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Nucléaire/Gironde - Le préfet veut faire annuler l’arrêté Mamère

Publie le lundi 5 janvier 2004 par Open-Publishing

BORDEAUX (Gironde), 5 janvier (Reuters) - Le préfet de la Gironde Alain
Géhin demandera mardi matin au tribunal administratif de Bordeaux de
suspendre un arrêté pris le 18 décembre par le député-maire Verts de Bègles
(Gironde), Noël Mamère, visant à interdire le passage et le transit des
convois ferroviaires de déchets nucléaires sur le territoire de sa commune.

"Le préfet a déféré la délibération devant le tribunal administratif parce
qu’elle est illégale. Un maire n’a aucune compétence en matière de
transports ferroviaires. Nous demandons la suspension en référé de cet
arrêté avant que le tribunal n’examine au fond la demande d’annulation", a
indiqué lundi à Reuters le directeur de cabinet du préfet, Rachid
Bouabane-Schmitt.

Noël Mamère avait pris cet arrêté "à la fois pour alerter l’opinion publique
et pour mettre l’Etat devant ses responsabilités", sa commune se trouvant
sur le parcours des trains de déchets nucléaires venus de la centrale
nucléaire du Blayais à destination du centre de retraitement de La Hague
(Manche).

"C’est, à ma connaissance, la seule grande agglomération à être traversée
par ce type de train. Ces déchets, c’est à peu près à chaque fois un tiers
de la centrale de Tchernobyl qui passe au milieu d’une population de 700.00
habitants", avait expliqué le candidat des Verts à la dernière élection
présidentielle.

Lundi, accompagné de militants anti-nucléaires, Stéphane Lhomme, président
de l’association Tchernoblaye et porte-parole national du réseau Sortir du
nucléaire, a déposé au cabinet du préfet une pétition de 2.012 signatures
demandant au préfet "d’interdire le passage dans cette agglomération des
trains de déchets nucléaires provenant de la centrale nucléaire du Blayais"
et "d’annuler votre procédure prévue demain au tribunal administratif de
Bordeaux".

Le 29 septembre, Stéphane Lhomme avait bloqué à son entrée en gare
Saint-Jean de Bordeaux un train formé d’une motrice et d’un wagon portant un
conteneur de déchets venus du Blayais.

Vêtu d’une combinaison blanche, il était ensuite monté sur le wagon où il
avait pris des photos et mesuré les radiations avant que les forces de
police n’interviennent.

"Si j’ai pu monter sur le wagon, on imagine mal comment des terroristes
armés d’un bazooka par exemple ne pourraient pas s’y attaquer. Et là on peut
craindre des milliers de victimes", assure-t-il, dénonçant également le fait
que les trains se dirigent au sud vers Bordeaux avant de repartir vers le
nord, "tout cela pour des raisons essentiellement économiques".

Dépêche Reuters - 05-01-2004 13:36