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L’oeuf et la poule

Publie le dimanche 27 août 2006 par Open-Publishing
7 commentaires

Une tâche historique

Je suis un peu méfiant devant des phrases telles que "il faut faire redémarrer la dynamique unitaire", si cela signifie que l’on demande au "peuple" de résoudre nos problèmes les plus politiques.

Il me semble que la désignation du candidat qui nous représentera "tous" (c’est à dire en réalité, qui portera le mieux possible, le plus unitairement possible le NON de gauche) relève de nos organisations.

C’est à l’intérieur du PCF, à l’intérieur de la LCR que tout se joue en ce moment.

Même lorsqu’on entend le PCF suggérer des "primaires", il ne peut s’agir que d’un argument interne, entre courants du PCF. Car de vraies primaires ne sont pas réalisables.

Et il ne s’agit pas non plus de "choc des EGO".
Il s’agit de choix stratégiques, et de rien d’autre.

Si le PCF met MG Buffet en avant, c’est qu’il aura estimé, par rapport aux besoins de sa cohérence interne, qu’il ne peut pas aller vers une nouvelle gauche, anti libérale, large, et s’y ressourcer. C’est qu’il aura, bien sur, renoncé à "gagner", à modifier au moins la donne politique en France. C’est qu’il préfèrera "préparer politiquement" des lendemains plus actifs ! Et ce serait pour le PCF un choix extrêmement funeste, car il est tard...

Si la LCR maintenait son candidat, ce n’est pas parce qu’elle ne comprendrait pas qu’il faut politiquement laisser ouvertes les portes de futures négociations avec la PS. La richesse politique de l’expérience trotskiste se révolte contre un sectarisme aussi buté !

Ce serait parce qu’elle craindrait de ne pas maîtriser l’évolution de sa situation interne en cas de refondation de la gauche, en cas de fondation d’un "linkspartei" à la française, d’un vaste parti de gauche anti capitaliste, anti libéral.

Ce serait parce que, comme Lutte Ouvrière, la LCR préfèrerait rester dans un cocon oppositionnel.

Si nous pouvons surmonter ces réticences (assez légitimes et en tous cas, compréhensibles) dans nos organisations, et mettre tranquillement en avant le nom de celui dont tout le monde sait, depuis le début, qu’il est le seul à pouvoir unir le NON de gauche, c’est à dire le nom de José Bové, c’est à ce moment là qu’il s’agira de "relancer la dynamique unitaire" en se portant sur les marchés, à la sortie des entreprises et dans les immeubles.

On ne peut pas demander aux "gens" de régler nos problèmes d’appareils politiques.

Messages

  • Oui mais ...
    "Il s’agit de choix stratégiques, et de rien d’autre."
    Ces choix sont déjà fait pour nous et mis en oeuvre, partout, par tous les agents d’influences.
    Sinon comment expliquer la déroute des porteurs du NON au néo libéralisme, qui se profile ?

    Ces choix stratégiques ne peuvent être déconnectés de ceux qui sont appliqués au moyen orient et doivent s’étendre à toute la planète.

    • ""Sinon comment expliquer la déroute des porteurs du NON au néo libéralisme, qui se profile ?
      Ces choix stratégiques ne peuvent être déconnectés de ceux qui sont appliqués au moyen orient et doivent s’étendre à toute la planète.""
      bon messieurs j’ai déjà admis que je pouvais etre con , mais vous pouvez , s’il vous plait , traduire en réalités politiques concretes , les deux lignes de votre texte , cela veut dire quoi ?
      Vous avez oublié d’arreter le logiciel de cryptage !
      vous me rassurez les gars , j’ai eu peur pour mon neurone .
      claude de Toulouse .
      NON JPB ma réponse ne s’adresse pas à ton texte !

    • Je ne suis pas l’auteur de la première réponse, mais elle pourrait signifier, tout simplement, que les « choix stratégiques » de la gauche radicale reposent sur une mauvaise appréciation de la situation en France dans le contexte de la restructuration mondiale du capitalisme.

      Mais je ne souhaite pas argumenter en ce sens, puisque cela désespèrerait, non plus Billancourt c’est trop tard, mais les militants si pleins d’espoirs ici. Pourtant, ce qui serait dommage mais qui est probable, c’est qu’ils n’en démordront pas même en cas d’échec. Cela fera en 2007 une douzaine d’années que cette "stratégie" fait à leurs yeux ses preuves, alors... Chacun selon son expérience...

      On ne fait pas d’omelette sans casser des voeux : pieux

      Salutations communistes !

    • sans entrer dans le sujet effectivement assez désespérant des querelles entre la LCR et le PCF, à l’intérieur de la gauche de la gauche, comme le sont d’ailleurs leur écho dans ATTAC, tous ces crépages de chignon qui cherchent à nous faire croire qu’il y aurait des enjeux politiques... Donc sans entrer dans ce magma des passions, je suis assez d’accord avec l’idée que tout cela témoigne d’une absence de perspectives.

       Absence de perspectives dans un temps de mondialisation, qui nous laisse devant chaque situation dans un état de désinformation, soumis à la propagande politico-médiatique et raisonnant de ce fait en catégories fondamentalistes de G.W.Bush, le bien contre le mal, la démocratie, le progrès contre la tyrannie et l’obscurantisme, etc... En oubliant les principes déjà élaborés en son temps par Kant et qui devraient régir les relations internationales, selon la Charte de l’ONU, le respect de la souveraineté, l’égalité entre les nations, la possibilité pour chaque peuple de la maîtrise de ses ressources, d’un développement endogène... Une autre conception des droits de l’homme...

       Analyses qui ne sont au meilleur des cas que des dossiers technocratiques ou des mesures catalogues sans projet, un inventaire à la Prévert, sans stratégie, sans réflexion sur l’action, sur un rassemblement autour d’un projet de société.

       La LCR et le PCF sont censés être des communistes, mais ils semblent avoir perdu les uns et les autres toute référence à ce qu’est le communisme, au point de s’accrocher à une division historique dont plus personne, même pas eux ont le souvenir... Ils la renouvellent à chaque occasion, en particulier à partir du ralliement ou non au PS, qui lui-même a perdu toute référence à la social-démocratie... Ces catégories héritées de la guerre froide leur tiennent lieu à tous de cache sexe de leur impuissance à faire autre chose qu’à se soumettre au néo-libéralisme...

       J’avais écrit une lettre avant le congrès aux militants communistes en leur expliquant que leur attitude à l’égard de Cuba était révélatrice, non seulement l’attitude d’une direction : lâcheté et indigence inouïe face à ce peuple qui défendait son socialisme, mais l’ensemble des militants qui acceptait cela, la censure sur ce peuple comme si cela n’avait pas d’importance, comme si seul comptait l’élection présidentielle de 2007, les fines manoeuvres pour s’approprier l’extrême-gauche, pour rallier des organisations comme ATTAC, la fondation Copernic, elles-mêmes coupées de notre peuple... Je me plaignais de la censure dont j’étais l’objet de la part de la direction de l’huma, non pour moi, mais pour les communistes à qui l’on interdisait de connaître Cuba, l’Amérique latine, une espérance. L’humanité, le journal, devenu une copropriété et dont le directeur exerçait une dictature capricieuse et arrogante, alors même qu’on jugeait Cuba au nom de la Démocratie, du "pluralisme". Un directeur de l’humanité qui lui n’était pourtant pas soumis à la guerre des Etats-Unis et qui, avec la direction du Parti, pratiquait la censure, l’interdiction avec l’assentiment tacite des militants.

      Quand j’ai protesté contre le texte de Wurtz, qui vantait l’Union Européenne face à la Palestine, au Liban, texte qui reconnaissait "le droit d’Israël à se défendre", ici même j’ai eu droit à la proclamation que l’unité vallait bien une messe en faveur de l’Europe, que seul l’arrêt des bombardements comptait... Une défense des directions quelles que soient leurs errances... Avec des arguments dignes du plus beau temps du stalinisme, moi j’agis et toi qu’est ce que tu fais ? Les vieux réflexes dogmatiques pour défendre le petit père des peuples...

      Nous en sommes là, et si je m’intéresse tellement à Cuba, à ce qui se passe là où des hommes et des femmes se politisent, un continent qui cherche à se libérer du néo-libéralisme, des dirigeants qui ne pensent qu’à leur peuple, et des peuples qui le savent, le retour à la POLITIQUE, la vraie, pas ce qui se fait ici... Et à laquelle ressemble le cynisme d’un Lula, son incapacité à faire face, ses compromis avec le FMI et sa politique d’assistance aux pauvres... Et pourtant je pense qu’il vaut mieux Lula que le retour de la droite... Mais quelle absence de perspective... Il faut un courage surhumain, un dévouement de chaque instant, un oubli de soi-même pour entrer en lutte, bref être un Chavez, un Fidel, un Evo Morales... Et à ce prix là on a un peuple... Souvenez-vous des Argentins, des Equatoriens criant "Sortez les tous !" et dans le même temps le petit peuple de Caracas venant réclamer SON président...

      Nous avons les directions que nous méritons, parce que nous défendons l’indéfendable, au nom d’un esprit partisan, au nom du clan groupusculaire dont nous portons les couleurs... Parce que nous avons perdu ce qui fonde notre utilité, la défense des intérêts de notre peuple, nous y substituons un sentimentalisme larmoyant mais nous ne luttons plus...

      Danielle Bleitrach

    • Tout cela mériterait d’aborder ces problèmes dans un tout autre esprit qu’il est possible ici, vue la ligne "stratégique" générale. En avoir une est au demeurant parfaitement respectable, et il n’est pas question de faire ici de l’entrisme pour tenter de "convaincre" qui que ce soit, d’autant que toute argumentation est balayée d’un revers de main, comme vous dites : « qu’est-ce que tu fais, toi ? qu’est-ce que tu proposes pendant que nous on va au charbon ?. »

      J’ai supporté ça vingt ans chez ceux qu’il est de bon ton démocratique de nommer "staliniens", appris depuis que c’est dans toutes les orgas la même identification au groupe et à "la ligne". Voir ces procédés utiliser à qui mieux-mieux, et maintenant au nom de la démocratie radicale, de façon transversale aux partis, en "réseaux", se défendant de "sectarisme", si ce n’était pas tragique, ce serait simplement ridicule.

      Je fais donc que ce « charbon », proposé à pelletées verbales si généreuses par les gauches de la gauche ("tous ensemble" hi hi hi), en tant que communiste, ce charbon ne m’intéresse pas, pour la raison qu’il n’est pas crédible, ni politiquement, ni surtout comme prétendue alternative : le capital les avalera parce qu’ils lui servent sur un plateau les ingrédients et l’idéologie qui l’u autorise. Ce charbon est un combustible qui se consumera sans faire de feu. Pour l’heure il n’entretient que la chaleur ambiante chez ceux qui y croient et considèrent que ceux qui n’y croient pas manquent de "conscience". Cela demanderait des développements dépassant le cadre de ces discussions défilantes, j’en conviens. On les trouve ailleurs et c’est sans doute préférable. Je n’ai donc rien à proposer, mais simplement à suggérer, pour commencer, que l’on soit un peu plus sérieux quant à la réalité du capital-monde, sans quoi je vois mal comment on pourrait prétendre avoir les solutions pour s’en débarasser.

      Ma conviction est que tout ce beau monde possible va se ramasser, et pas seulement électoralement. Il pourrait même « gagner », qu’il n’a rien en soute pour s’en prendre réellement au capital, le label « anticapitaliste » étant maintenant décerné à la moindre attaque (timide) des marchés, accompagnée de quelques mesures "pour les pauvres" et d’une pincée hypothétique de welfare. Le texte, d’ailleurs daté, de René Passet en témoigne. Les idéologues de la petite horreur de l’économie politique ont ici le vent en poupe.

      On fustige Ségo pour son cinéma mais on nous vend Bové avec les mêmes méthodes démagogiques et le glissement judicieux de son langage vers un peu plus de "social". Près pour la concurrence sur le marché électoral.

      J’ai carrément le sentiment d’un rapt idéologique sur l’idée de rupture, sans parler de révolution...

      On a les débats qu’on mérite. Et la réputation qui va avec, faisant son bonhomme de chemin. Il suffit parfois que certaines idées ne s’expriment pas, sans besoin de les censurer, pour savoir ce que valent celles qui dominent, même contre la grande domination.

    • Quelle déroute ?
      Nostradamus à prévu une déroute ? Pas moi.
      Quelle stratégie moyen orientale ? Soit un peu explicite, mon gars !

      JPB