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Une censure qui ne dit pas son nom

Publie le lundi 10 novembre 2003 par Open-Publishing

Le 28 septembre était programmé sur France 5 un documentaire que nous
avons réalisé : " L’appel aux assises " 1h45. Un film de Joëlle et
Michèle Loncol. Production : JEMPRODUCTIONS

Cette diffusion a été interdite par le Ministère de la Justice, donnant
trois raisons :

1/ Le documentaire contreviendrait à la loi qui interdit de tourner en
cours d’assises.
2/ Il trahirait le secret des délibérés.
3/ Nous n’aurions pas les autorisations des intervenants.

En réalité

- Nous avons les autorisations écrites de toutes les personnes à l’image.

- Le Président d’assises de l’audience filmée, Jean-Marie
Fayol-Noireterre, une référence auprès des magistrats d’assises, a
visionné la maquette du film. Il n’aurait jamais laissé passer un mot
trahissant le secret des délibérés !

- Le Ministère a donné, par écrit, l’autorisation de tourner le
déroulement d’une affaire d’appel en assises, (jamais nous n’aurions pu
présenter à la chaîne un tel projet si nous ne pouvions pas le tournerS).

Le synopsis avait été écrit en collaboration étroite avec le Ministère
(deux mois de rendez-vous successifs). Ce synopsis prévoit de la manière
la plus claire le tournage de l’audience d’appel, étape par étape.

Le Ministère de la Justice, après avoir accepté le synopsis, a passé une
convention avec JEMPRODUCTIONS, via le Centre National de la
Cinématographie, accordant une subvention ! Le synopsis a été annexé à
cette convention.

Le tournage a eu lieu à la Cour d’Appel de Grenoble (audience des 16 et
17 avril).

En février 2003, le Premier Président et le Procureur Général près de la
Cour d’Appel de Grenoble, les plus hautes autorités judiciaires de
Grenoble et de sa région, recevaient un courrier du Ministère leur
confirmant l’autorisation donnée de tourner l’audience à partir du
synopsis que nous leur avions transmis.

Cette interdiction qui frappe ce documentaire indigne le Président
d’assises ainsi que les avocats, parties civiles et défense. Nous avons
leur soutien le plus total par écrit comme nous avons le soutien de tous
les intervenants du film (côté victime comme côté coupable).

La SCAM et la S.R.F., sociétés d’auteurs et de réalisateurs de films et
de documentaires, nous soutiennent.

Au-delà des mensonges et des prétextes invoqués par le Ministère,
Au-delà d’une déprogrammation annoncée par la chaîne C’est la Censure
bête et méchante qui frappe ce documentaire.

Joëlle et Michèle Loncol. Réalisatrices
j.loncol@wanadoo.fr