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EDF-GDF : journée de grève et d’actions contre le changement de statut

Publie le mardi 20 janvier 2004 par Open-Publishing

Les fédérations syndicales CGT, CFDT, et FO des gaziers et électriciens appellent à une journée nationale de grève et d’actions, mardi, pour s’opposer au changement de statut d’EDF et de GDF prévu dans le cadre de l’ouverture à la concurrence européenne du marché de l’énergie.

Les revendications porteront également sur les emplois, les salaires, ou encore la défense des acquis sociaux et notamment du statut particulier des retraites des gaziers et électriciens.

La journée se traduira par des rassemblements locaux, et, selon la CGT, des actions comme le passage des compteurs en tarif de nuit, ou le rétablissement de l’électricité à des familles en situation précaire, qui sont privées de courant pour cause d’impayés.

Des baisses de production d’énergie dans les centrales sont également envisagées,
sans pour autant entraîner de coupures.

"Le 20 janvier s’impose aux électriciens et gaziers comme un moment fort du développement de l’action et de la construction du rapport de force, pour peser sur le processus de déréglementation, les choix de politique énergétique et sur la politique sociale des entreprises et des salariés du secteur énergétique", déclare la CGT dans un communiqué.

L’organisation syndicale, majoritaire à EDF et GDF, appelle à "donner un signe fort aux directions, au gouvernement, et à Raffarin".

Le 12 janvier dernier, lors de ses voeux à la presse, le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin a confirmé le changement de statut en 2004 d’EDF et de GDF, changement grâce auquel le gouvernement entend faire de ces deux entreprises "des champions mondiaux, notamment dans les domaines du nouveau et post-nucléaire".

Dimanche soir, le PDG d’EDF François Roussely a rappelé de son côté que le changement de statut -pour permettre à l’opérateur d’accéder au statut de Société anonyme- devait intervenir d’ici au 1er juillet prochain, date de l’ouverture à la concurrence européenne du marché de l’énergie pour les entreprises et les collectivités locales, et a même évoqué l’ouverture du capital de son entreprise.

M. Roussely a ainsi souligné, lors du Grand Jury RTL-LCI-Le Monde, qu’il était "vital" d’être "à l’heure le 1er juillet 2004, car là, nos concurrents ne nous attendront pas et nous feront perdre des parts de marché". Il a ajouté qu’"immédiatement derrière, et dans une chronologie qui est de l’ordre de quelques mois derrière, nous aurons besoin de poser le problème de fonds propres".

François Roussely a ainsi indiqué que si l’Etat ne met pas la main à la poche, il faudra "bien se tourner vers le marché financier, vers nos clients comme nos salariés, qui pourraient être nos premiers actionnaires".

La CGT, la CFDT et FO, qui sont également opposées à l’ouverture du capital, entendent bien s’engager dans un bras de fer avec la direction et le gouvernement -dont le mouvement de mardi constituera une première étape. Une manifestation nationale à Paris est d’ores et déjà envisagée pour la fin du mois de mars selon la CGT. PARIS (AP)