Accueil > Etat de la presse en été (2) : "Le Monde" et les écrivains(zaz)

Etat de la presse en été (2) : "Le Monde" et les écrivains(zaz)

Publie le jeudi 3 août 2006 par Open-Publishing

......................

Co-starring dans cette "pièce"

Par ordre d’entrée : Antonio Tabucchi, Erik Orsenna, Isabelle Autissier, BHL, José, Hulot et Ségo. Le Liban avec Douste-Blazy et l’immigration choisie et Sarko avec le cas des courgettes.

.......................

Rappel :

 Les zaz sont une forme d’expression politique
 Un zaz se définit comme un bon mot mauvais
 Ok, certains sont atroces, mais c’est le principe qui le veut

...............................

Intro

Comme nous l’évoquions récemment dans les présentes colonnes, l’été pour la presse est une saison sèche, le recours ultime des journaux est en conséquence de faire donner les écrivains. C’est que l’écrivain a l’avantage de pouvoir parler dûment de tout, il y est habilité : sur la vie, sur la mort, le petit déj. anglo-américain ou la saucisse de l’Ardèche. Y a eu de grandes années, avec de grands crus, d’autres plus petites, à petits c(r)us.

Ce 2006, puisqu’on est en 2006, le Monde a eu recours à pas mal de gens tout à fait honorables. Y a quelques jours, c’était Antonio Tabucchi, écrivain italien. Antonio Tabucchi est donc contre le racisme et contre les feux de forêts au Portugal. Ca tombe bien, nous aussi. Le 28 juillet, il avait toutefois donné en 15 monèmes numérotés une présentation non méprisable du péril militaire mondial. Nous retiendrons le modèle qui aiderait assurément beaucoup à conduire leur pensée dans la clarté.

On a eu Erik Orsenna, Erik un pote quoi ! voyageant dans l’Antarticque en bateau avec Isabelle Autissier et d’autres super-gonzesses. Erik cherchant des oeufs de pingoins par moins machin : pris dans la canicule, ici, comme ça, ça fait du bien.

On a eu BHL. Sur son voyage en Israël. BHL voyage de toute façon toute l’année beaucoup, la dernière fois s’il nous souvient bien il était sur la route aux USA et avant, encore, je ne sais plus. Lui, vu ses voyages, ne se contente pas, en écrivain, de faire dans les journaux les vacances d’été, il fait aussi les vacances d’hiver et de printemps. Là, en dépit de la gravité de la situation ou à cause, il trouve quelques jeux de mots, il entre dans la sémantique. Pour le reste, on vous laissera voir vous-même.

Donc vous n’auriez pas les écrivains en juillet-août, vous resteriez gros-jean du flanc sur votre sable chaud face à la mer. On peut bien sûr toujours compter sur un grand événement dramatique : en ce moment c’est le Liban. Bon ! Là-dessus, vous en savez autant que nous au quotidien. On peut compter aussi dans un genre un peu différent sur José, Hulot et le péril climatique, et Ségo aussi qui donne maintenant dans les risques liés au CO2.

Mais ne nous écartons pas du sujet et restons-en aux écrivains. La bonne question serait : mais qu’est-ce qui donne aux écrivains le droit de parler et qu’est-ce qui donne aux journaux le droit de les faire entendre ?

Peuple tais-toi ! Mais le Peuple a maintenant la e-presse et le e-publishing, le Peuple parle et c’est nouveau. Mais basta ! faut pas rêver non plus, c’est, la e-démocratie, dans les conditions que l’on sait et surtout pour pas un rond. Grande différence de moyens avec ceux qui touchent pour de bon. On reviendra prochainement sur la question.

Dans l’immédiat, sur ce sujet important de "la plume d’été", posons-nous comme ferait Robert Solé, roi dans le "Le Monde" du taï sabaki (ce n’est pas un reproche Robert, c’est un constat de stratégie intelligente avec le sens incontestable du possible et de l’habile contournement), posons-nous donc des problèmes d’orthograve.

Y a en tout cas une dégradation constante, flagrante, de l’orthographe dans les medias : Le cas de Douste

Lu ainsi d’abord dans le métro (il s’agissait, on le précise, de la promo d’un cours d’anglais), une publicité utilisant benoitement l’expression "a suffit" (sic). Bon, nous là, on veut bien, ça ne nous heurte pas et nous ne nous opposerons aucunement à une évolution qu’on estime naturelle ! On pourra donc, dans cette forme, vouloir très justement écrire : "Sur la question du Liban, un discours du président Chirac a suffit pour que la communauté internationale se mobilise".
 Toutefois pour l’amour du ciel ! lorsqu’on tombe juste après dans la presse sur " Trois phrases de Douste-Blazy ont suffit" pour blablabla blablabla... idem.", pitié ! qu’on fasse au moins l’accord correct ! On écrira alors de manière non-fautive : "Trois phrases de Douste-Blazy ont suffites pour que la communauté internationale ... reblabla reblablabla".
 Ok ! certes ! Douste, c’est l’exemple peut-être mal choisi : 30 phrases de Douste ne suffiraient pas, ni même probablement soixante.

Sarkozy et le vrai sens de l’immigration utile : et puis faut essayer de le comprendre aussi !

Je vaque la semaine dernière au marché aux légumes de Belleville et lis sur l’affichette d’un produit parmi tous ceux variés qui sont à l’étalage : "Courgittes, 2 euros le kg"
 Bon, Sarko, faut ici le comprendre car avec la "courgitte" il est devant un cas d’espèce, cas qui est aussi, je m’excuse de vous le dire, un vrai cas de conscience pour lui en même temps ! Et que veux-tu qu’il fasse, Sarko, dans ces conditions ? (tu connais son humanisme, tu imagines le double bind moral auquel il est soumis). Qu’il accorde au marchand quinquagénaire un sursis de reconduite à la frontière pour lui permettre de terminer enfin ses études élémentaires, son CM1, son CM2 ? L’immigration utile tu vois si c’est un concept difficile !
 Puis faut pas déconner non plus ! la courgitte à 2 euros le kilo, mon salaud !

*****************

Les Pensées zaz de l’Ocséna

Ocsena, Organisation contre le système-ENA... (et pour la démocratie avancée)

 http://ocsena.ouvaton.org
 ocsena.org@wanadoo.fr