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Italie : Monsieur le juge Francesco Lalla, qu’attendez-vous pour demander les procès ?

Publie le jeudi 15 janvier 2004 par Open-Publishing

Italie : Monsieur le juge Francesco Lalla, qu’attendez-vous pour demander les procès ?

Monsieur,

le 12 septembre dernier, à la conclusion des enquêtes sur l’école Diaz et la
caserne de Bolzaneto (deux endroits de Gênes où, en Juillet 2001, se déroulèrent
les faits qui font l’objet de l’enquête préliminaire : NdT), nous avons pensé : "On
y est, enfin". Après plus de deux ans de travail, la Procure de Gênes que vous
dirigez était arrivée à une conclusion, faisant parvenir les "avis de fin d’enquête",
prélude au demandes de mise en état d’accusation. Depuis ce jour quatre mois
ont passé désormais et ces demandes de mise en état d’accusation on ne les a
pas encore vues. Pouvons-nous vous demander respectueusement pourquoi ?

Nous savons que quelques enquêtés ont profité de la faculté de demander de nouveaux
interrogatoires et des suppléments d’enquête, mais nous savons que cette activité est
elle-même conclue. Pour Bolzaneto, d’après ce qu’on en a lu dans la presse, de
nouveaux éléments ont fait surface et de nouveaux enquêtés sont apparus, et peut-être
le retard des demandes de mise en état d’accusation s’explique-t-il ainsi. Mais
pour la Diaz ?

A ce que nous en savons, pour cette enquête la seule nouveauté après le 12 septembre
2003 est la demande, faite par quelques enquêtés, de déplacer tout à Turin. Vous
avez nié vous-même l’existence de raisons suffisantes pour une pareille demande
. Maintenant il y a un recours en Cassation. En ce qui nous concerne, nous nous
sommes exprimés plusieurs fois sur cette opération, que nous considérons comme
un expédient : on veut fuir Gênes pour retarder le procès, brouiller les pistes
en en appelant aux chicanes procédurales et jeter une ombre sur la Procure elle-même.

Cette stratégie, adoptée par quelques enquêtés, qui sont tous des dirigeants
de haut niveau de la Police nationale, ne nous paraît pas très digne et semble
indiquer le peu de sensibilité pour leurs devoirs de ces serviteurs de l’Etat.
C’est pourquoi nous ne voudrions pas que le retard dans la définition des demandes
de mise en état d’accusation par la Procure que vous dirigez ait un rapport avec
l’attente d’une décision de la Cassation sur le déplacement à Turin. Les deux
choses, sur le plan juridique, ne sont pas liées l’une à l’autre. Pour cela,
croyons-nous il ne devrait y avoir aucun autre retard de votre part.

Nous avons attendu patiemment, pendant plus de deux ans, la fin des enquêtes,
et maintenant nous ne comprenons pas cette dilation ultérieure. Nous ne voudrions
pas en arriver à penser que ce retard dépend d’une sorte de soumission aux stratégies
défensives - appelons-les ainsi - des enquêtés. Nous vous demandons de nous aider à effacer,
par les faits, ce doute qui est en train de naître en nous.

Avec nos respects

Enrica Bartesaghi Lorenzo Guadagnucci

COMITE VERITE ET JUSTICE POUR GÊNES

(Traduction de M.c. et G.R.)

14.01.2004
Collectif Bellaciao