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peser en faveur d’une campagne unitaire antilibérale réussie

Publie le dimanche 23 juillet 2006 par Open-Publishing
1 commentaire

Réunion C.C.A.G ouverte à toutes et tous ceux qui le souhaitent
samedi 22 juillet 2006

Le 9 septembre, de 9h à 16h30.

Dans les locaux de l’association "Confluences", 190 Bd de Charonne, 75020 Paris,
( Métro Alexandre Dumas).

Si nous voulons peser en faveur d’une campagne unitaire antilibérale réussie, il faut mettre en commun nos expériences et être nombreux à la réunion des collectifs, le lendemain, le 10 septembre.

Sans changer la façon de faire la politique, il n’y aura pas vraiment de changement de politique.

D’où l’ordre du jour fort simple de la réunion du 9 septembre :

Ou en est la campagne unitaire antilibérale ? Que pouvons-nous faire afin qu’elle réussisse au mieux ?
Quel rôle doit tenir un réseau comme CCAG ? Avec quelle précision dans les moyens que nous nous donnons (projet de publication à débattre, pour la Fête de l’Huma et la suite, à partir du texte de référence de CCAG réactualisé)
Comment comprenons-nous la question des législatives à venir, quels renseignements avons-nous et que pouvons-nous faire pour une véritable dynamique unitaire contribuant à renouveler les formes et les forces politiques aux législatives et aux municipales qui suivent.

Afin de prendre en charge les questions d’hébergement, faites-les connaître au plus tôt.

Quelques questions à débattre le 9 septembre 2006
Le secrétariat de CCAG s’est réuni le 7 juillet pour échanger sur les questions à débattre lors de notre réunion nationale prévue le samedi 9 septembre, à la veille de la rencontre nationale des collectifs unitaires.

Il en est ressorti l’intérêt du processus qui s’est accéléré avec le lancement de l’appel du 11 mai, de la dynamique des collectifs locaux en cours de constitution mise en valeur lors la première rencontre du 1er juillet ainsi que de celle du collectif national qui a été la cadre de premiers échanges sur la stratégie commune et qui a stabilisé son plan de travail.
Mais il en est ressorti aussi que le contexte reste difficile et que le risque demeure grand d’un émiettement des forces antilibérales lors de l’échéance présidentielle et de ce fait des suivantes. La décision majoritaire de la LCR prise le 25 juin en renforce l’hypothèse puisque celle-ci a opté pour une candidature partisane d’Olivier Besancenot tout en disant son retrait si le processus unitaire l’emporte. Parallèlement le PCF s’inscrit dans le processus unitaire mais plusieurs appels font de la candidature de Marie Georges Buffet un passage quasi obligé. José Bové continue à affirmer sa disponibilité « si ni le PCF ni la LCR ne présentent de candidats ».

On peut toujours discuter de la hiérarchie des responsabilités dans cette situation mais le scénario d’une dispersion des forces de la gauche antilibérale produirait un puissant effet « vote utile » en faveur du PS avec l’installation durable dans un bipartisme sans alternative. C’est ce scénario-là, qui serait celui d’un échec programmé, qu’il s’agit de contrarier. C’est l’enjeu principal de la rencontre nationale du 10 septembre que nous avons à préparer.

I - Le premier ensemble de questions à discuter pour y parvenir concerne les mises en relation entre le projet / la stratégie / la désignation des candidatures.

Il nous semble essentiel de ne pas dissocier ces trois niveaux. Le travail sur le projet est engagé et les discussions sur la stratégie se sont développées. A priori les différences d’approche ne sont pas insurmontables, encore faut-il pour cela approfondir les discussions. Lors de la rencontre nationale du 1er juillet, la synthèse proposée des débats du collectif national avait eu le mérite de faire ressortir un vrai dénominateur commun tout en identifiant les questions en suspens.

Dans ce qui est commun, il y a d’abord une démarche : « partir des urgences sociales et de la crise démocratique et mesurer en quoi la victoire du 29 mai nous donne des responsabilités puisque nous avons mené campagne ensemble ».

Il y a aussi le contenu du projet avec quatre caractéristiques :
1. « Ce que nous voulons, c’est un projet / logique capitaliste libérale. Il s’agit de changer le cadre. Donc rupture.
2. Un autre choix de société avec des choix économiques et une autre voie écologique. Articuler cette problématique à partir de ce qui est porté par le mouvement social.
3. Nous voulons une alternative crédible en dépassant la posture protestataire.
4. Nous ne voulons pas d’un projet ficelé d’en haut. Nous pensons que le projet de transformation sociale doit articuler aspects institutionnels et luttes ».

Il y a enfin une vision de la stratégie avec quatre éléments :
1. « Une ambition claire. Que toutes les forces antilibérales porteuses de la transformation sociale sortent de l’émiettement, pour l’unité.
2. Ne pas jouer la gauche plurielle 2 mais une gauche durable, « 100 % à gauche », « ne pas participer à un gouvernement à dominante sociale libérale ».
3. On se fixe l’ambition d’être majoritaire à gauche, en responsabilités.
4. Nous voulons une campagne menée collectivement ».

En revanche, ce qui reste en suspens et à clarifier renvoie à deux séries de préoccupations :

L’une concerne la stratégie et notamment le rapport avec le PS. Pour la LCR, les formulations actuellement utilisées ne sont pas satisfaisantes (« nous ne participerons pas à un gouvernement qui serait dominé par le social libéralisme »).
Il importe de clarifier cette discussion et CCAG peut largement y contribuer. En fait, c’est la façon de construire la transformation sociale qui est en jeu et ce débat n’est pas réductible à des rapports de forces arithmétiques avec le PS. Plusieurs textes de CCAG traitent déjà de ces aspects à la fois sous l’angle de l’ambition de construire une hégémonie de l’antilibéralisme sur toute la gauche et sous l’angle de changer le rapport du mouvement social à l’institution en ne faisant plus du rapport au PS la question centrale (voir ci-après deux contribution, une de Pierre Zarka et un article de Pierre Cours-Salies à paraître dans Politis du 20 juillet).

« Qui » et qui décide de « qui » ? Il s’agit de la question de la candidature et des candidatures.

La demande des collectifs locaux présents à la rencontre nationale du 1 er juillet était très forte de s’accorder rapidement sur une procédure. C’est en principe l’une des questions centrales à l’ordre du jour du 10 septembre.

II - Sur la désignation de la candidature
(La question des législatives est à intégrer à cette réflexion).

Les difficultés sont connues et sont de deux ordres :

En premier lieu, aucune candidature à l’élection présidentielle ne va de soi. Aucune ne s’impose d’elle-même comme incarnant le rassemblement que nous visons. Que l’on relativise la fonction présidentielle, que l’on insiste sur le collectif de porte paroles..., tout cela est bien mais ne résout pas la question qu’il faudra bien traiter, celle du nom à faire figurer sur le bulletin de vote et qui de fait sera un facteur de l’accélération de la campagne.

En second lieu, aucune procédure ne va de soi pour la simple raison que nous sommes dans une situation où tout ce qui figerait au départ un rapport majorité/minorité briserait les consensus. Le risque serait alors que les « battus » s’excluent de fait de la campagne. Le principe majoritaire dans une procédure de désignation ne fonctionne que s’il est admis par tous.

Comment en sortir ?

L’hypothèse de primaires est parfois avancée. Elle a un mérite, c’est d’élargir le cercle de celles et ceux qui peuvent prendre les décisions. On peut alors imaginer un scénario qui reposerait sur une légitimité « démocratique » du choix de la candidature avec une consultation qui mobiliserait les collectifs locaux et qui engagerait les réseaux et les formations politiques.
Elle a un inconvénient, c’est de devoir se concrétiser assez vite à l’automne, en aveugle par rapport à des configurations nouvelles qui peuvent apparaître par exemple au niveau du PS, si PRS... En tout état de cause, le calendrier et la nature même de la procédure exposent au travers de la division majorité/minorité qui neutraliserait la dynamique unitaire de la campagne.

Une autre hypothèse est de s’atteler à une procédure qui évite la coupure majorité/minorité et prenne donc le temps de produire un consensus. Il s’agirait alors de développer les débats à une échelle large sur les critères et le sens de la candidature.
L’intérêt serait alors de pouvoir mieux mettre en relation le choix de la candidature et le sens du projet politique commun et notamment celui de faire émerger une force politique nouvelle rassemblant toutes les composantes d’une gauche anti libérale, écologique et de transformation sociale. Cette procédure ne disqualifie personne a priori mais soumet la définition progressive des critères au débat collectif public. Elle demande du temps et peut déboucher sur une légitimité du choix final qui évite les divisions parce que franchissant chaque étape au consensus.
L’inconvénient est celui d’une procédure qui peut consommer beaucoup de temps, différer l’entrée en campagne et capter les énergies sur des enjeux qui ne sont pas ceux de l’électorat.
En réalité elle n’est possible que si une précampagne voit s’exprimer en commun des porte-paroles divers du même projet.
Comment, par exemple, imaginer que le 10 septembre se termine sans définir un système de porte-paroles collectifs et des conditions de concertation afin de répondre à l’actualité mais aussi pour populariser après les avoir adoptés les grands axes de la campagne ?

Quoi qu’il soit, il importe que CCAG formule des propositions pour que la réunion du 10 septembre débouche sur une procédure et un calendrier qui permettent de vraiment consolider la campagne unitaire.

Messages

  • La réunion du CCAG du 10 septembre doit déboucher sur une proposition claire et nette.

    Il s’agira de sortir de la réunion avec un choix proposé à toutes les forces concernées.

    Le choix d’un contenu de campagne ne pose pas de problème, puisque la Charte est la depuis le mois de mai.

    Le choix de l’équipe qui doit animer la campagne ne pose pas de problème non plus ; Autin, Besancenot, Bové, Buffet, Salesse, etc. Ceux qui sont à la tribune des meetings unitaires.

    Le nom qu’il faudra mettre en avant comme candidat à l’élection présidentielle n’en pose pas davantage, quoiqu’on en dise. C’est José Bové, soit par choix positif, parce que c’est un leader solide et populaire qui apporte quelque chose de nouveau dans le paysage politique, soit par défaut : clairement, aucun autre, aucune autre, ne peut être le (la) candidat(e) unitaire.

    Alors ?

    Il est vrai que le risque est grand que cette formidable campagne unitaire débouche sur un échec, du fait de la paralysie des organisations déchirées par leurs opositions internes.

    Mais c’est toujours une faute que de rejeter les causes d’échec sur "les autres" ; ici, les militants de la LCR (qui ergottent sur une phrase concernant les relations avec le PS) ou ceux du PCF, qui "ne voient pas pourquoi" ce ne serait pas Marie Georges Buffet la bonne candidate unitaire.

    Mon sentiment à moi, c’est que si nous échouons, ce sera de la faute des militants du CCAG qui ne sont ni à la LCR, ni au PCF, mais qui, par peur de froisser les uns et les autres, diffèrent depuis des mois le moment de dire la vérité : il n’y a qu’un seul candidat unitaire possible, c’est Bové.

    Soit on le dit, soit, on dit qu’il n’y aura pas de candidat unitaire.

    Car personne, personne ne contredira cette affirmation : ou bien il y aura un candidat unitaire, José Bové, ou bien il y aura plusieurs candidats du NON de gauche.

    En ne le disant pas, nous avons renforcé ceux qui, au sein du PCF, tirent le parti en arrière, vers une candidature identitaire qui accentuerait son déclin. Nous avons laissé penser que même nous, nous ne croyons pas à la candidature unitaire. L’opinion le sent, cela renforce l’impression voulue par toute la presse, qu’il n’y a de choix qu’entre Ségolène et Sarko, deux "fans" soit dit en passant, d’Israél et des USA.
    Nous avons renforcé de même ceux qui, à la LCR, s’accrochent à n’importe quel prétexte pour conserver une posture d’opposition "pure et dure" et ne pas mettre le doigt dans l’engrenage d’une politique qui se donne l’objectif de faire des pas en avant concrets.

    Et tout cela, nous le faisons au nom de la démocratie et au nom de l’unité.
    Or le plus simple et le plus efficace, comme toujours, c’est de dire ce que chacun sait, la vérité.

    J’irai à la réunion du 10 septembre avec l’espoir que le CCAG prendra une position franche.

    Jean-Pierre Boudine, Marseille