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Les chômeurs occupent les Assedic

Publie le jeudi 2 octobre 2003 par Open-Publishing

LES LOCAUX flambant neufs des Assedic de Choisy-le-Roi ont été troublés hier
après-midi par l’arrivée inopinée d’une vingtaine de militants de l’Apeis
(Association pour l’emploi, l’information et la solidarité des chômeurs et
travailleurs précaires). Une action en forme de répétition générale de ce
qui pourrait se produire dans les mois à venir, pour s’opposer à la
diminution par le gouvernement de la durée de l’indemnisation des chômeurs.

Aussitôt entrés, les intrus déploient des banderoles, distribuent des tracts
rose, et collent des autocollants un peu partout, sur lesquels on peut lire
« colère », ou « faim de droit ».

Une délégation est reçue Philippe Villechalane, porte-parole de l’Apeis,
prend la parole, « Je vais prendre quelques minutes de votre temps »,
lance-t-il à une audience clairsemée. Puis de dénoncer la « régression sans
précédent » pour les chômeurs et les précaires à partir de janvier 2004, qui
verront leurs droits « prématurément stoppés ». « 857 0000 chômeurs vont
perdre 7, 8, 14 ou 18 mois d’indemnisation », prévient le militant. « Entre
70 000 et 80 000 personnes seront probablement concernées dans le
Val-de-Marne, c’est très important », estime le porte-parole. « Continuez !
Moi, je suis à 300 % avec vous », les encourage un chômeur. Puis l’Apeis
demande à être reçue par la direction des Assedic, avant qu’elle fasse
passer le message à l’Unedic. Quelques minutes plus tard, le directeur des
allocations arrive depuis Créteil et reçoit une délégation. « Je ne peux pas
prendre de décision, je peux juste faire remonter les choses », insiste le
fonctionnaire

« Ils vont bousiller ma vie »

A 42 ANS, après avoir travaillé dix ans comme caissière, Aïcha se retrouve
au chômage depuis novembre 2001. Dans quelques jours, elle sera en fin de
droits. « J’ai reçu le courrier avant-hier, explique-t-elle, désabusée. Je
passe à l’allocation de solidarité spécifique, puis en janvier à l’ASS
(allocation de solidarité spécifique). Ils vont bousiller ma vie. De 777 ?
pour le moment, je vais passer à 411 ? d’allocation, alors que j’ai un loyer
de 945 ? à payer. Avec cinq jeunes enfants, c’est impossible. » Elle se
démène pour que sa dette de loyer soit payée par un fonds de solidarité
logement, et espère bénéficier d’un logement HLM en décembre, avec un loyer
moins élevé. Aïcha devrait, de plus, être prise en charge par les
allocations familiales, en tant que parent isolé. « J’aurai un petit
complément, pour survivre, comme toujours... »