut pour les citoyens non introduits, mais là Bellaciao lui ne cache pas son origine ni ce qu’il est, ni ce qu’il fait .

      Ce qu’ils sont est expliqué là clairement :

      http://bellaciao.org/fr/collectif/qui_sommes_nous.php

      Cop.

    • SALUT COPAS !

      J’avais bien compris de quoi il s’agissait à propos de 1934, camarade...
      Mais ce que je voulais, c’était montrer que si le KPD a un peu profité de l’expérience du PCI (de Gramsci), mais que nous, nous avons profité de l’expérience du KPD...
      OK, la démarche ?

      Maintenant, les objections de Foma, je ne les comprends pas... et manifestement il ne comprend pas et répond par l’invective... Alors je laisse tomber, en lui souhaitant de continuer de dormir sur ses certitudes brumeuses et anachroniques.

      Par ailleurs, je reviens aux propos de Lipietz.
      Traiter Bellaciao de "gauchistes" et de "rouges-bruns" ou de "rouges" accoquinés à des "bruns", je pense que c’est une absurdité.
      D’abord, traiter de "gauchistes" tout et n’importe quoi quand on est embarrassé, c’est un signe de faiblesse.
      Mais encore, méconnaître le drapeau des communistes italiens qui flotte au fronton du site, c’est faire preuve de bien trop de "légèreté intellectuelle".

      Après, de Lipietz, plutôt que ses qualificatifs "décalés", j’attendais des explications sur la démarche des verts au parlement européen...
      Je pensais qu’il était capable de nous expliquer honnêtement.
      Je m’aperçois qu’il est moins intelligent qu’il croit l’être.

      À mon âge, avec l’expérience et les connaissances accumulées, on se rend encore compte qu’on peut perdre des illusions que l’on ne se connaissait pas !

      Voilà.
      Pour le reste, je suis heureux de consacrer mes dernières forces à ce combat de toujours : l’émancipation humaine.

      Vive "la vendée plébéienne" et les descendants de Gracchus Babeuf !
      Vivent les Comités d’Union Populaire et le combat antilibéral !
      Fraternité,

      NOSE DE CHAMPAGNE

    • Salut Nose de Champagne, tu es bien sympathique mais je ne vois pas d’invective
      dans mes messages. Quant aux "certitudes brumeuses et anachroniques", comme c’est bizarre, c’est plutôt l’impression que j’ai en lisant certains passages de ta prose ("le KPD qu a un peu profité de l’expérience du pci de Gramsci", ça ne manque pas de sel).
      Allez, sans rancune, ces quelques divergences , ne m’empêchent pas de ramer dans le même bateau unitaire que toi.
      foma

    • BONSOIR FOMA...

      J’appelle invective, et non pas insulte, le fait d’être accusé de défendre une politique "tragiquement suicidaire" et d’être qualifié de "surréaliste"...
      C’est me traiter avec élégance certes, de doux cinglé, quoi... n’ayons pas peur des mots.
      Ces qualificatifs ne sont pas un moyen de débattre, mais juste un moyen de fuir.
      Connaissez-vous le discours de Clara ZETKIN au Reichstag sur l’unité de la gauche, à quelques semaines de l’interdiction du KPD ?

      Je prétends aussi qu’annoncer que le KPD désignait "le SPD comme l’ennemi principal" c’est faux, même si l’expression regrétable de "social-fascisme" a vraiment été employée... Mais cela suffit, il n’est rien besoin de rajouter. Si vous maintenez vos affimations, alors citez vos sources !
      C’est aussi simple que cela.

      Quant à votre ironie au sujet du KPD(de Thaelmann) témoin des malheurs du PCI(de Gramsci), là encore, vous pourriez expliciter votre position, étayer vos "doutes"...
      Et prenez connaissance des récits des camarades italiens et allemands qui participèrent aux brigades internationales aux côtés des camarades français durant la guerre d’Espagne, puis plus tard à la résistance française.

      Ceci étant, je suis heureux que nous soyons engagés face aux mêmes adversaires sur le front social et citoyen, notamment à l’occasion des échéances de 2007 et 2008.
      L’Histoire du mouvement ouvrier international avec ses ombres et ses lumières appartient au peuple. Dans ce patrimoine d’expériences, on peut puiser et s’enrichir pour explorer les chemins de l’avenir. C’est l’un de nos biens les plus précieux.

      Donc bien fraternellement et bon courage,

      NOSE DE CHAMPAGNE

    • Nose,
      tout d’abord merci de ne pas me gratifier d’un "rejoignez les bobos d’où vous venez !" comme tu le fais à un autre internaute, dont le message (à propos de l’article « le projet du ps n’est pas anti-libéral ») pourrait parfaitement être celui d’un membre des "comités d’unité populaire" comme tu les appelles sans cesse (dans mon coin, la région parisienne, ils ont tendance à s’appeler "comité pour une alternative au libéralisme", mais passons).
      A vrai dire je n’ai pas vraiment le temps d’entretenir une longue polémique sur le Kpd. En ces temps de ferveur footballistique ç’aurait quelque chose d’agréablement non-conformiste (surréaliste ?), mais tant pis.
      Ce que je retiens, en résumé, c’est la façon de procéder d’un type comme Lipietz. Il use d’un procédé très courant parmi les idéologues de tous bords (à l’extrême gauche aussi !) : pour bâtir son argumentaire il sélectionne dans l’histoire quelques faits, les monte en exergue, et les constitue comme déterminants. Exemple : des moments de collusion entre nazisme et stalinisme.
      Il me semble que ces moments de collusion ont bel et bien existé : par exemple le plébiscite en Prusse en 1931, ou bien Staline pendant le pacte germano-soviétique livrant des réfugiés communistes allemands à la Gestapo.
      Il me semble aussi que la meilleure façon d’y répondre n’est pas de les nier, de noyer le poisson en s’indignant et en s’appuyant sur l’héroïsme réel des communistes allemands, mais d’en parler, d’expliquer et de relativiser…
      Amicalement et unitairement
      foma

    • D’ACCORD AVEC TOI FOMA...

      ...Pour dire que dans la démarche de Monsieur Lipietz (entre autres) ce qui est inacceptable (mais c’est un procédé qui est ensuite généralisé à toutes les situations et c’est pourquoi il ne faut pas laisser dire n’importe quoi et il faut être ferme sur la démarche) c’est de monter des faits (plus ou moins) isolés en épingle pour en faire des généralités. Et je maintiens (y compris contre la personne qui s’annonce FTP/MOI, mais étrangement qui ne veut pas s’embêter avec nous !) que si le KPD a un temps utilisé l’expression de "social-fascisme" la politique du KPD ne peut se réduire à faire du SPD "l’ennemi principal" alors que partout déjà les nazis s’affrontraient violemment aux militants KPD...
      En tout état de cause cette période est datée et limitée dans le temps.

      Quant à me rétorquer (un autre intervenant encore, qui finit par vendre la mèche en concluant par sa haine des rouges) que c’est l’I.C qui dictait sa politique au KPD c’est encore une fois un raccourci et un viol saisissants de la vérité historique. Chaque "section de l’I.C" a une autonomie relative par rapport à l’I.C, même si elle est étroite.
      L’IC a tout de même de grandes difficultés à faire admettre des choses qui ne peuvent pas l’être un peu partout. Par exemple :
       Les analyses de Gramsci qui ne sont pas forcément très appréciées ;
       La politique de Front Populaire décidée par le PCF ;
       le véritable retournement opéré par l’I.C pour la défense de Dimitrov, etc.
      Faire croire que l’I.C décide partout c’est donc absolument faux.

      On sait donc aussi pourquoi il faut pouvoir mettre un signe d’égalité entre communistes et fascistes !!! On n’a pas fini de massacrer Rosa Luxembourg, Karl Liebknecht, Ernst Thaelmann, Georges Politzer, Gabriel Péri, Guy Moquet, etc.
      Mais il y a un antagonisme fondamental, définitif et irréversible entre fascistes et communistes : la place que chacun des 2 termes occupe de part et d’autre du processus de production et de la propriété de ces moyens de production...
      Les grands industriels allemands soutenaient les formations d’extrême droite et non pas celles de l’extrême gauche.

      NOSE DE CHAMPAGNE

  • Ce qui semble intolérable à Lipietz, c’est de voir passer sur Bellaciao la reprise d’un article d’un souerainiste , parmi les milliers d’articles qui y passernt, extraits d’ailleurs n’ayant aucune réference aux positions souverainistes et aucun connotation d’extreme droite, ni de près ni de loin.

    Ca suffit, ni une ni deux, d’indiquer pour lui que ça veut dire que Bellaciao est un site rouge-brun, ce qui dans le sabire de monsieur, signifie un site qui s’allie à des fachos.

    Mais il va plus loin dans l’indignité en dérapant au delà de toutes limites en essayant de réunir dans son brouet tout, sous-entendant après que ça participerait à un mouvement d’ensemble avec l’anti-américanisme qui serait une mouture moderne de l’anti-sémitisme.....

    Ses positions sont construites pour provoquer la colère de gens qui, eux, n’ont jamais cessé de porter solidarité aux étrangers sur notre territoire, lutter contre les discriminations et le racisme, ici et ailleurs.

    Le combat permanent qu’on voit se dérouler sur Bellaciao en faveur des opprimés, contre des expressions diverses et variées de la xenophobie, le racisme, les discriminations, pour la solidarité envers les peuples opprimés, est la meilleure des réponses à notre vert brun. Faisant parti d’une organisation ayant soutenu une constitution excluante, ultra-liberale, anti-sociale, anti-democratique et revenant sur l’essentiel des combats pour la séparation des pouvoir.

    Qui est brun alors ? Si ce n’est ceux qui essayent d’oter pouvoir à la population ?

    Ces references permanentes et odieuses à 1934 montrent l’étendue de son ignorance de s’imaginer que de critiquer des parlementaires, pour ce qu’ils font, assimile à 1934 ! A ce compte cet écervelé pourrait indiquer que ceux, en tout petit nombre, qui s’opposerent au vote de parlementaires en faveur de Pétain devaient fatalement être des bruns, des fascistes, d’odieux alliés de l’extreme-droite.... C’est celà Lipietz ? Pourquoi cette réference exclusive à 1934 ? Pourquoi pas les parlementaires qui abjurerent toute fidelité à la démocratie en soutenant Pétain ?

    Pourquoi ces comparaisons imbeciles et injurieuses ? Qui sont en + injurieuses et ignardes.

    Alors que les critiques sont claires et cernées : Appeler à contourner un vote démocratique est une honte . C’est l’essentiel de ce qui a soulevé l’indignation. Et s’en prendre, politiquement, aux parlementaires qui se sont abstenus ou ont voté pour un tel texte est légitime.

    Depuis quand la défense d’une décision démocratique, établie dans des conditions où les atteintes à l’équité et au libre débat se sont situées dans le camp du oui, est-elle une alliance avec les fascistes ?

    Cette attitude ne ressort-elle pas d’un désir de camoufler une série de renoncements essentiels de certains verts européens par rapport à des principes de défense élementaires des populations ? des principes démocratiques de fond ? D’un désir de criminaliser les gens qui n’ont pas renier leurs engagements sur des points de fond, dans les verts comme dans la gauche ?

    Bref, la volonté de repousser l’irruption de questionements, de positions, de la population dans des débats du parlement européen ne dénote-t-elle pas d’une bien étrange conception de la démocratie, les citoyens devant être contenus en lisière des débats sous peine de se faire traiter de fascistes ...

    Les accusations là de Lipietz prennent toute sa saveur .... La calomnie.

    Mais au delà, aujourd’hui sur le site de Bellaciao sur les papiers de la colonne de droite il y a 80 sujets ,

    * 52 traitent de questions de solidarité avec des immigrés, contre le racisme , contre des discriminations, et des attitudes violentes des forces d’occupation israelienne en palestine, avec des organisations aussi brunes que la LDH par exemple...

    * Une dizaine chacune pour les questions politiques et les questions sociales

    * Un peu d’écologie, un peu de batailles pour la liberté d’expression et contre les atteintes aux libertés...

    Tous les articles, TOUS, visent à la solidarité et l’extension des droits , la protection des personnes opprimées, exploitées, ostracisées (par le racisme, la xenophobie par exemple).

    Le site "brun" de bellaciao se bat contre le racisme, l’oppression, pour les libertés, il accueille à cette fin les paroles de beaucoup de gens.

    Tous ces combats sont des combats fascistes habituels, n’est-ce pas mon ami ?

    Bellacaio paye d’ailleurs, dans son combat contre la xenophobie et les discriminations le prix d’être attaqué judiciairement.

    Bellaciao n’est pas une caserne comme la rêve apparemment Lipietz (pour lui c’est facile il suffit qu’il se parle à lui-même), mais un lieu de débat où des papiers passent pour suciter des débats.

    Même Lipietz devient complice du site rouge-brun en voyant sa prose passer sur bellaciao, c’est dire !

    Le seul article dont Lipietz fait son beurre, parmi des milliers qui passent sur Bellaciao est une tribune d’un souverainiste qui a été reprise telle quelle et qui a eu mérite d’attirer l’attention de beaucoup sur un vote indigne ayant eu lieu au parlement européen, vote demandant contournement d’une décision démocratique.

    Plutôt que de tempêter contre ceux qui demandent de contourner une décision démocratique il s’attaque à ceux qui pointent cette dérive ! Bravo !

    Qui a des conceptions brunes dans l’affaire ? Faut-il rappeler à ce garçon que les émeutes de 1934 n’étaient pas pour le respect de la démocratie mais l’inverse ?

    Quels sont les gens qui se mettent en position de se faire donner des leçons de démocratie par la droite souverainiste ? Qui réussissent ce tout de force ?

    De quel côté se place-t-on quand on se tait sur l’obscurité de la publicité des votes pour la population, quand on ferme sa gueule sur le fait que les décisions sont introuvables simplement et normalement sur le site internet du parlement (textes suivis de qui a voté quoi ) ? Sauf si on est parlementaire....

    Qui est brun dans cette affaire ?

    Copas

  • encore des mensonges fait par des hommes sans honneur.
    historiquement ils étaient difficile au communiste allemand d’aller avec le spd car il y a eu en 1919 l’assassinat de ses dirigeants Luxembourg et Liebknecht.
    mais de là à accusé le kpd d’être allié aux nazi c’est purement scandaleux. c’est du révisionisme qui doit être condané.

    mathieu

  • Lipietz est comme les autres, c’est un ane, qui ajite sa pseudo culture bourgeoise pour noyer le poisson et donner le change. Tout cela pour essayer de faire comprendre au peuple, qu’il méprise, qu’ils sont des gros cons, qui ne comprenne rien à rien. De toute façon tout cela n’a plus beaucoup d’importance, parce que toute cette agitation, prouve que les gens comme lui, sont en train de comprendre qu’ils ont perdu le contrôle et là, c’est panique à bord. Alors patience, la justice immanante va survenir ....

  • Lipietz, le KPD et ses comparaisons abjectes...

    Vouloir se rejouer pour le frisson un rémake des années 30 est misérable en l’occurence.

    Qui est responsable de la montée de Hitler ?

    Je n’ai certainement pas les connaissances éminentes de certains mais il me semble que dans les responsabilités il faut compter, chronologiquement beaucoup de monde :

    * D’abord les responsables de la grande guerre , bourgeoisies et partis de droite et de gauche, responsables de la saignée que l’on sait en Europe.

    * Ensuite les occupants qui imposerent des conditions effroyables à l’Allemagne

    * Ensuite ceux qui écraserent les tentatives révolutionnaires en Allemagne, dans le sang. Quand Hitler finit par conquerir le pouvoir, l’assassinat des dirigeants communistes allemands les plus brillants n’est vieux que d’une douzaine d’années, tout frais dans la mémoire.

    * Ensuite il y eu l’habilité d’Hitler pour profiter des ravages de la grande guerre, des ravages des conditions de paix imposées par la France, des ravages de la droite allemande et enfin des ravages de la politique social-democrate allemande,

    * Il y eu le virage de la bourgeoisie allemande qui, pour plusieurs raisons, bascula de plus en plus nettement en soutien des nazis.

    * Enfin il y eu la politique du KPD, prenant la social-démocratie comme énemie principale, et faisant des fois alliance avec les nazis sur certains terrains.

    Prendre l’histoire par la fin est aisé. Je pense également une série de choses sur la politique du KPD, mais en faire LE responsable de la montée de Hitler ne me parait pas correspondre aux faits.

    Si, je ne sais pas moi, mais admettons, qu’en 1995 le Parti Socialiste avait fait assassiné les meilleurs des Verts, combien de temps l’ami Lipietz aurait-il estimé necessaire que le sang sèche pour qu’il s’allie avec le PS ? Si, de plus, en 1985 le PS avait soutenu une guerre effroyable détruisant l’infrastructure du pays, tuant des millions de jeunes, et rendant des millions d’autres handicapés, tous ces faits seraient éffroyablement frais dans sa/notre mémoire.

    Je ne tiens nullement à dire que le KPD a eu bonne politique, mais si on prends l’histoire par sa fin c’est très difficile de la comprendre. La pression, là dedans, de l’Internationale Communiste en voie de stalinisation pour un cours sectaire n’a pu se faire que parcequ’il existait une situation où l’effroyable avait été couvert préalablement par la social-democratie , rendant ainsi plus aisée l’ascencion de Hitler, et les dérives du KPD .

    Dans l’engrenage des faits il y a la guerre de 14-18, l’insurection larvée à sa sortie , la prise de parti de la social-démocratie allemande (après avoir été du côté du crime de la guerre) aux côtés des assassins des révolutionnaires.

    Il n’y eu donc pas que les erreurs du KPD dans la montée du nazisme. Erreurs sont les alliances explicites qui se firent.

    Mais parlons de la situation actuelle pour voir si elle est comparable :

    1)
    Le PS est-il comparable à la Social-democratie allemande de l’entre-deux guerre ? Non le parti allemand est organisateur direct d’une partie de la classe ouvriere, ce que le PS n’est pas. et de très loin. Sa structure, ses relations avec les travailleurs ressemblent plus au parti démocrate américain qu’autre chose.
    Ne parlons pas des verts là dedans.

    2)
    La question posée qui a sucité la polémique est-elle comparable avec les choc dans la rue et une alliance d’une partie de la gauche avec les fascistes ? Non evidemment non. La polémique enclenchée repose sur la question du respect d’un vote populaire ou pas, vote qui n’a pas été obtenu par la coercition ni des milices fascistes dans la rue. Disons que si les dérives bigbrotheristes ont éxisté elles ont été largement l’appanage des dirigeants de droite, d’extreme droite (l’extreme droite a été partagée en Europe sur le TCE...), du PS et des verts ouistres.

    3)
    Le drôle de l’affaire ce sont les fronts renversés. Lipietz et quelques uns traitant des gens d’alliés des fascistes et + encore en parlant de rouges-bruns , c’est à dire un accouplement entre les deux, ce qui est encore plus dégueulasse.

    On sait parfaitement par exemple que l’attaque contre le site, en le traîtant de rouge-brun est très basse. On peut penser qu’on se trompe , etc , mais pas ça : Ici il y a toujours eu bataille contre les thèmes récurents de l’extreme droite . Feindre et répandre autre chose est de la calomnie. La bataille contre le fond de l’extreme-droite de la part des gens ici vaut aussi bien celle de Lipietz.

    Rejouer, sur un vote scandaleux du parlement européen, la question SPD-KPD-NSDAP, c’est essayé de faire fermer la gueule à toute critique à partir du moment où les souverainistes critiquent également.

    La demande de députés du parlement européen de ne pas tenir compte d’une expression démocratique de deux peuples était et est une affaire d’une extreme gravité, l’essentiel. Que sur ce site ait été reprise telle quelle la critique de souverainistes ne change rien au fond de l’affaire. Et c’est sur ce fond qu’il y a eu débat.

    On a d’abord eu l’extreme difficulté d’établir les faits, extrème difficulté dûe au fait que le parlement européen ne communique pas clairement et qu’il est extremement difficile de savoir qui a voté quoi. Il s’en est suivi un moment de confusion par ce seul fait : l’opacité du parlement européen. Opacité dont on souhaite que les parlementaires européens demandent qu’elle se finisse dans les meilleurs délais plutôt que de nous distiller ensuite petit morceau par petit morceau les votes pour s’arranger dans une discussion et avoir en reserve des faits difficiles à obtenir par les citoyens.

    Ensuite il y a eu la question de l’appréciation des votes sur les motions souverainistes, la question des amendements et les abstentions.... Toutes choses dites à contre-coeur par une partie des intervenants proches des parlementaires européens .

    Enfin il y a le fond.
    Quelle appréciation porter sur la question des peuples qui composent les vieux états-nations d’Europe.

    Sur le fond il y en a qui estiment devoir contourner la question de l’approbation des peuples sur la question de la création d’un super-état européen . Ceux-ci ont les retrouvent en général dans ceux qui soutiennent la tentative anti-democratique et anti-sociale du TCE qui proposait constitutionalisation et gel des politiques ultra-liberales en cours.

    Ceux-ci se retrouvent dans deux groupes d’attitudes :

    1) Ceux qui veulent faire revoter sur un même texte les deux peuples (ou faire passer les choses par des votes des parlements pour contourner leurs peuples)

    2) Ceux qui veulent faire un réferendum européen à la majorité des états ou des Européens, sans que chaque peuple ait choisi le principe d’une telle démarche.

    Dans les deux cas, on joue pour essayer de contourner la libre association des peuples à un processus.

    L’Europe n’ira nulle part sans le support direct de chacun de ses peuples pour abandonner sa souveraineté.
    Ceux qui jouent sur ces terrains font le lit des souverainistes de droites et des fachos qui peuvent, à bon compte, se montrer plus blancs qu’ils ne sont.

    Ce jeu, où les uns et les autres flirtent dans des entre-chats sordides , ouvre des boulevards à l’extreme-droite.

    Copas

  • Ce dont on parle sur le fond n’a strictement aucun rapport, l’affaire est venue d’un vote au parlement européen sur le contournement des referendums français et hollandais.

    Je conçois que le débat saigne sur l’histoire du KPD mais ça n’a rien à voir avec la question qui nous préoccuppe.

    La tentative de Lipietz atteint son but là : essayer de tirer le débat sur autre chose par des comparaisons calomnieuses.

    Copas

    • En effet : on ne voit pas en quoi un débat historique sur le KPD, le SPD le NSDAP... sous la république de Weimar a à voir avec les simples calomnies et les amalgames de lipietz.

      Suivons encore les merveilleux faux syllogismes ou les enthymèmes (syllogisme dans lequel l’une des prémisses est seulement vraisemblable) du polytechnicien (expert en tout, et surtout expert dans la posture de détention de l’autorité) :

      1) Le KPD s’est allié aux nazis en 1933 (la preuve, ils ont été tous massacrés ou contraints à une fuite éperdue de part le monde)

      2) Bellaciao est communiste

      3) donc : Il est tout à fait naturel que 80 ans après le communisme de Bellaciao fait qu’ils s’allient à l’extrême-droite brune !

      La preuve de confirmation, ils ont publié le texte d’un dénommé Baudouin, proche de Villiers sur leur site !

      Autre faux syllogisme :

      1) Bellaciao était pour le NON au TCE

      2) Baudouin et les "bruns" aussi

      3) donc : bellaciao et les "bruns" ont fait alliance, la preuve de confirmation, ils ont publié etc.

      Et Lipietz peut encore enfiler ce genre de perles à longueur de blogs écrit dans un TGV ou son bocal de bruxelles, ou du fond de son petit pav’ de banlieue...

      Mais je crois que tout lecteur un peu attentif, qui aura eu la patience de lire les exposés sur le cycle de Doha traduit de l’américain de la Fondation carnegie (avec quand même des grands moments de ridicule : "Les verts s’opposent au deal de l’AGSS" - mais à quoi les verts peuvent-ils s’opposer ?

      eux qui sont oui-ouistes par définition ontologique d’une part ; qui dans le monde s’intéresse à ce que peuvent éructer les verts du fin fond d’un bocal-bunker de bruxelles en compagnie d’agents d’influence de la CIA ? d’autre part), pour arriver jusqu’aux calomnies haineuses réitérées, aura compris de lui-même.

      Je me demande si finalement Lipietz ne se réjouit pas de ce "débat qui fait rage", cela le tire de son néant, dans lequel il est plongé depuis qu’il a si mal servi ses patrons lors de sa calamiteuse campagne pour le oui au TCE.

      En langage de "service" on dirait : Lipietz il n’est même plus "grillé", il est carbonisé.

    • D’ACCORD "EN GROS" AVEC COPAS ET 62*231...

      ... Je n’ajouterai donc rien, puisque justice est rendu aux camarades martyrisés du KPD.
      Fraternellement

      NOSE DE CHAMPAGNE

    • Comme tous Polytechnicien, Alain Lipietz n’admet jamais ses erreurs.

      Tant pis pour lui, nous ne voterons pas pour lui.