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Il faut viser un score à deux chiffres

Publie le mardi 31 octobre 2006 par Open-Publishing
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Clémentine Autain, 33 ans, adjointe (apparentée PCF) à la ville de Paris, est candidate à l’investiture des collectifs antilibéraux pour la présidentielle de 2007. Elle explique les motifs de sa démarche.

Etre une « femme, jeune et blonde » serait, selon vous, un handicap. Est-ce de l’humour ou de la lucidité ?
C’était une façon de rappeler avec humour que l’univers politique est relativement homogène. Il n’y a pas beaucoup de jeunes et de femmes. Mon atout majeur réside dans mon parcours politique, qui m’a ouverte aux différentes sensibilités de notre rassemblement.

Comment vous êtes-vous imposée ?
Les militants des collectifs me connaissent bien. Comme je suis jeune, c’est plus facile de s’imprégner. Mon âge fait aussi que je ne suis pas marquée par les luttes fratricides qui ont marqué cette partie de la gauche. J’ai été super présente. Je me sens synchrone avec l’état d’esprit et le fond de notre projet. Il n’est pas absurde qu’une offre politique nouvelle soit incarnée par une personnalité nouvelle. Mais je ferai la campagne de celui ou celle qui sera choisi(e).
Certains vous reprochent de tarder à faire le bilan de votre participation à l’équipe Delanoë...
Sur les insuffisances en matière de logement et de services publics, mon groupe a donné de la voix, mais n’a pas été suffisamment audible. Localement, les points d’accord avec le PS sont plus importants qu’à l’échelon national. Il y a des milliers d’élus communistes, écolos, socialistes antilibéraux qui sont dans des exécutifs locaux. Cette question n’est pas personnelle, mais collective.
Vous avez les dents longues...
Objectivement, j’ai des petites dents. Mais j’ai une grande ambition pour notre espace commun. Et je bosse.

José Bové, lui aussi candidat à l’investiture, papillonne-t-il ?
Il apporte sa contribution, fort de toutes ses batailles altermondialistes. On a besoin de lui.

Est-il le seul à pouvoir convaincre Olivier Besancenot de se retirer ?
La LCR affirme que ce n’est pas une question de casting, mais de garanties politiques. Je la crois. Notre texte commun précise que nous ne participerons pas à un gouvernement sous domination sociale-libérale. Et que l’orientation actuelle de la direction du PS ne permet pas d’envisager d’accord. Quoi de plus clair ? Au sein du collectif national, de nombreuses voix se sont élevées pour rediscuter franchement avec la LCR.

Le PCF a décidé de « proposer » la candidature de Marie-George Buffet. Seriez-vous une solution de compromis ?
Les communistes sont très investis dans les collectifs. Une écrasante majorité se retrouve sur la ligne de la direction visant à privilégier le rassemblement. Que le PC propose Marie-George est légitime. En faire un préalable risquerait de faire éclater les collectifs, ce serait irresponsable. Le fait que je sois apparentée communiste peut permettre de nous sortir de l’impasse.

Les collectifs ne sont-ils pas des coquilles vides ?
Les milliers de militants qui se démènent dans les quelque 700 collectifs apprécieront. Chacun peut constater l’ambiance et la dynamique des initiatives unitaires. Aucun meeting d’une seule des forces politiques du rassemblement ne peut rivaliser. Ensemble, nous pouvons attirer largement au-delà des franges militantes traditionnelles. Il faut mettre de côté les intérêts strictement boutiquiers, les ego. Qu’on arrête de se regarder le nombril. Divisés, on est morts. Rassemblés, on peut casser la baraque.

Quel score pour les antilibéraux en 2007 ?
Il faut viser un score à deux chiffres. Il n’est pas hors de portée. Nous voulons être majoritaires à gauche. Et le plus tôt sera le mieux.

Appellerez-vous à voter pour le PS au second tour ?
C’est dans notre texte. Toutes nos sensibilités ont toujours appelé à battre la droite et l’extrême droite.