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Convergences et divergences font meeting commun

Publie le dimanche 2 juillet 2006 par Open-Publishing
1 commentaire

Gauche . Affluence inattendue, jeudi soir près de Marseille, à la première réunion publique pour un rassemblement et pour des candidatures unitaires.

Toutes proportions gardées, la gauche antilibérale se trouve dans la même situation que l’équipe de France à la veille du match face au Togo : elle a du potentiel, elle le sait, mais elle n’a pas encore réussi à l’exprimer. De ce point de vue, le meeting pour un rassemblement antilibéral et des candidatures unitaires à la présidentielle et aux législatives organisé, jeudi soir, à Aubagne apparaîtra-

t-il, dans quelques mois, comme une date-pivot ? En tout cas, l’affluence - près d’un millier de personnes - a surpris les organisateurs. Du potentiel, donc. Personne n’en doute : les idées antilibérales sont majoritaires à gauche. Pourtant, sans sursaut d’ici à l’automne, tout le monde connaît le résultat au coup de sifflet final. Daniel Fontaine, le maire d’Aubagne, a convoqué ses souvenirs d’instituteur pour l’exprimer. « J’apprenais aux élèves que 4 X 2 = 8. » Jusque-là, tout va bien. « Mais le soir du premier tour 2 + 2 + 2 + 2 sera égal à zéro. » Raoul-Marc Jennar a privilégié la formule choc : « Ne vous résignez pas à voir tomber le drapeau de la révolte des mains de Rosa Luxemburg dans celles de Ségolène Royal. » Synthétique et binaire, René Revol (PRS) n’a pas dit autre chose : « Divisés, nous serons impuissants, nous serons condamnés à témoigner. Rassemblés, nous serons le coeur de la gauche. » Que reste-t-il à régler pour ce fameux rassemblement ? Le plan de jeu et le « capitaine ». À Aubagne, on a donc tout mis sur la table, points communs comme divergences.

« Nous ne sommes pas là pour additionner les scores du PCF, de la LCR, des Alternatifs. Nous sommes là pour dépasser la logique de l’addition », a lancé José Bové, - accueilli, au début de son intervention, par deux voix discordantes (« Bové président », « Non à la personnalisation de la politique »). « C’est plus difficile de se mettre d’accord sur une alternative que sur un non antilibéral », a reconnu, de son côté, Alain Krivine (LCR). « Nous voulons une garantie que nous n’allons pas vers une gauche plurielle bis. » Cette garantie, pour la LCR, c’est l’engagement de ne pas négocier avec la direction - actuelle du PS. Dans un - message enregistré, Olivier - Besancenot a assuré que la « question du contenu est plus importante que toutes les affaires de casting ». Il s’est dit prêt à retirer sa candidature en cas d’accord politique.

Pour Olivier Dartigolles, porte-parole du PCF, l’attitude de la LCR revient « de fait à laisser le champ libre à la social-démocratie ». Et d’ajouter : « Avec une telle posture, nous n’aurions pas gagné en mai 2005. » Puis d’affirmer : « Pour changer, nous voulons gouverner pour faire triompher une alternative. Fixons-nous l’objectif d’être premiers à gauche. »

Yves Salesse s’est également exprimé sur la « garantie » demandée par la LCR : « La formule que la Ligue nous propose n’a pas de sens, elle nie le combat politique. Cela veut dire que nous sommes inutiles politiquement tant que nous ne sommes pas majoritaires seuls. Je trouve singulier qu’au nom du risque de la dispersion de demain, on décrète la dispersion aujourd’hui. » La question de l’identité du ou de la candidate n’a que peu occupé les discours du soir. Au nom du collectif d’Aubagne, Sylvie Pille a proposé une « méthode » : désignation des candidats par un processus citoyen avec constitution du collège électoral dès septembre.

Autrement dit, et pour finir de filer la métaphore sportive : quand le stade est plein, difficile de dégager en touche.

Christophe Deroubaix

Messages

  • "Cela veut dire que nous sommes inutiles politiquement tant que nous ne sommes pas majoritaires seuls".

    Ah ?... Très fortiches... Majoritaires seuls comme des grands, faut déjà le faire !

    Et quand on devient surmajoritaires avec ses détracteurs de la veille, c’est la tétanie, principe politique reconnu dans l’histoire.