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Vers un mouvement des mouvements ?

Publie le vendredi 23 mai 2003 par Open-Publishing

La coordination pour une vraie gauche vous invite
samedi 24 mai 14H a la bourse du travail de St. Denis au
débat :



Vers un mouvement des mouvements ?


Invité Alfonso Gianni, Sénateur du "Partito della
Rifondazione Comunista" Italy.



Le Collectif Bellaciao s’associe à ce débat.


Un an après la défaite de la gauche lors des présidentielles,
les principaux clivages ayant fait obstacle à une offensive
politique subsistent ; le PS n’a pas compris le problème,
le PC refuse de trancher, les Verts et la LCR tentent de
changer leur orientation en faveur d’un nouvel élan politique,
mais ne sortent pas de leurs frontières. Arlette reste Arlette.
Les syndicats mobilisent massivement, mais se montrent très
timides devant les questions politiques qui pointent leur
nez. De même, les associations de lutte peinent toujours à trouver
une traduction globale à leurs revendications. En marge des
appareils, un grand nombre de forums ou collectifs locaux
de la gauche critique sont apparues, dont une partie importante
s’est fédérée autour de la coordination "pour une vraie gauche".
Elle est soutenue par les Alternatifs, les Etats généraux
du communisme, Nous voulons autre chose !, un courant de
gauche des Verts, des militants de la LCR, d’ATTAC, ainsi
que des sensibilités féministes et syndicales. Nous pensons
que cet espace, bien que limitée encore, doit servir à faciliter
le débat de fond sur les perspectives communes des forces
anticapitalistes, altermondialistes, féministes et écologistes.

L’expérience italienne peut nous servir d’aiguillon. Sans
pour autant constituer un modèle clé en mains, ce "mouvement
des mouvements" qui est apparues depuis les manifestations
de Gênes contre le G8, promet de déplacer nos discussions
et de nous éloigner des réflexes tactiques ou dogmatiques
qui conduisent trop souvent à des dialogues de sourd. Dans
la foulée de la mobilisation de Gênes, une multitude de comités
locaux unitaires se sont crées, qui ont soutenu une convergence
souple des différents mouvements sociaux, des courants syndicaux
revendicatifs et des forces politiques de la gauche critique.
Ce mouvement avance par l’expérimentation pratique et le
débat. Il est porté par une jeune génération militante qui
entend actualiser l’héritage des mouvements d’émancipation
du vieux continent. C’est un mouvement qui tente de lier
la mobilisation à la valorisation des pratiques démocratiques
et à la redéfinition d’un projet politique global, en même
temps qu’il cherche son extension européenne. Il se heurte
manifestement aux mêmes obstacles que nous : une droite arrogante
et brutale, encouragé par des forces fascistes, une gauche
gouvernementale déliquescente qui bégaie l’alphabet de Tony
Blair, des médias déconnectés, des mouvements de résistance
face au besoin d’inventer l’avenir et un morcellement des
courants oppositionnels. Il nous semble aujourd’hui possible
de créer un cadre de débat qui regroupe toutes les forces
critiques.

À l’heure ou notre droite chiraquienne a oubliée le grand mouvement de l’hiver
95, tentant de passer en force sur la question des retraites, nous proposons
d’avancer, dans un deuxième temps, vers des initiatives communes, capables de
porter une parole politique audible. Le syndicalisme a besoin de cette parole
pour contester les principes néolibéraux qui guident le gouvernement et la Comission
européenne. Le mouvement des femmes souligne qu’une nouvelle régression sur les
retraites ferait basculer un grand nombre de précaires, de sariées au temps partiel
et de chômeuses vers la pauvreté à la fin de leur vie de travail. Les associations
de chômeurs sont pareillement concernées. La jeune génération se voit mis en
concurrence avec celle qui part à la retraite, sous prétexte qu’il n’y aurait
pas assez de richesses dans ce pays pour assurer des droits sociaux égaux pour
tous. Une autre mondialisation est pourtant possible ! Les partis de gauche ne
pourront pas se payer le luxe de répéter la cacophonie de 1995, sous peine d’être
complètement discrédités. Enfin, le repli de la droite et du Medef sur des arguments
techniques et pseudo-scientifiques, ainsi que la complaisance d’une partie des
directions syndicales, posent le problème d’une démocratisation de l’Etat social
qui ne découle pas naturellement des grandes manifestations du mois de mai.

Les différents appels, documents et prises de position qui
existent déjà au sujet des retraites seront présentés et
feront partie du débat.

La coordination pour une vraie gauche.

23.05.2003
Collectif Bellaciao