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Projet USA sur Vicence, une nouvelle base au "Dal Molin"

Publie le dimanche 24 septembre 2006 par Open-Publishing

Traduit de l’italien par karl&rosa

La ville devrait devenir le cœur et le cerveau des opérations de guerre américaines au Moyen Orient.

Le Prc demande des éclaircissements au ministre de la Défense.

Et si Vicence devenait une véritable "forteresse américaine" ? Ce n’est pas une hypothèse imprévisible. Il y a dans L’Espresso, aujourd’hui dans les kiosques, un bel article qui fait met à la une le cas, déjà soulevé par Refondation.

A Vicence - écrit l’hebdo - au cœur de la ville et précisément dans la caserne Ederle, où il y a déjà 6.000 Américains, le Pentagone pense à toute une nouvelle base à construire dans le périmètre de l’aéroport "Dal Molin", 1.300 mètres de la Piazza dei Signori et de la Basilique palladienne.

Un projet, lit-on dans l’anticipation du reportage, « qui prévoit plus de 300 millions de dollars, déjà affectés en 2007 à la construction de nouvelles casernes et structures, première phase d’un programme d’installations à compléter à l’horizon 2010 avec un investissement total qui pourrait frôler 1 milliard de dollars ». En définitive, ce que voudrait Washington c’est faire de la province vénitienne le « cœur « et le « cerveau » de la réponse militaire d’intervention rapide, un véritable « poing de combat » comme on l’appelle au Pentagone, sur tout l’échiquier moyen-oriental, y compris l’Irak et l’Afghanistan.

Et ce n’est pas assez. Les nouveaux projets prédisposés par l’intelligence américaine vont plus loin et prévoient qu’à l’horizon 2010 naîtra, toujours à Vicence, la première super brigade aérotransportée, qui ira modifier la 173ème brigade actuelle en une « brigade combat team » avec une force de feu à faire peur et la capacité d’être parachutée dans n’importe quelle zone du Moyen Orient, de la Méditerranée et du Caucase. Au total, 5.000 parachutistes, plus de 50 chars lourds M1 et 90 véhicules blindés de combat qui se trouvent actuellement en Allemagne, deux batteries d’artillerie et des rampes de missiles à longue portée.

Il y aura aussi une cellule d’intelligence militaire avec des avions espions sans pilote et des instruments électroniques pour intercepter les communications radio. Le cœur, comme on dit dans le projet, est précisément l’aéroport « Dal Molin », utilisé jusqu’à l’année dernière pour les vols civils.

Une décision remontant à l’époque du vieux gouvernement Berlusconi qui donna en substance « son placet » au gouvernement américain. Et - comme le dévoile encore l’hebdo - « tout cela fut avalisé sans publicité. En effet, le projet fut seulement annoncé par le commandant des forces américaines en Europe directement devant le Sénat de Washington dans des termes clairs : « Notre commandement a des plans pour élargir des infrastructures et des installations dans la zone de Vicence, en incluant les structures militaires américaines dans l’aéroport « Dal Molin », en favorisant leur agrandissement par la restructuration ». Un bel os pour le nouvel exécutif de Prodi.

A demander maintenant de faire la lumière sur toute cette histoire, ce sont justement les sénateurs de Refondation, au premier rang desquels Francesco Martone, Lidia Menapace et Tiziana Valpiana « Nous avons présenté il y a deux jours une interrogation au ministre de la Défense - expliquent-ils - justement pour qu’il éclaircisse l’histoire du « Dal Molin », un projet insensé auquel les citoyens sont opposés aussi bien parce qu’il concernerait une zone verte, que parce qu’ils ne veulent pas permettre cette supercherie d’ un gouvernement étranger sur le territoire italien. En outre, toutes ces nouvelles pourraient même causer un préjudice à l’issue positive de l’action de médiation que notre pays est en train de développer au Moyen Orient ».

Non seulement Parisi [ministre de la défense, NdT] mais D’Alema [ministre des Affaires étrangères, NdT] lui-même sont directement mis en cause. Le gouvernement actuel - toujours selon L’Espresso - n’envisagerait pas d’entraver l’initiative des Etats-Unis et aurait renvoyé aux autorités locales la décision sur l’impact environnemental. En réalité, le maire de Vicence - Enrico Hullweck de Forza Italia - n’est pas du tout opposé - comme on l’imagine - à céder une partie de l’aéroport. De la part de Parisi, au contraire, il y aurait eu une sorte de silence/approbation. Une histoire qui reste à éclaircir. Et sur laquelle Refondation sollicite une explication urgente.

« Il est impensable - concluent les sénateurs Prc - que pour le « Dal Molin » le « placet » donné par Berlusconi aux Usa en 2005 soit maintenu. Au contraire, il faut rediscuter toutes les bases américaines en Italie : de Aviano et Ghedi à Vicence, Sigonella, qui a été triplée, et aussi Cameri qui semble devoir rouvrir. Sera-t-il possible de bloquer les chantiers du prochain « poing de combat » stars and stripes ?
CM

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