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émission "Le Premier pouvoir" supprimée sur France Culture

Publie le mardi 11 juillet 2006 par Open-Publishing
4 commentaires

L’émission "Le Premier pouvoir", sur le fonctionnement des médias, diffusée le samedi sur France Culture, produite et présentée par Elisabeth Lévy, sera supprimée fin juillet sur décision du patron de la radio David Kessler.

Créée en septembre 2004, cette émission très écoutée, selon ces sources, visait à un décryptage des médias et avait accueilli des personnalités venues d’horizons différents, allant du philosophe Régis Debray à l’historien Pierre Nora.

David Kessler, directeur de France Culturea expliqué que, "dans une grille, on doit forcément faire des choix". "Ce n’est pas la seule supprimée. C’est une émission qui ne me convainquait ni sur le fond ni sur la forme".
Il a le sentiment que "c’est très compliqué d’avoir une émission dans un média, sur les médias, hebdomadaire, qui ne tombe pas dans les travers que l’émission dénonce : être pris dans le feu de l’actualité".
M. Kessler, par ailleurs, reproche à l’émission "un certain monolithisme, car ceux qui intervenaient, à une exception près, avaient tous les mêmes positions".

Mme Lévy, collaboratrice indépendante du Point et de Marianne, "ne comprend pas cette décision". Selon elle, cette "émission était appréciée dans le milieu des médias, intellectuel et parmi les auditeurs". "On ne peut accepter une sanction qu’on juge imméritée".
Mme Lévy a affirmé n’avoir "jamais traité les affaires —CPE, Clearstream— le nez sur l’événement".

Le 15 juillet, l’émission accueillera le directeur délégué de France Inter Frédéric Schlesinger pour "Où va France Inter ?" et la dernière, le 22 juillet, dressera "un bilan critique de l’émission".

Messages

  • "décryptage des médias "
    Est-ce que le cahier des charges était respecté ?
    Beaucoup de bla-bla et des horizons pas bien diférents.

  • pas une grande perte car surtout des débats entre amis et loin des critiques, analyses d’acrimed. Rien à voir avec LE RISQUE DE PERDRE l’émission modeste et géniale là bas si j’y suis.

  • Depuis quelques années, la qualité des émissions du samedi matin sur France Culture constitue un vrai drame pour tous ceux, même célibataires endurcis, qui, entre une semaine chargée et un week-end qui ne peut que l’être davantage, devraient, en fait, consacrer ce moment à leur ménage, aspirateur, harpic etc.

    L’arrivée du Premier Pouvoir n’a fait qu’aggraver les choses m’obligeant, en plus, à avancer mon lever, forcément incertain un tel jour.

    Si j’adhère absolument au postulat de l’émission (la critique des médias est indispensable dans une société médiatique), je dois dire que, rapidement, j’ai été gêné par quelque chose que je n’arrive justement pas à bien définir. Evidemment, le ton "procureur", l’enquête généralement à charge exclusivement, l’omniprésence d’une animatrice péremptoire, la docilité peu "équilibrante" de ses acolytes etc. tout cela, s’agissant des médias, faisait déjà un peu froid dans le dos. Mais, au fond, proposé avec finesse et une certaine intelligence (disons : un ton Barthien), cela aurait très bien pu passer parfaitement. Oui, je le dis, c’est le côté lourdingue et l’absence complète de finesse qui m’a, au fond, le plus gêné dans cette émission, et c’est évidemment ennuyeux sur France Culture.

    Mais, autre problème encore plus ennuyeux pour cette station, cette émission - de bonne ou de mauvaise foi, là n’est pas la question - s’est caractérisée par un premier degré absolu, une absence totale de recul analytique, d’intelligence critique, de recherche du fonctionnement "en profondeur" des médias. Elle n’a pas du tout, comme elle l’annonçait, "décortiqué le fonctionnement" de ces médias"

    Je retrouverai Mme Lévy avec plaisir sur Marianne mais, sans être "élitiste", j’attends et j’ai même besoin d’autre chose sur France Culture.

    Paul Dupouey