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JT de FR 2 : Aillagon, Fillon, Raffarin

Publie le mardi 11 novembre 2003 par Open-Publishing

Coordination des intermittents et précaires d¹Île-de-France
5, rue Perrée 75003 Paris / 01 42 71 62 37 / http://cip-idf.ouvaton.org/

JT de FR 2 : Aillagon, Fillon, Raffarin

il est temps de négocier une réforme de l¹intermittence !

Par l¹action de ce soir lors du JT de FR 2, nous voulons rouvrir le débat
public sur les droits collectifs des travailleurs à l¹emploi discontinu que
nous sommes. Le protocole d¹accord UNEDIC de juin dernier est désormais
caduc. Le MEDEF et la CFDT nous privent ainsi de l¹annulation par le Conseil
d¹État de l¹agrément d¹un texte profondément inégalitaire et insécurisant,
dont l¹adoption controversée a donné lieu à des falsifications. Ils veulent
négocier à la va-vite un ³ nouvel ² accord débarrassé d¹illégalités
flagrantes, et appliquer leur ³ réforme ² dès janvier 2004.

Or, malgré quatre mois de luttes, les télévisions n¹ont jusqu¹ici donné la
parole aux intermittents mobilisés ou à d¹autres mouvements sociaux que
marginalement et/ou sous la pression des mobilisations. À regarder
programmes et journaux télé, la question : ³ qui informe les média ? ²
surgit inexorablement. Deux exemples de ³ traitement ² :
 ? Lors des Chorégies d¹Orange, diffusées en direct sur FR2, à l¹intervention
des musiciens contre la destruction des annexes 8 et 10, on répond quasi
instantanément par un déroulant de l¹UNEDIC vantant l¹accord, puis le direct
est remplacé par un enregistrement. La ³ bataille des images ² se résume au
blitzkrieg hertzien. On l¹appellera ³ droit de réponse ². On l¹aura accordé
d¹avance, préventivement et à toute heure. Le service public travaille au
maintien de l¹ordre social. L¹opinion ne doit pas flotter une seconde ; on
la conduit.
Une prise de parole lors de Star Academy nous vaut l¹intervention violente
de vigiles déchaînés. Pour tenter de justifier les violences subies par les
manifestants, TF1 porte plainte, annonce son intention de se porter partie
civile pour un préjudice de 2 millions d¹euros. Si la chaîne a depuis
renoncé à la partie civile (déclaration du jeudi 23 octobre), elle maintient
sa plainte malgré nos demandes de retrait, persiste à nous refuser un droit
de réponse à l¹intense campagne de dénigrement entreprise contre le
mouvement, continue à botter en touche quant à l¹organisation d¹un débat
public contradictoire, à une heure de grande écoute, sur la politique
culturelle et les droits sociaux des travailleurs à l¹emploi discontinu.
Nous maintenons ces exigences, les enjeux fondamentaux portés par quatre
mois de lutte ne peuvent être exclus du débat public.

Préalablement à toute réforme des annexes 8 et 10 de l¹UNEDIC, les ministres
de la culture, de l¹emploi et des affaires sociales doivent organiser une
négociation à laquelle participera l¹ensemble des concernés. Que l¹on ne
nous dise plus que les partenaires décident à eux seuls ; que l¹on ne nous
dise pas que nous sommes opposés à toute réforme ; celle que nous proposons
montre qu¹il n¹en est rien. On réclame de nous mobilité, polyvalence,
qualification et disponibilité, et l¹on refuse d¹en payer le prix ; on
requiert notre travail en prétendant subordonner notre accès à des droits
collectifs au seul temps d¹emploi ; nous préférons ne pas.

Paris, le 10 novembre 2003