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Liberté pour les manifestants interpellés à Star Academy !

Publie le lundi 20 octobre 2003 par Open-Publishing

COMMUNIQUÉ DU 19 OCTOBRE 2003

Ce samedi 18 octobre une manifestation d’intermittents et précaires en lutte a investi
le plateau de tournage de l’émission Star Academy sur TF1. Il s’agissait d’exprimer
publiquement l’exigence que soit abrogé l’agrément du protocole Unedic du 26 juin
dernier et que s’ouvrent de réelles négociations avec l’ensemble des concernés afin
que soit mise en oeuvre une réforme garantissant des droits sociaux adaptés aux
salariés à l’emploi discontinu.

Lors de cette action, suite à l’intervention brutale de vigiles de la chaîne, des
manifestants ont été blessés. Certains ont du être hospitalisés tandis que trois
d’entre eux ont été mis en garde à vue. Un autre manifestant a été arrêté ce dimanche
matin après que TF1 ait porté plainte. Ces manifestants risquent d’être mis en cause
pour "dégradations" et "violences". Dans ce conflit social, les Ministères de
l’intérieur et de la Justice prendraient-ils ainsi le relais de la surdité obstinée de
ceux de la Culture et de l’Emploi ?

Des sans papiers aux intermittents du spectacle, le groupe Bouygues et TF1 exploitent
sans vergogne le travail des salariés précaires pour produire des objets et programmes
à l’utilité et à la qualité douteuse. La culture marchande et stéréotypée doit elle
supplanter toute diversité, marginaliser toute création ? C’est l’une des questions
posée par le mouvement de lutte des intermittents contre la destruction des annexes 8
et 10 de L’Unedic. De plus, sur cette chaîne davantage encore que sur d’autres, les
mouvements sociaux sont en permanence soit ignorés soit décriés et combattus ; on y
reste muet quant à la violence subie par une population en butte à l’explosion des
inégalités sociales et à la précarisation. C’est d’avoir porté là une autre parole que
ces manifestants se trouvent criminalisés. De cela aussi nous sommes profondément
solidaires.

Le réseau des collectifs AC ! (Agir ensemble contre le chômage !), réuni à Créteil ces
18 et 19 octobre lors de ses assises nationales, déclare partager pleinement les
objectifs poursuivis par ce mouvement et exige l’élargissement des manifestants placés
en garde à vue ainsi que l’abandon de toutes poursuites éventuelles à leur encontre.

Contre l’insécurité sociale : convergence des luttes pour de nouveaux droits !

Ces tentatives d’intimidation ne nous feront pas reculer. Nous n’avons d’ailleurs
désormais plus le choix : pour des millions de chômeurs et travailleurs précaires,
s’opposer à la destruction des droits sociaux existants et en conquérir de nouveaux
est devenu une question de vie ou de mort. Ni la destruction des annexes VIII et X de
l’Unedic, ni la spoliation de centaines de milliers de chômeurs indemnisés par les
Assedic prévue dans le cadre du PARE, ni la remise en cause drastique de l’Allocation
Spécifique de Solidarité (ASS), ni l’instauration annoncée d’un Revenu Misérable
d’Assujettissement à l’emploi précaire et sous payé ne sont acceptables.

Le 30 octobre nous nous mobiliserons, avec les intermittents et précaires en lutte et
tous ceux qui refusent la précarisation, pour de nouveaux droits sociaux et
l’instauration d’un revenu garanti en Europe.

Il en sera de même le 13 novembre, lors du dernier Conseil d’Administration de
l’Unedic cette année, chargé à la fois de planifier le basculement des intermittents
vers l’annexe inique concoctée en juin dernier et l’amputation des droits de nombreux
chômeurs indemnisés. D’ores et déjà, les mouvements de chômeurs et précaires, de lutte
contre le chômage, tout comme les coordinations d’intermittents qui en ont décidé
ainsi lors de leur dernière coordination nationale à Marseille, appellent toutes les
associations, syndicats, collectifs et personnes concernées à rejoindre le mouvement
en cours.

Du 12 au 15 novembre, lors du Forum Social Européen auquel nous nous associons, nous
débattrons avec l’ensemble des présents des moyens à mettre en oeuvre pour rompre
cette spirale des régressions qui touchent l’immense majorité de la population.

Nous appelons également à faire barrage à l’instauration du RMA par la mobilisation,
dès l’ouverture des débats parlementaires sur ce projet de loi à l’Assemblée Nationale
le 18 novembre.

AC ! Paris