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La croisade de Sarkozy contre les SDF

Publie le lundi 25 décembre 2006 par Open-Publishing
6 commentaires

de Claude Urbanski

Une association "Les Enfants de Don Quichotte" est à l’origine d’une expérience intéressante pour sensibiliser les gens au sort des SDF. La manière : inciter les citoyens à accepter de passer une nuit sous une tente plantée sur un trottoir de Paris pour éprouver (physiquement) une partie du vécu des SDF.

Je mesure mes propos en disant que l’expérience est intéressante car je ne crois pas que la démonstration modifie l’avenir des SDF. Ceux qui se présentent pour tenter cette expérience sont, en effet, volontaires et donc a priori en empathie avec les sans-abri. Quant aux autres qui préfèrent dormir dans leur lit, ils ne sont pas forcément insensibles à la détresse des indigents et préfèrent manifester concrètement leur sympathie par des dons aux associations caritatives. Mais les dons faits aux associations ne suffisent pas.

Le gouffre entre ce qui est reçu puis distribué aux démunis et la misère existante est tout aussi impressionnant sinon plus que celui de la Sécurité sociale. À la différence que nos gouvernants nous rappellent sans cesse « l’infortune » de la Sécurité sociale mais occultent la misère d’un trop grand nombre de leurs administrés. Ils doivent subodorer que voter n’est pas la préoccupation première des nécessiteux d’où leur manque d’intérêt pour cette classe sociale.

Sarko 1er, toujours opportuniste, déclare aujourd’hui que, s’il est élu Président de la République, personne ne dormira plus sous une tente dans deux ans. La promesse de Sarko 1er a été accueillie avec beaucoup de scepticisme mais c’est peut-être un tort. Pour qui l’aurait oublié, Sarko 1er est actuellement Ministre de l’Intérieur.

Pour qui ne l’aurait pas remarqué, Sarko 1er est omniprésent, tant à Paris que sur tout le territoire français. Il me paraîtrait donc surprenant qu’il n’ait pas eu connaissance d’un petit fait divers vieux de tout au plus une trentaine de jours et qui a fait l’objet d’un communiqué de presse indigné de Médecins du Monde le 24 novembre 2006 : “En ce début de l’avant-dernière semaine de novembre, des jeunes, femmes et hommes, en couples ou isolés ont été chassés de la Place de la République par les forces de l’ordre. Quatre tentes qui avaient été distribuées par Médecins du Monde ont été détruites. Gare d’Austerlitz, des sans-abri nous ont prévenus qu’ils devraient décamper la semaine suivante, sans proposition alternative.”

Par ailleurs, je me souviens qu’à une certaine époque, le même Sarko 1er avait promis que les Parisiens ne seraient plus agressés par la vue des péripatéticiennes exhibant leurs charmes sur les trottoirs, ni dérangés par les mendiants faisant la manche dans le métro. Il a tenu parole et j’ignore ce qu’il en est des péripatéticiennes car nous n’avons pas les mêmes horaires de vie, mais pour ce qui est des mendiants, ils commencent tout juste à réapparaître dans le métro après une longue période d’absence. Et pendant toute la période où on ne les a pas vus, je me suis inquiétée de savoir ce qu’ils étaient devenus. Car, s’il était une chose dont j’étais bien certaine, c’est qu’il ne leur avait pas été alloué de miraculeux subsides leur permettant de se loger et de se nourrir sans avoir à quémander.

S’il était une chose dont j’étais bien certaine, c’est qu’il ne leur avait pas été proposé un emploi inespéré (le taux de chômage n’ayant pas été revu spectaculairement à la baisse) leur permettant de se réinsérer dans la société. Disparus, comme par enchantement, ces vieillardes en haillons au visage éteint et ces hommes voûtés au regard fiévreux. Escamotés ces gaillards furtifs marmonnant des imprécations dirigées contre les nantis avaricieux, et ces violoneux et joueurs d’accordéon désaccordé à qui le quidam abandonnait une pièce pour que cesse le martyre de ses tympans.

Subtilisées ces femmes impénétrables avachies dans les couloirs de métro et tenant dans les bras des poupons asthéniques que je m’étonnais de n’entendre jamais pleurer. J’avais donc cauchemardé sur le sort de ces malheureux, les imaginant embarqués, entassés, dans des camions, transportés hors de la ville avec la complicité d’une nuit anonyme pour être déversés comme des détritus en rase campagne, loin du regard de ceux que leur misère offusquait.

Il y a pire que ceux qui promettent et ne tiennent pas parole ; il y a ceux dont on préférerait ne recevoir aucune promesse.

http://hern.over-blog.com/

http://www.leflambeau.com/?p=154

Messages

  • ....Plus aucun SDF d’ici 2 ans (s’il est élu ?)

    Une partie risque d’être décédée

    Une partie d’être expulsée

    la dernière aux "travaux forcés"

    http://www.syti.net/Repression.html

    http://www.syti.net/TwoWorlds.html

    http://www.syti.net/LiberalFascisme.html

    Michèle

  • J’ai été voir les tentes le long du canal Saint Martin, ça fait mal au coeur de voir tous ces gens, jeunes, vieux, hommes, femmes, dans une misère aussi grande.

    Ce qui est triste aussi c’est que la solidarité dans notre pays (riche, il faut le rappeler), est au point mort, : chacun pense d’abord à soi, ensuite à soi et enfin à soi : l’individualisme est triomphant.

    On a ainsi pas mal de chance de voir se réaliser la prédiction du comédien Jean Rochefort, qui disait à l’autre jour à la TV que si nous (la société ou l’Etat censé représenter cette société) n’agissons pas pour trouver des solutions à ce problème et bien, avec l’habitude, la situation révoltante des sans logis ne nous révolterait plus : c’est ce qui d’ailleurs est en train de se passer.

    S’il y a faute ? A qui la faute ? A la Société qui ne fait pas les efforts qui lui revient, efforts qui font justement qu’un groupe d’humains qui vit dans un même espace est une Société ? A l’Etat, qui ne se préoccupe pas (assez) des SDF ? Aux SDF qui ne s’aident pas eux-mêmes (on a l’image du SDF saoul, la bouteille d’alccol à la main) ?

    Dans tous les cas, près de 100 000 SDF, plus de 20 000 enfants à la rue, une espérance de vie d’environ 40 ans, il y a quelque chose qui ne tourne plus rond...

    Alper Y.

    • c’est p’tete le resultat de decennies a voter donc a s’en remettre aux elues du systeme... pour eux la charge de resoudre tout ...et de se dire que seul’e’° on n’ait rien sauf si tu te parres des millions de suffrages de ceux qui ne peuvent plus rien parce qu’ils ont nourris les ogres qui s’en fout’ de la misere car nez pas il y a belle lurette que cela est madame et pi a st eus’tache dans leur quartier montorgueil ils ont leurs pauvre e e a eux la soupe sur le parvis de l’eglise ...pask’a l’interieur cela ne se peut qd meme pas les taches les miettes ... ;et puis l’odeur mon dieu quelle horreur il faudrait desinfecter avant d’aller a la messe dominicale ...et puis ils sont habitues ,adaptes ces povres c’est naturel chez eux depuis le temps ou ...IEL se vautrent bohemes.. ; mai pas bohemienne°°° rom’anichelle°°° tzigane°°°raveurs °*°*°*et k’za tourne les roues sont faites pour za et les paves c’est du boulot non ! de prolos oui ! si oh si si si ouaie

      bd

  • Lorsqu’on voit le niveau de vie de nos gouvernants : Président, 1er Ministre, députés, Sénateurs, députés européens, conseils généraux, conseils régionaux, Communautés urbaines, Mairies des grandes villes, Commissions en tous genres ........, eh bien, on peut penser qu’il ne reste plus beaucoup pour les plus faibles !
    Lorsque j’entends le mot COMPETITIVITE dans la bouche des donneurs de leçons, je me demande à combien de pauvres et de très pauvre ils espèrent avoir dans la société ; et si on commençait par eux, en leur supprimant tous leurs privilèges et en leur donnant le SMIC pour salaire ?

  • ET POURTANT AU CHATEAU DE VERSAILLE IL Y A DE LA PLACE ...

  • sarko élu :
    pour savoir ce qu’il va faire des sdf et autres : faites vous une toile (V pour vendetta par exemple)