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JT Rance 2 : "Une fois de plus" Le parisien du 11 11

Publie le mercredi 12 novembre 2003 par Open-Publishing

UNE FOIS DE PLUS, les intermittents du spectacle ont fait parler d’eux hier
soir. Réussissant, par des portes dérobées et des issues de secours, à
pénétrer dans le studio du journal télévisé de 20 heures de France 2
présenté par David Pujadas, ils ont lu, à l’antenne, un communiqué pour
protester contre la réforme de leur régime d’assurance chômage. Et cela
moins d’un mois (le 18 octobre) après une intervention sur le plateau de
l’émission « Star Academy », à la Plaine-Saint-Denis, et qui avait obligé TF
1 à interrompre son émission vedette pendant deux heures. Une quarantaine
d’intermittents (sans compter la vingtaine de manifestants présents en
régie) sont parvenus sur le plateau de télévision de France 2 en brandissant
des panneaux derrière le présentateur qui a décidé - après l’accord de sa
hiérarchie reçu dans son oreillette - de céder son siège à une de leurs
porte-parole le temps d’une déclaration en direct. « J’ai tout de suite
pensé à faire couper l’antenne à moins que je réussisse à les maîtriser , ce
que je suis parvenu à faire, tout ça en accord avec ma direction », nous a
précisé hier soir David Pujadas.

Appel à manifester jeudi « Nous voulons une véritable réforme négociée avec
l’ensemble des concernés. Nous voulons que nos propositions soient prises en
compte. Nous voulons une émission de débat contradictoire à une heure de
grande écoute sur ces questions », a déclaré la porte-parole. Cette dernière
a conclu en appelant les intermittents à manifester jeudi devant le siège de
l’Unedic à Paris, où une réunion est prévue entre organismes patronaux et
syndicats pour entériner le protocole d’accord réformant le régime
spécifique d’indemnisation du chômage des intermittents du spectacle. Les
intermittents qui avaient envahi le plateau de France 2 ont applaudi
vivement la déclaration de leur porte-parole et ont ensuite quitté les
lieux, laissant le journal télévisé se poursuivre sans autre incident. « 
Nous nous excusons pour cette intrusion, nous avons choisi de donner la
parole aux représentants des intermittents », a expliqué David Pujadas aux
téléspectateurs. « Par l’action de ce (lundi) soir au journal télévisé de
France 2, nous voulons rouvrir le débat public sur les droits collectifs des
travailleurs à l’emploi discontinu que nous sommes », a affirmé peu de temps
après l’intervention la Coordination des intermittents et précaires
d’Ile-de-France, à l’agence AFP. Les intermittents affirment dans ce texte
que « le Medef et la CFDT (...) veulent négocier à la va-vite un nouvel
accord débarrassé d’illégalités flagrantes, et appliquer leur réforme dès
janvier 2004 ».

Le ministre de la Culture et de la Communication, Jean-Jacques Aillagon, a
condamné hier soir cette interruption du journal sur France 2 par des
intermittents du spectacle. Selon le ministre, « cette prise en otage du
journal télévisé contredit gravement le principe de la liberté de
l’information reposant sur l’exclusive responsabilité des rédactions ».
Jean-Jacques Aillagon a également indiqué avoir convoqué aujourd’hui « le
directeur général de la chaîne et le directeur de la rédaction pour prendre
connaissance de leurs explications ».

Jean-François Richard
Le Parisien , mardi 11 novembre 2003