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Marie-Segolene Royal et mai 68...

Publie le lundi 4 décembre 2006 par Open-Publishing
13 commentaires

de Bruno Lamothe

J’entends et lis régulièrement des opinions définitives sur Mai 68, et, depuis quelques mois, à toutes sortes d’occasion. Par exemple, celle, il y a un mois, d’Edith Cresson (oui oui, Edith Cresson...), qui donnait une interview dans Le Parisien. Titre : "Ségolène Royal, c’est la fin de Mai 68″, et je me disais "cette formule tape juste" ! Sans avoir compris qu’en fait... elle trouvait cela positif. Edith Cresson est ravie, elle le dit tout le temps, depuis, de ce penchant réac de Ségolène Royal.

Et de se lancer dans une ôde à l’autorité, au retour à l’ordre et autres “il faut en finir avec l’esprit de 68″. C’est pourquoi l’ancienne première ministre a décidé de soutenir la candidate de tous les socialiste (j’ai mal en diant cesmots)... Non seulement sur le plan économique, le vent blairiste de Royal fait frémir mais quand on pense qu’il faut lui ajouter ce souffle autoritaire, c’est la déprime... L’huere du questionnement avait donc sonné.

Mai 68 a-t-il été une révolution ? Une révolution ratée ? Ou un simple "rattrapage" d’usages économiques et sociaux ?

A l’appui des deux premières thèses, un formidable mouvement populaire qui fit vaciller la Vème République, la jonction d’un mouvement étudiant et d’une impressionnante grève générale, le débordement des grands appareils politiques et syndicaux....

J’ai eu l’occasion ces derniers temps, de pouvoir échanger avec des gens qui ont vécu cette période, ou y ont participé....

Les uns m’ont raconté comment, avant mai 68, il était impossible de distribuer des tracts « gauchistes » sans se faire rouer de coups par les militants du PCF ou de la CGT avant d’être embarqués au poste de police. D’autres me rappellent qu’avant cette époque, la majorité des ouvriers n’étaient pas mensualisés, et que beaucoup étaient embauchés à l’heure ou à la journée.

Des adolescentes de cette époque s’indignent encore des conditions de vie dans les lycées de filles, où il était interdit de porter un pantalon si la température était supérieure à -5°, où la « surgé » postée à l’entrée « essuyait » d’un chiffon sale les visages des filles, même très légèrement maquillées. Enfin, tous insistent sur une époque ou « Histoire d’O » était interdite, ou l’information était cadenassée et ou la liberté d’expression souffrait de beaucoup d’exceptions.

Rappelons-nous aussi la manière dont étaient alors considérées les filles-mères, les divorcés et les homosexuels.... J’arrête une énumération qui nous semble aujourd’hui impensable... C’était pourtant il n’y a pas 40 ans..!

Je crois que Mai 68 été une « remise à niveau », suite à une période de 10 années de prospérité économique et de profit, pour les salaires et les conditions de travail. Je pense qu’il a été aussi, précédé par la vague « yéyé » et les phénomènes d’Elvis et des Beattles, l’arrivée des jeunes (qui étaient déjà devenus un marché) sur la scène sociale. Je me dis enfin que ce séïsme culturel a été l’occasion d’une modernisation de normes sociales en partie étouffantes qui dataient d’avant-guerre. Ce souffle d’air frais s’est étendu dans quasiment le monde entier.

Certes, il a engendré ses excès, comme toute rupture, mais qui ne se souvient avec émotion, de l’ère de renouveau artistique et musical, du triomphe de la critique qui l’a accompagné ? Qui ne se rappelle de l’annonce de la réelle mort du stalinisme qu’a constitué 1968 en Tchécoslovaquie ?

Alors, faire porter les ratées de la massification scolaire, les comportement imbéciles de certains jeunes de ghettos, le « refus du travail », la dette publique,... aux soixante-huitard me semble comparable, par la mécanique qui sous-tend, à la méthode Le Pen pour chercher des boucs émissaires plutôt que de réfléchir aux inconséquences, aux fautes et aux légèretés des gouvernements successifs depuis ou à l’insatiable appétit de privilégiés qui n’en ont jamais assez.

http://laurentfabius2007.over-blog.com

Messages

  • Que voulez-vous faire, faire perdre la gauche en 2007 ? Mai 68, c’est très loin. Tout le monde a le droit d’évoluer. Unissons-nous pour gagner, au lieu de ruminer des vengeances déplacées.
    la politique, c’est vraiement moche, si c’est uniquement fait pour se taper dessus.

    • Pour faire gagner la gauche, il faut faire perdre Sainte Ségolène !

      (Car Sainte Ségolène est de droite, faut-il le rapeler ?)

      Pour le moment :

      Il y a des candidats de droite (Bayrou, Sainte Ségolène, Sarkonazi)

      Un candidat d’extrême-droite (Le Pen)

      Des candidats d’extrême gauche (Arlette, et Shivardi qui remplace Gluckstein)

      Mais il n’y a pas encore de candidat de GAUCHE ! (Sauf peut-être Besancenot, mais faut voir. Car il se désistera probablement en faveur par exemple de Bové au cas où il y ait un candidat unique pour la vraie gauche, celle mal nommée "gauche antilibérale".)

    • Il faut, quoi qu’il en soit, que la gauche soit représentée lors de ces élections. Royal représente le centre, qui est la partie molle de la droite, mais elle devra sans aucun doute changer de trajectoire...

    • Sainte Ségolène a osé proposer que les profs fassent 35 heures de cours ! Même la droite dure n’aurait pas osé ! Sainte Ségolène n’est pas au centre. Elle est franchement à droite, comme le reste de sa famille, dont une bonne partie est même carrément d’extrême-droite.

      on s’en foutrait de sa famille, si Sainte Ségolène montrait qu’elle est de gauche, si elle avait invité à voter NON à la constitution Giscard, par exemple. Mais, comme ce n’est pas le cas, et qu’elle n’a pas renié son père d’extrême droite ni quelques autres comme Anne-Christine Royal qui fut candidate à Limoges sous l’étiquette Front National, Hélène Royal qui est "légitimiste", Véronique Royal-Jallas qui fut une "écuyère" du Vicomte Philippe le Jolis de Villiers de Saintignon, eh bien, on est obligé de se dire que Sainte Ségolène est comme le reste de sa famille. Même si, heureusement, il est vrai que parfois (parfois seulement) les chiens font des chats.

    • Tu as raison, aujourd’hui Ségolène est le seul rempart solide pour éviter de bouffer un Sarko, qui une fois élu se dévoilera réellement. Tous les autres candidats de gauche ont peut être de la valeur mais n’ont aucune chance ! Voter pour moi ce n’est pas seulement se faire plaisir en faisant passer SON candidat de 2, 65% des voix à 2,650000000000000001 %, c’est par un choix réaliste influer réellement sur l’avenir de son pays.
      Et il en a bien besoin....

  • Que voulez-vous faire, faire perdre la gauche en 2007 ? Mai 68, c’est très loin. Tout le monde a le droit d’évoluer.

    Ah oui, Mai 68 est loin, bien trop loin ! Je parle du Mai 68 que j’ai connu, le Mai festif et jubilatoire, bien trop vite réprimé par la pénible logorrhée militante des prêcheurs incontournables, sexies comme des pots de fleurs sans fleurs. Et qui ont effectivement eu le droit d’évoluer, comme on a pu le constater !

    La "Gauche unitaire" ferait bien de se mettre un peu de fard à paupière et des t-shirt ras les pectoraux. Parce que pour l’heure, à ce que je peux lire de ci de là, c’est pas toujours folichon emballant !

    Le Yéti (nostalgique)

    PS : très bien l’illustration de cet article

    • Ségolène est de droite et pro-mur sionniste on s’en doutait ; Le PS n’a jamais pu se désolidariser franchement de la politique Israêlienne. Qui était aux commandes au moment du massacre des camps palestiniens de Sabra et Chatila qui les a dénoncé qui les a "laisser faire" ?Qu"elle a été le rôle du renseignement miltaire auprés de l’ambassade de france à beyrouth ? On ne sait pas ? Par contre ce qu’on sait c’est qu’Israêl la vertueuse, à la BOMBE nucléaire et ça ne gène pas Ségolène, on sait que la politique guerrière des Etats Unis se concocte dans les arrières salles Sionistes des gens comme Sharon, ça ne la gène pas non plus. Mais rien ne gène notre Ségolène il faut bien rétablir l’ordre juste dans le Monde et en Palestine comme dans notre pays. Bon courage. Gilles

    • Si Ségo a parlé d’un "ordre juste", c’est pour éviter d’avouer sa volonté d’un "ordre nouveau" car c’est bien ça qui a dû lui venir à l’esprit, avec toute sa famille d’extrême-droite !

    • Merci ! je pense à la téhorie du "grand moyen orient" de G. busch. Aux théories du néolibéralisme depuis 1974 mise en oeuvre du Chili à l’Argentine à l’Irlande du Nord voir l’exellent livre de R.Faligot "Guerre spéciale en Europe le laboratoire irlandais". Je pense à la casse organisée de tous les mouvements révolutionnaires d’europe et du reste du monde. Mais les socialistes ont l’habitude de se corrompre à toutes les guerres, coloniales ou pas, les socialistes sont discrédités pour toujours dans les mouvement’s de résistance du monde entier. Ils veulent cogérer le capital vesion atlantiste et y faire carrière. On a avec Ségolène et Montebourg un bel attelage de coquins qui dispute son proaméricanisme primaire au Noble Hongrois juif De Naguy Bosca Sarkozy. Gilles.

    • Ségo sera une sorte d’hybride entre Blair et Thatcher. Mitterrand, qui fut pourtant fasciste dans sa jeunesse et assez réactionnaire dans sa vieillesse, était un gauchiste comparé à ce que sera ségo si elle est élue !

  • Mais c’est bien vrai que c’est la fin de mai 68. Pour une bonne raison : les idées de mai 68 sont entrées dans les moeurs, en particulier l’éducation des enfants.

    Maintenant, il est temps de passer à autre chose : l’organisation de l’alternative au capitalisme financier dans le cadre d’un village mondial.

    RC de Toulouse.

  • Une petite remarque de quelqu’un qui est né en 1970, et donc ne sait pas ce qu’est 1968.

    Par contre - et là je ne comprend rien aux commentaires hors sujets - je n’ai pas arrêté d’entendre parler de cette periode comme d’un lointain passé révolu qu’il fallait oublier.

    Adolescent, j’ai posé la question à mon père qui était ouvrier en 1968, qui m’a dit qu’il se souvenait uniquement de la pénurie d’essence, et d’une période où les choses allaient plutôt bien. Il n’a jamais fait grêve car il a passer sa vie dans une PME dirigée par un petit patron réac dont la phrase favorite était "pour ceux qui sont pas contents, la porte est grande ouverte" (je devine pour qui il doit voter aujourd’hui, s’il est encore vivant)

    Les années 80 ont été les plus virulentes pour dégommer les "soixantes-huitards", c’est cette periode qui m’a marqué.
    L’alignement sur le modèle américain avec comme symboles NRJ, Mac-Donald, et surtout la religion de la réussite individuelle.
    L’Anti-communisme virulant et quasi hystérique comme ciment pour justifier la fuite en avant capitaliste.

    Je me rappelle d’une pub pour NRJ, qui montrait des jeunes en roller qui fuyait devant des soldats soviétiques dans le métro, évoquant clairement une invasion des "rouges".

    Les années 80, c’est l’idée qu’être libre, c’est de pouvoir consommer.

    Les années 80, c’est la psychose d’une guerre nucléaire déclenchée par l’URSS.

    Les années 80, c’est surtout l’apparition du SIDA et un nouveau discours moralisant qui fait l’apologie du retour aux vieilles valeurs d’antan (mariage, famille, patrie, travail).

    Les années 80, c’est le chomage massif et cette certitude que sans un bon diplome on était rien.

    Les années 80, c’est l’anti mai 68 je crois bien.

    Regarder maintenant, ces discours sur l’ordre et le respect, quelle hypocrisie si on les compare avec la stupide vulgarité regressive de ce qui est proposé au "djeuns" sur TF1 et M6.

    Cela serait cela l’héritage de 68 : les jeunes employés comme du bétail pour la Star-Ac ?
    Heureux d’être réduit à mendier quelques minutes de pseudo célébrité ?
    Il me semblait pourtant que c’était l’inverse , les jeunes prenant le pouvoir.

    Voilà pourquoi certains parmi ceux qui n’ont pas connu mai 68 voudraient en voir naître un autre.
    Pas pour moi, foutu, trop vieux maintenant.
    Mais pour la génération des 20 ans actuels.

    La culpabilité sur les "égarements" de cette période ne concerne pas les moins de 50 ans.

    Je pense que la haine du désordre atteint tous ceux qui obtiennent une place confortable.
    Il me semble que ceux qui ont le plus craché sur cette période sont ceux qui ont du mal a expliquer pourquoi ils sont habillés pareil que leurs parents, costume cravatte, 30 ans après avoir décrété la fin du conformisme.

    Derrière les discours méprisants de ces types qui assènent qu’il faut oublier cette période, je suis persuadé qu’il y a beaucoup de honte et de trouille.

    Comme dans la chanson de Brel, "Les Bourgeois".

    Comment expliquer qu’ayant été nourri de télé, de série américaines, je me retrouve plus dans le discours des "anciens" de 68 que des modernes convertis actuels ?

    Est-ce que c’est un virus qui traverse les générations ?

    La fin de Mai 68, la chute du communisme, la fin des idéaux, tout ce qu’on nous rabache ;
    Est-ce que ce n’est pas le discours de gens qui ont peur de leur propre fin ?

    Mais sous le bitume, il y a la terre.
    Et sous les pavés, toujours la plage.

    jyd.

  • La dirigeante française n’a pas non plus critiqué le mur de séparation entre Israël et la Cisjordanie édifié par les Israéliens. "Quand c’est nécessaire, c’est sans doute justifié, encore faut-il que les choses se fassent dans une bonne entente".

    Ne jamais oublier, notamment avant de voter, qu’elle a osé dire ça. En ignorant apparemment que la construction de ce mur a été condammnée par la justice internationale (dont bien évidemment Israël se fout). Si c’était un homme qui avait dit ça (comme dirait Marie Ségolène) ?
    Moi je dirais que c’est un salopard.

    Valère