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Les intermittents envahissent la "Star ac’"

Publie le dimanche 19 octobre 2003 par Open-Publishing

NOUVELOBS.COM | 19.10.03 | 09:57

L’émission de TF1 "Star Academy" a été interrompue en direct samedi soir par
une délégation d’intermittents du spectacle manifestant pour l’abrogation de
la réforme de leur assurance-chômage. La chaîne a décidé de porter plainte.

L’émission de TF1 "Star Academy" a été interrompue en direct samedi soir par
une délégation d’intermittents du spectacle manifestant contre la réforme de
leur assurance-chômage, a-t-on appris auprès de la préfecture de Saine
Saint-Denis. Le programme n’a repris que deux heures plus tard et la chaîne
de télévision a décidé de porter plainte.

Des échauffourées entre les manifestants et les services de sécurité des
studios de la Plaine Saint-Denis ont fait plusieurs blessés légers et deux
plus sérieux, a expliqué Michel Theuil, directeur de cabinet du préfet de la
Seine Saint-Denis . Une hôtesse de TF1 a ainsi été blessée au bras et un
manifestant a été hospitalisé.

Une quarantaine de policiers ont été dépêchés sur place et il a été procédé
à trois interpellations.

Vers 21h, une centaine d’intermittents du spectacle s’étaient présentés
devant les studios de la Plaine St-Denis et une dizaine d’entre eux ont pu
accéder au plateau. L’animateur de l’émission leur a laissé la parole, avant
que l’émission ne soit interrompue.
Jean Voirin, secrétaire général de la fédération CGT du spectacle, a estimé
dimanche que l’irruption d’intermittents sur le plateau de la Star Academy
"n’est absolument pas illégitime" et qu’elle est la conséquence de "la
posture du gouvernement". Pour Jean Voirin, cette intrusion est "la
conséquence de la posture prise par le gouvernement, et singulièrement le
ministre de la Culture et de la Communication, Jean-Jacques Aillagon, depuis
plusieurs mois".
Selon lui, "cette attitude a pour résultat une colère certaine qui se
traduit naturellement par des formes d’action tous azimuts". "Le
gouvernement est le seul responsable de cette exaspération", a poursuivi le
responsable syndical.
De son côté, la coordination des intermittents et précaires d’Ile-de-France
a exprimé dans un communiqué son "soutien sans réserve" à l’action des
intermittents samedi soir. La coordination a rappelé que le geste "s’inscrit
en cohérence avec la semaine de mobilisation et de résistance organisée du
13 au 19 octobre, contre la politique de destruction systématique des droits
sociaux, de l’éducation, des protections sociales, et de tout système
mutualiste et collectif".

Ruquier coupé

Jeudi soir dernier, la diffusion par France-2 de l’émission de Laurent
Ruquier "On a tout essayé" avait été brièvement interrompue par un écran
noir invitant les gens à éteindre leur télé, accompagné par le bruit d’une
sirène.
Selon la directrice de la communication de France 2, Christine Delavennat,
interrogée par Europe 1 qui a rapporté l’événement vendredi, un petit
commando d’une trentaine de personnes a pu s’introduire dans la régie
parisienne d’où était diffusée la cassette de l’émission et introduire sa
propre cassette dans le magnétoscope en marche. L’émission a repris son
cours normal au bout d’une minute et demie.
L’opération n’avait pas été revendiquée vendredi matin, bien que certains
des manifestants aient assuré qu’ils étaient des "intermittents".

Essoufflement
Depuis la rentrée, le mouvement s’est toutefois essoufflé. La précédente
manifestation à Paris remontait au 2 octobre et n’avait rassemblé que 2.000
personnes, selon la police, entre la place du Palais-Royal à proximité du
ministère de la Culture et celle de la Bastille.
Lors de la journée de mobilisation précédente, le 4 septembre, quelques
centaines de personnes avaient manifesté dans plusieurs villes de province,
et dans la capitale, les protestataires étaient 4.500, contre 8.000 à 10.000
au plus fort du mouvement lors des défilés de la fin du mois de juin et du
début du mois de juillet. (avec AP)