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Les perturbateurs de "StarAc" contre-attaquent.

Publie le vendredi 24 octobre 2003 par Open-Publishing

Angélique Négroni

Les intermittents du spectacle contestent
avoir usé de violence lors de leur irruption
sur le plateau de l’émission de TF1 "Star
"Academy" à la Plaine-Saint-Denis
(Seine-Saint-Denis) samedi dernier. Pour
preuve de leur bonne foi, ils détiennent un
film. Ces images qui, espèrent-ils,
pourraient devenir une pièce maîtresse du
dossier judiciaire ont été révélées hier lors
d’une conférence de presse au Théâtre de la
Ville à Paris. Eles sont l’oeuvre d’un
manifestant qui avait filmé l’arrivée de son
groupe vers le plateau. On y aperçoit tout
d’abord une poignée d’intermittents de dos
se diriger vers des portes vitrées. Sous la
pression, l’une d’elles vole en éclats. La
bande-son du film restitue les commentaires
et les slogans du moment. "On entre en
force (...). Culture qu’on enterre... !"

Des vigiles se tiennent dans le hall du
studio. C’est l’empoignade. Les violences qui
suivent semblent bien être l’oeuvre du
service d’ordre qui, sans ménagement,
fait barrage. Mais, dans la cohue et sur des
images mal cadrées, il est bien difficile de
voir à qui sont destinés les coups. Reste des
gestes. Ceux de vigiles bien charpentés qui,
encerclant quelqu’un, lèvent un bras avant
de le faire lourdement retomber. "On est
pacifiques", entend-on du côté d’un groupe
de manifestants.

Avec ces images, Me Dominique Noguères,
qui intervient dans ce dossier pour les
manifestants, espère bien prouver que les
violences ne sont pas venues de ceux qui
sont aujourd’hui en examen. Dans cette
affaire, confiée depuis lundi dernier à un
juge d’instruction de Bobigny, quatre
intermittents sont poursuivis pour "entrave
à la liberté du travail et à l’expression",
d’autres pour "violences en réunion,
dégradations en réunion" ou "menaces de
mort". Tous ont été placés sous contrôle
judiciaire. "Je vais remettre au plus vite
une copie de ce film au magistrat instructeur", a
annoncé l’avocate en découvrant hier ces
images qui, d’après les manifestants, ont été
sauvées in extremis. Selon eux, au cours de
la soirée, caméras et appareils photo ont été
confisqués par les vigiles. Même ceux du
public auraient été saisis, avance un
intermittent.

Ce film n’est que le début de la
contre-attaque des intermittents face aux
déclarations des responsables de TF1 qui
les accusent d’avoir été violents. Quatre
manifestants ont déjà porté plainte contre X
pour les brutalités subies. Elles rejoignent
les six plaintes qui figurent au dossier du
juge et qui ont été déposées par la société
TF1, deux vigiles, une hôtesse et deux
sociétés de production. Mais le nombre
pourrait être ramené à cinq si TF1 décide
de se retirer du dossier judiciaire, comme le
lui ont demandé les intermittents reçus en
petite délégation lundi dernier par Patrick Le
Lay et Étienne Mougeotte, respectivement
PDG et vice-président de la chaîne. Ces
derniers devraient faire connaître leur
décision ce matin.