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Anna Politkovskaia (Elle était belle...)

Publie le dimanche 8 octobre 2006 par Open-Publishing
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de Sarah Pétrovna Struve

Anna Politkovskaia vient d’être assassiné en plein jour à Moscou et bien que comme le dit, ci après, l’article nécrologique de son journal, je pensait "qu’elle en faisait trop" Cette femme était une personne courageuse qui mit sa vit en balance avec sa vérité.

Elle ne semblait pas accepter les à-peu-près et les injustices. Sa mémoire restera grande à l’image de son âme. En cette période où, en Russie, un certain pouvoir semble cautionner les plus bas instincts du lumpen par cette stigmatisation de la population géorgienne où d’origine géorgienne.

En cette période où certains pouvoirs régionaux laissent faire ce que l’on pourrait designer comme des « ratonnades » envers les populations caucasiennes comme ce fut le cas dans la ville carélienne de Kandapoga. L’honneur de la Russie passe par la pénalisation la plus rigoureuse des comportements xénophobes,

Il faut quez le pouvoir russe prenne conscience qu’une attitude populiste de sa part, mènerait finalement vers ce fascisme qui fit que plus de 20 millions de soviétiques de toutes « nationalités » donnèrent leur vie de 1941 à 1945 en luttant contre cette idéologie afin de sauver leurs peuples de sa domination meurtrière. Leurs sacrifice serait il vain ?

La fédération de Russie est une parce que multiethnique. La haine interethnique mènera inexorablement vers sa destruction. Ce n’est pas parce que l’Amérique Bushiste et l’occident bien pensant provoquent en permanence l’idée russe que le pouvoir doit se permettre tout et confondre le peuple géorgien avec Saakashvili et ses sbires. Cette confusion ne peut profiter qu’aux ennemis de la Fédération de Russie,

Sarah Pétrovna Struve.


ANNA (extrait du N° 77 de Novaia Gazeta) dété du 9 octobre 2006.

Elle était belle, avec les années elle devenait encore plus belle. Savez vous pourquoi ? Tout simplement qu’à notre naissance nous recevons notre visage de Dieu comme un moule déjà prêt, puis nous le façonnons à l’image de notre vie.

On dit aussi qu’à l’age adulte commence à apparaître l’âme. Son âme a elle est belle

Elle était féminine ; Elle savait rire d’une façon adorable au sujet d’une bonne blague et pleurer à cause d’une injustice. Mais n’importe quelle injustice -peut importe qu’elle personne, elle concernait - Ania la vivait comme un ennemi personnel et se battait contre cette injustice jusqu’au bout.

Elle était étonnement courageuse. Incomparablement plus courageuse que ses machos en 4X4 blindés, entourés de gardes du corps.

On la menaçait, on essayait de lui faire peur elle était suivie régulièrement. Elle fut arrêtée en Tchétchénie par « nos » parachutistes, se faisant menacée d’être fusillée. Lorsqu’elle voulut rejoindre Beslan elle fut empoisonnée, elle s’en est sortie et quoi que n’étant pas en bonne santé après cela, ce qui lui faisait le plus mal comme avant, c’était sa conscience.

Nombreux étaient ceux, y compris parmis les amis de « Novaya gazeta » qui disaient « Vous savez votre Politkovskaia, elle en fait un peu trop... » Cela n’était pas trop ! Elle écrivait toujours la vérité, autre chose était que cette vérité était tellement horrible que la conscience de beaucoup se refusait à la faire sienne. Et delà - comme une réaction de défense - « cela paressait trop » et parfois même parmis notre rédaction.

Certainement ce qui est le plus dur pour une personne c’est de ne pas se détourner de ce qui est effrayant. Mais ci on regarde le mal droit dans les yeux, le mal ne le supporte pas et fuit. Ania regardait le mal droit dans les yeux. C’est, peut être, grâce à cela qu’elle sortait vainqueur de situations difficiles. C’est, peut être grâce à cela qu’elle restait vivante là où celui qui baisse les yeux ne survit pas.

Pour nous elle est restée vivante. Nous n’accepterons jamais la mort d’Ania. Et qui que ce soit qui prenne en charge l’enquête de se meurtre monstrueux -dans le centre de Moscou, en plein jour - Nous allons rechercher nous même les meurtriers.Nous devinons où il peuvent bien se trouver...

En Europe et en Amérique on discute au sujet de la liberté des médias en Russie. Mais au journal « Novaya Gazeta » durant ses dernières années trois journalistes furent assassinés.
Igor Domnikov. Ses assassins -grâce à d’honnêtes enquêteurs et grâce au journal - ont été présentés devant la justice.
Youri Chtchekotchine. Le pouvoir judiciaire a refusé, même à sa famille de prendre connaissance avec les résultats de l’enquête... Mais nous continuons l’enquête et les assassins seront punis.

Maintenant c’est notre Ania Politkovskaia... Ils ont tués non seulement une journaliste, une défenderesse des droits de l’homme et une citoyenne, ils ont tués une femme belle et une mère.

Tant qu’existera « Novaia Gazeta » ses assassins ne dormiront pas tranquillement.

« Novaia Gazeta »
http://www.novayagazeta.ru/

Messages

  • Que dire de plus, sinon que dénoncer la brutalité des régimes "démocratiques" imposés après l’implosion d’un système fermé, usé et traditionnellement bureaucratique et qui finalement s’est détruit lui-même , incapable d’assurer plus longtemps l’avenir de l’intégralité de ses classes dirigeantes. Anna Politkovskaia que je ne connaissais pas est une victime de la violence des affrontements mafieux de la concurrence engendrée par le Capitalisme débarrassé de toute contrainte et de tout alibi démocratique , parce qu’il n’a aucun besoin aujourd’hui de la Démocratie pour s’imposer en Russie .
    Que savons-nous sur les militants de gauche (communistes etc.) syndicaux, ouvriers, employés, intellectuels pourchassés à la fois par le régime de Poutine, les guerrilleros de Bush et autres chefs de bande qui se diputent le "gâteau" ? Que savons-nous de ce Peuple européen vainqueur du Fascisme décrit par la Presse dite "occidentale" comme une peuplade de sauvages stigmatisé depuis au moins 1917 ? Que savons nous sur cette souffrance de millions de gens acculés à la misère d’un tiers-monde glacé ?
    Pourquoi notre presse "libre" continue-t-elle sa guerre froide contre un peuple "composé "de vieillards "nostalgiques" "pitoyables" ou "risibles" qui manifestent bardés de médailles, à qui nous devons une grande part de notre libération du Nazisme et du Fascisme ?
    Traiterions-nous nos parents de la sorte ?
    La presse française n’a que d’yeux que pour les "réformateurs" qui se disputent aujourd’hui le Pouvoir en Russie et dans toute l’ex-URSS ? Que fait-elle à part verser des larmes de crocodiles sur la disparition de confrères martyrs que parfois elle met elle-même en danger, comme ces collaborateurs d’un reportage raccoleur et creux sur "Envoyé Spécial" de France 2, bilan : une journaliste disparue , un guide torturé et emprisonné en Azerbaîdjan, je crois ? JdesP