Les salariés d’Aéris retiennent leur PDG dans ses bureaux

Une dizaine de salariés d’Aéris, la compagnie aérienne toulousaine en liquidation judiciaire, retiennent leur PDG Charles-Henri Rossignol dans son bureau à Blagnac depuis mercredi matin, exprimant ainsi leur colère et leur ras-le-bol face à un chef d’entreprise "méprisant".

"Alors qu’il n’est même pas venu lors de la décision de la liquidation vendredi au tribunal de commerce, et qu’il affiche depuis le début un mépris de ses salariés, M. Rossignol s’est permis de venir au siège, alors que nous étions en assemblée générale", s’insurge Thomas Barre, un jeune salarié.

"Nous avons considéré cette venue comme un affront, et nous l’avons finalement bloqué son bureau, mais sans violence", a-t-il déclaré à l’Associated Press, en considérant cette action surtout comme un "mouvement de colère et de protestation".

Les salariés devraient décider dans le courant de l’après-midi s’ils continuent à le retenir pour la nuit, sachant qu’une réunion à la préfecture est prévue jeudi matin.
Environ soixante-dix à quatre-vingt salariés, selon eux, avaient manifesté mercredi en tout début de matinée devant l’aéroport de Toulouse-Blagnac, distribuant des tracts et organisant un bref barrage filtrant.

Les liquidateurs judiciaires, Mes Olivier Benoit et Liliane Vinceneux, ont "bon espoir" qu’une cellule de reclassement soit mise en place mais elle ne pourra être financée que par l’Etat.

Aéris a été placée en liquidation judiciaire vendredi par le tribunal de commerce de Toulouse. Trois cents à 310 salariés en CDI seraient concernés par le plan social. Par ailleurs, les salaires des personnes en CDD seront versés jusqu’à la fin de leur contrat. TOULOUSE (AP)