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INTERMITTENTS : Les réactions

Publie le mercredi 22 octobre 2003 par Open-Publishing

INTERMITTENTS

Les réactions

Voici les principales réactions après l’interpellation de quatre
intermittents du spectacle qui avaient participé samedi soir à la
perturbation de l’émission Star Academy sur TF1.

Lutte ouvrière "proteste" contre "les violences" à l’égard des intermittents
et apporte "son soutien aux quatre intermittents emprisonnés". "Totalement
en accord" avec le combat des intermittents, LO appelle dans un communiqué à
participer à la manifestation prévue ce lundi devant les locaux de TF1 et à
la journée d’action nationale prévue le 30 octobre. (Paris, le 20 octobre)
Julien Dray, porte-parole du Parti socialiste, accuse le gouvernement de
"pousser à ce type de confrontation qui est un message de désespoir". Au
cours du point-presse hebdomadaire du parti, Julien Dray affirme que "le
problème n’est pas de savoir si l’on est pour ou contre cette altercation,
mais force est de constater que le gouvernement en fermant la porte aux
négociations pousse à ce type de confrontation". "Notre souhait est que les
conditions du dialogue soient restaurées", ajoute-t-il et "que le ministre
de la Culture prenne l’initiative afin d’éviter ce type de situation".

L’association Agir ensemble contre le chômage (AC !) réclame la libération
des intermittents interpellés. "Le réseau des collectifs AC ! réuni à Créteil
ces 18 et 19 octobre lors de ses assises nationales déclare partager
pleinement les objectifs poursuivis par ce mouvement et exige
l’élargissement des manifestants placés en garde à vue ainsi que l’abandon
de toutes poursuites éventuelles à leur encontre". Pour ce collectif, "ni la
destruction des annexes VIII et X de l’Unedic (concernant les intermittents,
ndlr), ni la spoliation de centaines de milliers de chômeurs indemnisés par
les Assedic prévue dans le cadre du Pare, ni la remise en cause drastique de
l’allocation spécifique de solidarité (ASS), ni l’instauration annoncée d’un
’revenu misérable d’assujettissement’ (RMA, revenu minimum d’activité), à
l’emploi précaire et sous-payé ne sont acceptables". (Paris, le 20 octobre)
Jean Voirin, secrétaire général de la fédération CGT du spectacle, estime
que l’irruption d’intermittents sur le plateau de l’émission de TF1 Star
Academy "n’est absolument pas illégitime" et qu’elle est la conséquence de
"la posture du gouvernement". Cette intrusion est "la conséquence de la
posture prise par le gouvernement, et singulièrement le ministre de la
Culture et de la Communication, Jean-Jacques Aillagon, depuis plusieurs
mois". Selon lui, "cette attitude a pour résultat une colère certaine qui se
traduit naturellement par des formes d’action tous azimuts". "Le
gouvernement est le seul responsable de cette exaspération".

Christophe Girard (Verts), adjoint à la Culture à la mairie de Paris, juge
qu’il "n’est pas tolérable que les services d’ordre des sociétés de
production usent de la violence". "Les intermittents luttent aussi contre un
type de culture à l’américaine. Il n’est pas tolérable que les services
d’ordre des sociétés de production de ces émissions usent de la violence, ce
qui est contraire à la loi, face à des citoyens venus manifester, de
surcroît de façon humoristique et pacifique". "Si Star Academy et d’autres
émissions de ce type avaient, dès le début du conflit, accepté de dialoguer
comme nous le faisons dans nos théâtres et autres institutions culturelles
municipales à Paris (...), les intermittents n’auraient pas éprouvé le
besoin d’exprimer de façon aussi spectaculaire leur malaise". "Nous
assistons à une dérive sécuritaire qui ne sert que le front des
extrémismes".

Les Verts, par la voix de leur porte-parole Yves Contassot, demandent "la
libération immédiate" des personnes interpellées et réaffirme leur "soutien
aux artistes et techniciens en lutte". "La réaction violente et agressive
des milices privées de la société sous-traitante de TF1 est inadmissible.
Elle est malheureusement le résultat d’une politique gouvernementale qui
refuse de reconnaître ses erreurs et de reprendre le dialogue et qui préfère
la répression à la concertation". "En investissant le plateau de Star
Academy, la coordination des intermittents d’Ile-de-France souhaitait à
nouveau dénoncer de façon pacifiste et ludique l’hypocrisie d’une réforme
qui éliminera les plus précaires et confortera les sociétés de production
dans leur pratique abusive".