Accueil > La commune n’est pas morte ! Pour un manifeste du nouveau prolétariat !

La commune n’est pas morte ! Pour un manifeste du nouveau prolétariat !

Publie le dimanche 10 décembre 2006 par Open-Publishing
2 commentaires

Photo de Corina Paltrinieri de l’admirable film sur la Commune de Paris réalisé par Peter Watkins

Photo de Corina Paltrinieri de l’admirable film sur la Commune de Paris réalisé par Peter Watkins

de Jean-Paul Legrand

J’accuse ce pouvoir de vouloir tuer tout espoir chez la jeunesse des quartiers populaires. Je l’accuse de son attitude méprisante et permanente contre les pauvres, et plus largement contre tout ceux qui subissent quotidiennement la violence sociale inhérente au capitalisme.

J’accuse ce pouvoir qui se vante de réduire le chômage mais qui en réalité ment et organise hypocritement la précarité, la désorganisation sociale, la casse industrielle. Je l’accuse de quadriller la société pour mettre en compétition les citoyens et tirer de leur travail le plus de profit possible afin d’augmenter les dividendes des actionnaires.

Je l’accuse de poursuivre le terrible héritage d’une tradition coloniale de mépris et de ségrégation à l’encontre des prolétaires, des plus exploités dont les fils et filles d’immigrés qui doivent donner en permanence des explications et presque de s’excuser d’être ce qu’ils sont car ils sont en réalité la mémoire vivante et accusatrice de ce capitalisme colonial ; cette mémoire vivante qui montre du doigt l’horreur des crimes commis ; car même ceux qui ne connaissent pas l’histoire, même ceux qui n’ont pas ou peu de conscience politique parmi ces frères dont les pères ou grand-pères sont venus d’Afrique, portent par leur simple présence, par le simple fait de leur pauvreté et de leur exploitation, oui, portent l’accusation de ce système profondément inégalitaire et injuste.

J’accuse le capitalo-sarkozysme de promouvoir l’ultra-libéralisme qui développe l’égoïsme, le chacun pour soi, la concurrence et la division. Je l’accuse de désigner l’étranger comme le responsable des maux dont souffre la société alors que c’est ce système qui les crée.

Le nouveau prolétariat se compose de tous ces frères exploités, les sans papiers, les sans abris, les sans droits, les sans emplois, ceux qui n’ont jamais voix au chapitre. Mais ce nouveau prolétariat c’est aussi la fraternité de tous ces "sans" avec les autres, ceux qui triment dans les usines et les bureaux pour des salaires de misère, ceux qui ont des Bac++++ et qui après avoir été préssurés au maximum par les patrons sont virés comme des malpropres.

Travailleurs, chômeurs, hommes, femmes, jeunes, préparons la révolution démocratique. N’oublions pas que nous sommes les fils et les filles des glorieux communards de Paris qui sont tombés pour la Liberté en défendant la première république ouvrière de l’histoire.

Ne nous laissons pas piéger dans les schémas pré-établis par ces "stars" du showbiz politique qui ne rêvent que d’une seule chose : enfermer le peuple dans le faux choix entre l’ultra-libéralisme et le social-libéralisme. Le nouveau prolétariat doit s’organiser, c’est urgent pour faire entendre la voix de la république sociale, de la république nouvelle qui peut naître de nos luttes !

C’est pourquoi, je déclare la guerre à la misère. A la misère matérielle, morale, culturelle dans laquelle chaque jour s’enfonce un peu plus ce pays. Je déclare la guerre à la guerre, aux idéologies qui présentent la domination de ceux qui possèdent comme un phénomène naturel et inéluctable, qui considèrent chaque chose comme une marchandise, qui ne voient l’être humain qu’au travers de ce qu’il peut rapporter financièrement.

Je déclare la guerre à ces idéologies qui donnent comme but suprême à la vie celui d’accumuler de l’argent et qui ne laissent comme alternative à ceux qui ne possèdent rien de devenir un rien, un presque rien, un moins que rien, que ces idéologies nomment avec mépris "les exclus".

Je déclare la guerre à toutes les idées, actes, actions qui empêchent les individus de maîtriser leur vie. Qui assignent à résidence l’intelligence de millions de gens en les excluant du travail. Qui ont décidé que le pouvoir ne pouvait se partager et surtout pas avec les pauvres !

Je déclare la guerre aux thèses de ces propangandistes qui monopolisent les médias sans avoir le moindre soupçon d’humilité et de respect pour la pensée d’autrui, en particulier pour celle des exploités.

C’est une guerre ouverte, totale, qui se mène avec les seules armes que ceux qui n’ont rien possèdent, c’est à dire seulement leur corps et leur âme, leur coeur et leur intelligence, leur histoire et leur solidarité, mais c’est une guerre résolument déclarée, déterminée.

De leur côté ceux qui prônent ces idéologies et qui les mettent en oeuvre à la faveur d’un capitalisme dominant, ceux-là pourront utiliser la répression, la matraque, les coups, la haine et la violence, et même toutes les machineries électroniques voire génétiques de répression, toutes les armes qu’ils ont coutume d’utiliser contre les pauvres, les sans-emploi, les sans-droit, qu’ils sachent que que nous préparons des armes non violentes bien plus fortes que les leurs, des armes de l’esprit dont le but est de se matérialiser dans la lutte démocratique et révolutionnaire et dont la puissance réduira leur système en une vulgaire poussière que l’histoire dissipera.

Eux qui n’ont que le mot "démocratie" à la bouche soit pour la louer, soit pour la vilipender, n’ont pas la moindre idée des capacités et des intelligences que peut déployer tout un peuple quand il se donne le projet de se libérer. S’opposant aux rapports de domination, d’exploitation et de violence, cette révolution a pour tâche d’enseigner et de pratiquer au quotidien la non-violence, le respect, la solidarité, la coopération, la démocratie comme modes de développement. Les prémices du communisme sont à l’oeuvre dans le capitalisme, les exploités ont la difficile tâche de les développer, de s’approprier les valeurs les plus progressistes de l’Humanité.

Les révolutionnaires doivent prendre de la hauteur comme Henri Barbusse le rappelait de façon métaphorique lorsqu’il écrivit son élévation en avion : voyons dans les évolutions du monde, toutes les possibilités qui permettront de nous libérer du capitalisme qui sème la mort et la misère, revenons aux analyses de classe et à la preuve que le capitalisme est inconciliable avec les intérêts de la grande masse des prolétaires du monde, que par la résistance, le rassemblement et la lutte sur ces bases de classe, il nous appartient tous ensemble de construire une société de partage et de coopération, maîtrisée collectivement par une démocratie institutionnalisée qui permettra d’agir pour partager les pouvoirs et les savoirs dans toutes les sphères de la société.

http://creil-avenir.com

Messages