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Je le dis haut et fort

Publie le dimanche 20 août 2006 par Open-Publishing

Une grande réunion de l’Alternative Unitaire va avoir lieu à Saint-Denis le 10 septembre et peu de militantes et de militants pourront y participer (faute de place et de moyens), il me semble important que tous et chacun s’exprime haut et fort pour dire tout net ce qu’ils en pensent et comment ils sentent et ressentent ce qui est en devenir pour l’instant. Voici ce que j’en pense.

« Ordre du jour du 10 septembre 2006, tel qu’il fut défini à la réunion du collectif national du 11 juillet :

Ambition, stratégie, moyens, candidatures (présidentielle et législatives). Réalité de la rentrée et action à développer dans ce contexte. Perspective de construction au-delà des échéances électorales.
Projet, axes programmatiques, conception de la campagne.
Propositions d’activités pour les collectifs et d’initiatives fortes fin septembre / début octobre (meetings unitaires, etc). »

En cette fin d’été où le silence politique fût assourdissant, les partis politiques font leur rentrée (ou peut-être leur sortie) par des journées où les discussions sur le changement devraient aller bon train. Pendant ce temps, les citoyennes et les citoyens préparent la rentrée de leurs enfants dans l’incertitude et la morosité.

Suite à l’ordre du jour de la réunion du 10 septembre 2006 affiché ci-dessus, il me semble devoir inverser l’ordre de discussion « Ambition, stratégie, moyens, candidatures ». Car je n’imagine pas un instant de pouvoir discuter d’ambition et de stratégie, pas plus que de moyens pour la présidentielle et les législatives avec d’un côté des candidatures partidaires affichées à la présidentielle et communes aux législatives.

Il ne peut y avoir des candidatures séparées aux Présidentielles et des candidatures communes aux législatives, pas plus que des candidatures communes en 2008. Que les partis prennent leur responsabilités, car les citoyennes et les citoyens ont pris les leurs le 21 avril 2002 et le 29 mai 2005. Ils et elles sauront encore le faire dans l’avenir.

Quelles perspectives de construction pouvons-nous attendre d’une discussion au-delà des échéances électorales, alors que nous sommes encore et actuellement dans le même contexte que les échéances précédentes des 40 dernières années, c’est-à-dire que nous aurons encore une demi-douzaine de candidatures à gauche ? Nous n’avons plus le temps des grandes discussions et le consensus s’est évanoui, il ne reste que le projet de la charte (qui reste beaucoup à amender pour en faire de la réalité) sur lequel nous pouvons nous appuyer et tenter le vrai rassemblement comme ce fût le cas en partie (tous les Non ne sont pas de gauche) lors du 29 mai 2005.

Sur les axes programmatiques, je crois que la langue de bois et l’incantatoire ne remplaceront jamais un véritable état des lieux qu’il est nécessaire de montrer aux françaises et aux français et d’expliciter avec chiffres à l’appui. Les bons mots ne font plus leur effet, les populations ont besoins de sentir et ressentir que le projet que nous proposons va tenir la distance et ce n’est pas gagné sur ce plan là.

La campagne devra-t-elle être offensive ou passive, protestataire ou propositionnelle ? Veut-on politiser les élections sur l’idéologie ou sur la réalité ? Veut-on en faire un deuxième tour du 29 mai ou proposer un changement possible ? Voulons-nous qu’elle soit le tremplin pour les échéances suivantes ou juste l’expression d’un mécontentement ? Souhaitons-nous mettre l’accent sur la participation des citoyennes et des citoyens en leur donnant l’occasion d’exprimer leurs préoccupations ? Devons nous parler à une presse qui ne nous entend pas ou devons nous réinventer des formes de communications avec les citoyens ? Cette campagne doit-elle être celle d’un centralisme francilien ou d’une pléthore d’organismes (régionaux, départementaux) locaux qui essaiment sur le terrain pour aller convaincre - nous savons toutes et tous militant(e)s que les grandes réunions ne font que de l’effet presse et ne sont remplies que de convaincu(e)s ? etc...

Le troisième point me semble peu approprié et vient faire diversion, car je pense que le cadre de l’Alternative Unitaire est clair et que jusqu’à ce jour aucune réunion publique locale n’en est sortie. Je dirais plutôt ne s’est égarée ou fourvoyée dans d’autres axes et cadres qui ne nous rassembleraient pas. Je crois que les collectifs (appelons-les comités ou autres) locaux doivent être autonomes et s’autogérer aussi bien dans leur fonctionnement que dans leur expression auprès des populations locales et que le collectif national doit rester pour l’instant une coordination et surtout ne pas devenir un état major comme nous en connaissons tant.

Bruno Malvezin