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PROJET ANTI-LIBERAL ET CHOIX DU PORTE-PAROLE

Publie le vendredi 18 août 2006 par Open-Publishing

La priorité doit aller au projet anti-libéral

La priorité va au projet, mais quel projet et sous quelle forme ? Ensuite il sera toujours temps de répondre à la question qui "hante" bien de nos concitoyens : qui sera le représentant du mouvement anti-libéral ?
Avant d’aborder la candidature de celui qui représentera les « collectifs unitaires et populaires », il me paraît essentiel de présenter un projet qui soit autre chose qu’un cahier de doléances récurrentes que la gauche propose depuis des lustres sans grand effet. Un projet qui pourrait comporter une centaine de résolutions. Pourquoi cent ? parce que ce chiffre est un clin d’œil aux cents jours de Villepin pour mettre en place efficacement son programme, mais plutôt un chiffre rond, symbolique, qui interpelle et qui permettrait de montrer l’ampleur de la tâche qu’il reste à accomplir avant de retrouver une France démocratique et solidaire.
Un vrai programme social qui comporterait dix priorités se déclinant clairement sous forme de cent engagements, qui permettrait de trouver un large consensus entre toutes les propositions anti-libérales. Ceci est pour la forme. Quant au fond, ce sera le résultat du travail de l’ensemble des collectifs qui, au gré des réunions, pourront affiner et enrichir notre plaidoyer pour une France anti-libérale, démocratique et solidaire.
Ne nous précipitons pas trop rapidement dans le choix d’un leader, d’un candidat, comme le font tous les partis politiques. La seule et véritable priorité est et doit rester le programme, la charte qui doit engager les deux partis : le mouvement des collectifs et l’ensemble des citoyens. Les hommes et leurs paroles passent mais leurs écrits restent.

Il sera toujours temps de trouver un candidat. Je ne parlerai pas de candidat car cela à une connotation négative de poste à pourvoir et de pouvoir. Je lui substituerai le terme de porte-parole, car en l’occurrence c’est bien de cela qu’il s’agit : être le porte-parole de tous les collectifs et de tous les citoyens qui aspiraient à une autre Europe, le 29 mai 2005, et qui veulent une France plus sociale, démocratique et solidaire.
Ce sera d’autant plus difficile, qu’il nous faudra choisir quelqu’un qui n’ait pas les défauts et ne traîne pas les casseroles des politiques, tout en ayant leurs qualités, leur expérience et leur savoir-faire.
Avant tout, il convient d’exclure du débat, à priori, le Parti socialiste comme il l’a fait avec certains de ses membres. Le P.S. n’est plus crédible après les ralliements d’Emmanuelli, de Peillon au Congrès du Mans, après qu’ils eurent fustigé la direction du PS aux journées d’étude de « l’Alternative Socialiste » à Boulazac ; après celui d’Arnaud Montebourg, seul résistant aux sirènes « Holandaises », au panache blond de l’égérie des magazines people, la sémillante Ségolène Royale, dont la communication repose plus sur ses pérégrinations ubuesques que sur des projets sociaux et l’attachement aux libertés !
On ne peut pas discuter avec la direction du PS et ses éléphants. Ils refusent tout débat démocratique et imposent leurs choix, leurs candidats. Ils utilisent plus l’anathème et l’exclusion que la concertation. Ils sont prêts à tout pour prendre le pouvoir : à s’allier avec les centristes, les gaullistes de gauche, les libéraux et pire encore...
Nous ne pouvons pas nous abaisser à leur tendre la main alors qu’ils la refusent et qu’ils nous méprisent, nous la gauche « dissidente » et, tout spécialement, ceux qui ont voté Non au référendum du T.C.E....

Quels sont donc les choix possibles ? les ténors de la vraie gauche, qui n’ont rien à voir avec celle qui fraye sans en avoir l’air avec les sociaux-démocrates (des succédanés de libéraux) et les ultra-libéraux.
Personnellement, je trouve que certains sont trop marqués pour être représentatifs du mouvement (qui a vu sa consécration le jour de la fête du Saint-Sacrement !), à l’image de Besancenot, Bové, ou d’autres personnalités des petits partis de gauche.
Je ferais toutefois une exception pour cette grande dame qu’est Marie-George Buffet, qui a marqué de sa personnalité, de sa dignité et de son honnêteté la victoire du Non au référendum sur le T.C.E. Si l’on devait choisir un dirigeant de parti pour son œuvre sociale et en faveur des travailleurs au cours des dernières années, l’investiture de M-G. Buffet s’imposerait à gauche sans aucun doute. Par ailleurs, c’est un des rares ministres des sports qui n’ait pas ou peu été critiqué par les politiques, le monde du sport et ses concitoyens.
Mais nous sommes dans un monde manichéen où il y a les bons d’un côté et les mauvais de l’autre, où l’on est resté à l’époque de la guerre froide avec le marteau et la faucille d’un côté et la bannière étoilée de l’autre, où enfin le rouge est synonyme d’enfer et le blanc et le bleu évoquent le ciel, la pureté et le paradis ; des croyances volontairement entretenues par la droite pour discréditer la gauche et tout particulièrement le PCF. L’époque du maccarthysme n’est pas révolue...
Il faut donc trouver un candidat au-dessus « de tout soupçon », alliant des qualités d’orateur, de tribun à celles d’affranchi de la politique, ayant une forte personnalité qui dégage un charisme ou une aura capable de rassembler sur son nom et de fédérer les forces de gauche anti-libérales, ayant milité activement au cours des dernières années pour de « nobles causes », dans des mouvements associatifs à but social ou solidaire et ayant contribué à la victoire du Non.
Pour élire ce candidat il faudra être vigilent et éviter les procédures opaques, alambiquées et absconses. Innovons en procédant à une élection à deux tours avec plusieurs candidats au second tour (3 ou 4). Utilisons une procédure simple et classique, pour plus de clarté et en utilisant par exemple les modalités suivantes :
1°) Les candidats, issus obligatoirement des collectifs (y compris les personnalités qui devront s’y référer) font acte de candidature par écrit en expliquant leur parcours, leurs réalisations et leurs motivations ;
2°) Un comité élu représentatif des collectifs retient une dizaine de candidatures correspondant aux critères définis dans le paragraphe précédent ; 3°) On procède à une élection à deux tours (trois ou quatre candidats étant retenus pour le second tour).
Remarque : Chaque collectif dispose d’une voix pour le vote car tout autre système tenant compte d’autres critères comme le nombre de membres, le nombre d’habitants représentés par les communes dont dépend le collectif, etc., serait ingérable et serait sujet à caution et à polémique.

Je tiens à préciser que bien qu’étant militant de gauche depuis longtemps, et à fortiori depuis 1968 où jai participé aux manifestations contre les excès de la civilisation de consommation, fruit du capitalisme sauvage, je n’ai jamais appartenu à aucune formation politique. Ceci est juste ma contribution au débat des prochaines assemblées qui j’espère trouveront rapidement un consensus sur ces sujets pour que l’on s’attelle au plus important : le projet, la stratégie et rassembler le plus grand nombre de nos concitoyens.

Bien anti-libéralement, André Locussol