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La Chine et la Russie n’ont pas forcément bien compris le concept de "droits humains"...

Publie le samedi 13 janvier 2007 par Open-Publishing
17 commentaires

La Chine et la Fédération de Russie ont fait usage cette nuit de leur veto contre un projet de résolution du Conseil de sécurité, qui appelait le Myanmar (ex-Birmanie) à faire des choses absolument inconcevables : la respect des droits de l’homme et l’autorisation de l’accès humanitaire.

Le Myanmar est l’une des dictatures militaires les plus dures au monde. En comparaison, le régime chinois est "modéré", et guantanamo, un camp du club med’.

Le projet de résolution soumis par les Etats-Unis et le Royaume-Uni a reçu l’opposition, outre la Chine et de la Fédération de Russie, de l’Afrique du Sud. Elle a aussi rencontré trois abstentions, celles de l’Indonésie, de la République du Congo et du Qatar.

Le projet exhortait le Myanmar à faciliter les bons offices du Secrétaire général des Nations-Unies, lui demandait de cesser les attaques militaires contre les civils, notamment les minorités ethniques et de mettre fin aux violations des droits de l’homme.

Le projet de résolution appelait aussi la junte militaire à autoriser l’accès aux organisations humanitaires, à éliminer le travail forcé (surtout celui des enfants de moins de 6 ans) et à entamer un "dialogue politique substantiel conduisant à une véritable transition démocratique", à commencer par la libération de la Daw Aung San Suu Kyi.

Le Représentant chinois, Wang Guangya, visiblement nullement au courant des propos de Madame Royal sur les "droits de l’humain", et les "énormes progrés chinois en ce domaine", a estimé que le Myanmar faisait face à "d’importants défis justifiant une certaine lattitude", que tout pays avait "une marge d’amélioration" et que son pays espérait que le Myanmar pourrait "prioritairement améliorer sa situation économique" et un jour "instaurer une démocratie ouverte".

Il a continué en soulignant que ce processus demanderait un dialogue et de la patience.

"La situation au Myanmar relève principalement des affaires internes d’un pays souverain. La situation actuelle ne constitue pas une menace à la paix et à la sécurité de la région", a-t-il poursuivi. On dirait presque le discours de la candidate des socialistes.

"Personne ne contestera que le Myanmar fait face à de graves défis tels que les réfugiés, le travail des enfants, et le trafic de drogues, mais des problèmes similaires existent dans de nombreux autres pays", a-t-il encore osé affirmer.

L’ambassadeur chinois semblant, de plus oublier que l’ex-Birmanie est l’un des rares pays au monde refusant toute intervention d’ONG pour lutter contre le virus du SIDA.

"Cela ne doit pas conduire à ce qu’il soit arbitrairement qualifié de menace à la paix et à la sécurité, que la situation soit inscrite à l’ordre du jour du Conseil et que cela soit suivi de l’adoption d’une résolution", a-t-il ajouté.

A l’issue du vote, le représentant des Etats-Unis s’est déclaré "profondément déçu" par échec du Conseil de sécurité à dénoncer les pratiques de meurtre, de viols et de répression de la population, tandis que le trafic de drogues se poursuit.

Pour sa part, l’ambassadeur du Royaume-Uni a aussi exprimé sa déception devant la presse, soulignant que les 9 votes en faveur de la résolution exprimaient la préoccupation de la communauté internationale.

Il a aussi expliqué que le vote s’était notamment heurté sur la question de la compétence du Conseil de sécurité, qui n’est pas chargé spécifiquement de la protection des droits de l’homme, mais des menaces à la paix régionales ou mondiales.

"Le Royaume-Uni croit fermement que la situation au Myanmar représente une menace à la sécurité de la régionet aux principes fondamentaux de l’ONU", a-t-il affirmé.

Enfin, Vitaly Churkin, l’ambassadeur de la Fédération de Russie, a réitéré la position de son pays, selon laquelle la question du Myanmar ne relevait pas du Conseil de sécurité.

"Si c’est une question de défense des droits de l’homme, elle ne relève pas du Conseil, si c’est une question de menace à la paix régionale, il faut écouter l’opinion des pays voisins", a-t-il souligné.

La Russie avait déjà voté contre l’inscription de cette question à l’ordre du jour du Conseil. Il faut dire que dans le domaine des droits de l’homme et de la paix régionale, le gouvernement russe est un eldorado : assassinat de journalistes, d’opposants, chantages contre les ex-pays de l’URSS, génocide tchétchene, etc. etc.

Ban Ki-moon a récemment appelé les autorités birmanes à étendre une mesure d’amnistie à l’égard de 40 prisonniers politiques à "tous les prisonniers politiques du pays, dont Daw Aung San Suu Kyi", symbole de la lutte pour la démocratie dans le pays.

http://www.changer-le-ps.com

Messages

  • cet article ignore totalement les enjeux international réel et le camouflet nécessaire qui vient d’être infligé aux Etats-Unis.

    la demande des Etats-Unis a été repoussée essentiellement, et avec juste raison, parce que le conseil de sécurité a à se prononcer sur la paix et les questions la menaçant. Qoique l’on pense de la Birmanie et de son gouvernement il ne met pas en cause la paix mondiale.

    Il existe des institutions chargées au sein de l’ONu de résoudre ces problèmes des Droits de l’homme, il est vrai que les Etats-Unis en ont été exclus par l’assemblée générale alors que Cuba a été élu avec exclamation.

    pour l’ensemble des pays du monde et singulièrement du tiers monde, les droits de l’homme tels que les définissent les Etats-Unis et l’union européenne sont une escroquerie. Et le veto, l’adhésion de nombreux membres du conseil de sécurité de refuser de considérer une plainte des etats-Unis alors qu’ils disséminent la torture, créent guantanamo et créent la situation irakienne est une bonne chose.

    Cet article une fois de plus ne mesure aucun des enjeux réels de l’ONu et adopte un point de vue occidental, impérialiste et imposant sa loi...

    Danielle Bleitrach

    • Je réagirai rapidement. Tant d’inconséquence est proprement sidérant : si combattre Guantanamo revient à soutenir les généraux birmans, si ceux-ci constituent un frein à l’impérialisme, on est pas arrivés... Ce qui me frappe le plus : quelle compétence avez-vous pour évoquer ce sujet ? Vous aviez déjà répondu il y a plusieurs semaines à un article que je postais sur ce site. Vous y écriviez vous-même ne rien connaître à la situation en Birmanie, ce qui ne vous empêchait déjà pas de donner votre avis. Mais si vous ne connaissez rien à la Birmanie, d’où vous viennent ces affirmations si péremptoires ? Au passage, pour votre information, renseignez-vous un peu plus : vous découvrirez alors que la junte birmane a peut-être des relents impérialistes et que sa sympathie pour les mouvements d’extrême-gauche (puisqu’il n’y a que ça qui vous intéresse) n’est pas vraiment marquée. En conclusion, ce serait peut-être bien d’avoir une attitude plus responsable, c’est-à-dire de ne pas ajouter votre voix à toutes celles qui estiment qu’on peut se permettre de prendre la parole publiquement sur tout et n’importe quoi quel que soit son niveau d’information et de compétence. Constituer des alternatives, c’est peut-être être capable de délivrer autre chose que des opinions. Prendre la mesure des enjeux dont vous vous saisissez par pure idéologie, je crois, l’implique.

      Cordialement,

      Frédéric Debomy, coordinateur de l’association Info Birmanie.

    • je ne vous parle pas de la Birmanie, mais du veto de la Russie et de la Chine qui est parfaitement juste sur le plan juridique... Surtout dans le contexte actuel...

      Je ne parlerai pas de la Birmanie dont je ne sais que ce qu’on en sait en ayant lu ça et là quelques articles mais de droit international et des compétences du Conseil de sécurité.

      Danielle Bleitrach

    • @ Frederic : Merci de votre réponse, qui est extremement bienvenue

      @ Danielle : Non seulement, l’ONU n’a pas pour seule mission le maintien de la paix, mais, bien entendu, et fort heureusement que la sauvegarde des droits de l’homme en est une mission essentielle.

      La Chine et la Russie n’on pas agi contre la politique des Etats-Unis, mais parce qu’ils considerent, depuis plus de 40 ans, la birmanie comme leur terrain de jeu, et ont agi par une certaine solidarité entre dictatures...

  • Je ne suis absolument pas d’accord avec cet article et ceci pour deux raisons évidentes :

    1 Du strict point de vue juridique le conseil de sécurité n’a pas pour compétence les problèmes posés par la résolution.et donc justifie pleinement le refus de vote (veto) de celle-ci par la Chine et la Russie qui d’ailleurs n’aurait pas du venir jusqu’au CS(Nouvelle orientation du Secr.Génér. favorable aux USA)

    2 Cette nouvelle orientation est à mon avis dangereuse car elle introduit la possibilité d’ingérence (aujourd’hui la Birmanie et pourquoi pas demain le Vénézuéla,Cuba ,la Chine ou tout autres pays qui indisposerait Bush ou ses acolytes) Il s’agit donc d’une position de principe qui aurait du être reprise avec davantage de vigueur et montre bien les liens qui aujourd’hui unissent les pays occidentaux et par la mêmes les limites de leur"indépendance"sans oublier leurs propres contradictions.

    Bien sur compte tenu de la situation birmane cette prise de position peut apparaître comme injuste et c’était bien sur ce que comptait les USA pour introduire ce dangereux précedent.

    Roger bretagne

    • Roger Bretagne a expliqué mieux que moi le fond du problème, j’ajouterai encore deux ou trois informations sur le contexte et sur les intitutions onusiennes :

      1) il existe un commission des droits de l’homme qui a été recemment réformée parce que l’ancienne s’est effondré sous le discrédit et en particulier l’attitude de l’Europe et des Etats-Unis qui en faisaient le tribunal des pays du tiers monde tout en refusant que soient abordées des questions comme Guantanamo. Les Etats-Unis n’ont même pas osé présenter leur candidature et ils essayent dont de faire jouer un rôle qui n’est pas le sien au Conseil de sécurité.

      2) Le contexte est tout de même celui des discours de Bush et des menaces d’extension du conflit irakien. La Chine et la Russie ont sans doute voulu marquer un coup d’arrêt.

      3) il est possible que pour la Chine joue également la signature dimanche d’un accord commercial entre le Sud-Est asiatique et la Chine. Ce qui marque une étape importante en vue de créer la plus vaste zone de libre-échange au monde mais qui pourrait rapidement tourner à la faveur de Pékin.

      Un accord sur la libéralisation des biens avait été déjà été conclu en novembre 2004. Si le projet final prend corps, il s’agira de la plus vaste zone de libre échange au monde qui couvrirait quelque 1,7 milliard d’habitants.

      De son côté, l’Asean tente d’accélérer sa propre intégration en vue d’un marché commun à l’européenne à l’horizon 2015, soit cinq ans avant la date initialement prévue. Avec un PIB cumulé de près de 876 milliards de dollars et un volume d’échanges de 850 mlliards de dollars, l’Asean rêve de s’affirmer entre les géants indien et chinois.

      L’Asean comprend la Malaisie, l’Indonésie, les Philippines, Singapour, la Thaïlande, Brunei, le Laos, le Vietnam, le Cambodge et la Birmanie.

      on voit que même dans ce dernier cas la question n’est pas celle de soutien de dictatures entre elles mais bien d’un monde dont nous ignorons tout et qui est entrain de former un nouveau pôle en liaison avec le groupe de shangaï. Nous sommes dans un monde multipolaire que les Etats-Unis tentent de bloquer en vain.

      Danielle Bleitrach

    • Je ne vais pas passer mon temps à reprendre chacun de vos mots mais il me semble que le tempérament impérialiste chinois n’est pas moindre que celui des américains...Une question : vous pensez que les Chinois rêvent d’un monde multipolaire ? Vous ne regardez les choses que d’un angle de vue, celui qui vous intéresse : la domination des uns (le "Tiers-Monde") par les autres (l’Occident), ce qui fausse tout. Vous ne semblez pas vous apercevoir que, sans qu’il s’agisse de nier quoi que ce soit, le monde est déjà plus "multipolaire" que vous ne le croyez, les rapports de force déjà plus complexes.
      Sur la question de l’ingérence : ça semble être le crime ultime. Là encore ça me semble un peu plus compliqué. Il peut y avoir de bonnes raisons d’"ingérer" à mon avis. Mais je vous rassure, je vois bien où est le problème : qui ingère, au nom de quoi ? Cependant il ne faudrait pas oublier que si la Russie s’oppose à une ingérence dans les affaires intérieures de la Birmanie au nom d’une question de principe, c’est peut-être aussi (entre autres) que Poutine n’aimerait pas qu’on aille un jour lui demander des comptes sur la Tchétchénie. J’ai bien peur que tout ça n’ait pas grand chose à voir avec la défense d’un monde multipolaire tel que vous l’entendez. A moins que la règle de ce monde "multipolaire" ne soit : c’est chez nous, donc on a le droit d’y réprimer nos populations comme on veut et il n’est pas question qu’un impérialiste vienne nous empêcher de le faire. Très bien. En attendant, l’échec de la résolution à passer ralentit le processus qui mettrait fin, en Birmanie, à des pratiques telles que l’usage du viol comme arme de guerre. Vous savez, il n’y a pas que Guantanamo dans le monde. Sauf pour ceux qui, tout en prétendant prendre le parti de ceux qui subissent l’impérialisme de l’occident, semblent paradoxalement oublier que le reste du monde existe et agit. En fait, votre description des "enjeux réels" est complètement abstraite : elle exclut trop de choses, pour la simple raison que votre lecture du monde n’en retient que certaines.

      Frédéric Debomy.

    • PS

      Quant à votre tentative de démontrer que vous prenez en compte les enjeux internationaux et la manière dont les autres parties du monde agissent, justement, elle me fait penser aux pratiques d’une information dominante que vous éxécrez certainement, où un "spécialiste" agite chiffres et données sans grande pertinence pour avoir l’air de savoir de quoi il parle.

      F.D.

    • PPS

      Pour l’information du lecteur :

      Le Conseil de sécurité se compose de cinq membres permanents disposant du droit de veto : Chine, Etats-Unis, Fédération de Russie, France et Royaume-Uni.

      Les pays ayant voté pour la résolution : Etats-Unis, Royaume-Uni, France, Belgique, Ghana, Italie, Panama, Pérou, Slovaquie.

      Les pays ayant voté contre : Chine, Fédération de Russie, Afrique du Sud.

      Les pays s’étant abstenu : République du Congo, Qatar, Indonésie.

      F.D.

    • Et puisque je suis finalement plus bavard que je ne l’annonçais, je répondrai aussi, brièvement, aux arguments de Roger Bretagne :

      1. Le CSNU a pour mission le maintien de la paix et de la sécurité internationales. Le cabinet DLA Piper Rudnick Gray Cary a rédigé, à la demande de Vaclav Havel et Desmond M. Tutu, un rapport expliquant en quoi une intervention du CSNU en Birmanie s’avérait justifiée. Nous (Info Birmanie) avons traduit et publié en français ce rapport originellement intitulé "Threat to the Peace : A Call for the UN Security Council to Act in Burma". Je ne dis pas que son contenu ne doive pas être discuté : je signale cependant son existence et incite à étudier son contenu.
      Les nombreuses résolutions de la Commission des droits de l’homme de l’ONU sur la Birmanie n’ont eu aucun effet en raison de leur caractère non contraignant. C’est pourquoi le fait que cela puisse se passer au niveau du Conseil de sécurité a paru à beaucoup un saut qualitatif important. N’y voyez pas une confirmation de l’affirmation selon laquelle les USA essaient de faire faire au CSNU ce qu’ils ne peuvent plus faire par l’instance appropriée : ceux qui ont apprécié ce saut qualitatif estiment que la Birmanie pose problème et qu’il faut trouver moyen de le résoudre. Je signale au passage que subordonner la situation en Birmanie à la nécessité d’infliger un "camouflet nécessaire" aux américains me gêne car j’ai l’impression à vous lire que, dans le fond, ce que subissent les birmans n’est que de peu d’intérêt au regard de vos petites obsessions.
      Puisque vous ne semblez l’un et l’autre ne voir derrière tout ça que l’action des USA, deux précisions : une action du CSNU en Birmanie est demandée par les démocrates birmans eux-mêmes, représentants légitimes de la population privés du droit d’exercer leurs prérogatives suite au refus de la junte de reconnaitre les élections de 1990. Est-ce que ça ne donne pas une certaine légitimité à cette action ? Est-ce que ça n’est pas plus important que le fait que les USA soutiennent la résolution ? Deuxième remarque, sur la "nouvelle orientation du SG favorable aux USA". Si vous parlez du nouveau SG, je vous signale que Kofi Annan était favorable à une prise en charge du problème birman par le CSNU. Et si vous ne parlez pas du nouveau SG : vous n’ignorez pas, je suppose, que les relations entre Kofi Annan et les USA n’étaient pas spécialement au beau fixe. Il faut arrêter de voir la "main" des Etats-Unis partout !

      2. Il me semble que le problème se pose autrement que vous ne le posez : après tout le risque que vous évoquez est déjà en quelque sorte écarté puisque Chine et Russie sont au Conseil de sécurité et peuvent user de leur droit de veto. La preuve, ils l’ont fait ! La question puisque les forces sont plus "équilibrées" au sein du CSNU qu’on ne le dirait à vous lire n’est-ce pas plutôt : qu’est-ce que la Chine et la Russie en font, de cette position qu’ils ont ? Ce qu’en font les occidentaux vous inquiètent, c’est légitime. Mais vos raisonnements ne sont focalisés que sur ce que les occidentaux font alors qu’ils ne sont pas tout seuls au Conseil de sécurité ! Désolé, mais j’ai encore le sentiment que parfois ceux qui prétendent défendre "le reste du monde" n’arrivent pas à le voir comme un acteur de la marche du monde. Et je ne trouve pas spécialement rassurant que Chine et Russie usent de leur droit de veto pour permettre au régime militaire birman de se maintenir en place.

    • monsieur, vous ne répondez à aucun de mes arguments et vous allez jusqu’à affirmer que je feindrais de connaître ce que j’ignore.

      le seul ennui est qu’il suffit de relire ce que j’ai écrit, j’affirme que je ne parle pas de la Birmanie parce que je n’en sais que ce que j’en lis dans la presse et que donc je me méfie de mes sources...

      Donc je reste sur le terrain que vous brouillez et fuyez celui des droits de l’homme et des institutions à l’ONU.

      Sur ce point vous accumulez les contradictions puisque vous faites le compte des membres du conseil de sécurité en expliquant qu’il y a là un fonctionnement satisfaisant puisque justement la Chine et la Russie peuvent opposer le droit de veto et vous le leur reproche en les accusant de sympathie pour des dictatures (sous entendu ce sont des dictatures elles-mêmes alors que comme chacun le sait les Etats-Unis de G.W.Bush sont le symbole de la démocratie).

      C’est peu dire que la plupart des commentateurs considèrent que l’ONU est bloqué justement à cause de ce qu’est le conseil de sécurité, de sa non représentativité par rapport à l’Assemblée générale justement à cause des puissances occidentales autour des Etats-UNis.

      Mais là où tout en ignorant le dossier Birman qui vous tient à coeur je vois surgir Vaclav havel, celui-là je le connais et je sais le rôle qu’il joue... Il y a bien Desmond Tutu qui vaut mieux mais l’Afrique du sud a voté il me semble comme la Rsussie et la Chine.... Tout cela mérite éclaircissement...

      Donc en l’état je suis incapable de me prononcer sur la crédibilité du dossier en revanche je maintiens que le Conseil de securité n’a pas à être sollicité sur cette question.

      Danielle Bleitrach

    • Monsieur Frédéric Debomy dit que : Il peut y avoir de bonnes raisons d’"ingérer" à mon avis. Mais je vous rassure, je vois bien où est le problème : qui ingère, au nom de quoi ?

      Je voudrais dire que je ne partage pas son opinion pour la simple raison qu’aucun état ne pourra ingérer ou s’ingérer dans les affaires des USA. Et pourtant c’est le seul pays qui, parfois avec ses acolytes, sème la mort et le chaos de part tout le monde et qui bafoue toutes les règles que la SDN et les nations unies ont mis presque un siècle à mettre sur pied.
      Il me semble que le monde n’a que faire d’une ingérence venant de gouvernants sans foi ni loi et guidés par les seuls intérêts personnels ou à la rigueur familiaux, de leur caste en somme.

      hm

    • Je le précise, que ce soit bien entendu : je n’ai aucune sympathie pour la politique extérieure des Etats-Unis. Je suis d’accord avec la remarque sur le fait qu’aucun Etat ne pourra ingérer dans les affaires des USA. Je ne méconnais pas l’équilibre des forces. Je sais les soucis entre les USA et l’ONU. Je ne prétends pas que le CSNU soit représentatif (et j’avais d’ailleurs mis le mot "équilibrées" entre guillements, et dit "plus" équilibrées)...
      Reste qu’il n’y a que les USA qui vous intéressent et que je n’ai aucune sympathie pour cela. La preuve dans la dernière intervention, encore une fois : les USA ne sont pas seuls, au sein des Nations unies, à soutenir ce projet de résolution ! Est-ce que vous allez enfin le comprendre ? Les démocrates birmans souhaitent une intervention du CSNU. Plusieurs pays soutiennent cela, au premier rang desquels les Etats-Unis. Le schéma d’une initiative des Etats-Unis voulant imposer leur loi au monde qui obsède littéralement ceux avec qui je converse ici n’est pas exactement celui qu’on retrouve ici. Est-ce que vous voyez la différence entre le fait que les démocrates birmans souhaitent cette initiative et que les Etats-Unis la soutiennent et cet autre scénario dont il n’est pas question ici, selon lequel ce serait une initiative des Etats-Unis ? Et puis c’est une chose portée par les USA au sein de l’ONU, du CSNU, soumis donc au vote de celui-ci. On a pas les USA qui mènent la barque tout seuls, dans cette histoire : ils proposent, le CSNU dispose. C’est un bon fonctionnement pour le coup, non ? Alors vous vous réjouissez du résultat parce que l’ennemi juré se serait pris une paire de claques (je crois que c’est plutôt l’ensemble de la population birmane) tandis que moi, votre vision aveugle, partisane et égoïste me déprime. Pour ma part j’en resterai donc là.

      Frédéric Debomy.

    • Pourquoi "les démocrates birmans" dont vous vous faites sans doute l’avocat avec beaucoup d’amitié et de ferveur, mais quel démocrates, quel parti ? Donc pourquoi ont-ils choisi une procédure erronée au lieu de présenter leur revendication à la commission ad hoc ? Sur proposition des Etats-Unis ? Avec Vaclav Havel comme "parrain"....

      Dans un tel flou n’y a-t-il pas le danger que les "démocrates" birman que je respecte en particulier l’héroïque femme dont nous avons tous entendu parler soit coiffés d’un groupe lié à la CIA ?

      Nous serions littéralement obsédés par les Etats-Unis, c’est pas nous c’est eux la principale puissance du monde dont le budget militaire est équivalent à ceux de tous les autres pays du monde, ceux qui envahissen, créent des blocus, font courir des rumeurs à l’échelle planétaire, on serait obsédé à moins...

      Et puis voyez-vous nous avons déjà vécu des trucs comme ça, souvenez-vous de la pétition pour les femme afghanes, la terrible bourka, moi je l’ai signée... Au parlement européen défilaient les femmes afghanes réclamant l’intervention, à la fête de l’huma, on avait de la femme afghane dans ELLE et Marie Claire... Et puis aujourd’hui où les puissances occidentales coalisées arrivent à peine à tenir kaboul, tandis que les seigneurs de la guerre, la culture du pavot plus les talibans font règner une totale insécurité peu favorable à l’évolution de la condition féminine, tout le monde se fiche complètement de la femme afghane et de sa burka... Alors ce que je crois c’est que la propagande pour la libération de la femme afghane (et même celle de Bernard henry levy pour Massoud (1)) étaient simplement une manière d’envelopper l’invasion... Et que celle-ci n’a rien résolu... Pas plus d’ailleurs que celle des soviétiques qui pourtant s’est faite à partir d’un traité et en tentant vraiment de scolariser les femmes afghanes...

      Il y a quelques mois sur ce site j’ai eu un débat avec un représentant de l’humanitaire afghan qui tentait de me persuader qu’il accomplissait de grandes choses à kaboul, qui est devenu le lieu de toutes les spéculations dans un afghanistan déchiré par la violence qui déverse sa drogue en particulier sur l’iran voisin...

      Robespierre l’a déjà dit : personne n’aime les missionnaires casqués et bottés, qu’ils portent la vraie foi, la libération des femmes, le socialisme, ou les droits de l’homme made in USA....

      Enfin ce que je n’arrive pas à comprendre est qui a mis ce texte, est-ce vous ou monsieur Lamothe qui paraît se passionner d’ailleurs pour beaucoup de sujets et qui était déjà intervenu par rapport au secrétaire de l’ONU et de la peine de mort d’une manière tout aussi sommaire par rapport à ce qu’est l’ONU...

      Qui est réellement à l’origine des informations ? Et qui êtes-vous monsieur, quels sont vos liens avec les démocrates birmans, à quel association appartenez-vous ?

      Il en est de la solidarité comme de la candidature à la candidature, je préfère avoir affaire à des organisations, associations, ONG qu’à des individus qui m’expliquent ce que veulent les Birmans ou les français ayant voté NON. je plaisante mais à peine...

      Danielle Bleitrach

      (1) d’ailleurs ce sinistre histrion qu’est bernard henry Levy ne s’était-il pas illustré en appellant à l’intervnetion des tortionnaires des contras au Nicaragua sous prétexte que le gouvernement sandiniste aurait massacré les indiens mosquitos, ce qui était totalement faux. En revanche les contras ne craignaient pas de torturer et de massacrer les institurices qui alphabétisaient... Les contras étaient dirigés par John Negroponte ambassadeur US au Honduras, qui avait fait ses armes au Viet-Nam, qui couvrit un trafic de cocaïne, mena une campagne de desinformation contre l’inspecteur Blix sur les armes de destruction massive en irak et John negroponte succeda à Bremer, on lui doit une bonne part du bordel là-bas avant qu’il devienne directeur des "renseignements. Bernard henry levy et une bonne part de la presse française étaient ses créatures...

    • Allez, si je ne vous réponds pas vous allez y voir la preuve du complot.

      J’ai déjà précisé que j’étais coordinateur d’Info Birmanie, il n’y a donc pas de quoi tourner parano. Nous travaillons dans le cadre de la campagne « Menace sur la paix »avec des organisations comme les Amis de la Terre, la FIDH, la Ligue des droits de l’homme, Reporters sans frontières et Ritimo et à d’autres occasions avec bien d’autres organisations. Nous organisons les rendez-vous des représentants du NCGUB (entre autres) avec le ministère des affaires étrangères, le Parti Socialiste, travaillons avec des députés de divers partis etc. J’ai aussi coordonné un ouvrage intitulé « Birmanie, la peur est une habitude », chroniqué dans Charlie Hebdo, Libération, Le Monde, Politis, Rouge, Télérama, Le Nouvel Observateur, L’œil Electrique, Le Monde Diplomatique... Parmi d’autres, Bo Kyi, qui compte au nombre des leaders étudiants des mouvements pour la démocratie de 1988, a écrit un texte pour cet ouvrage. Je pourrai continuer un moment, mais je ne vais pas écrire des pages et des pages pour vous convaincre de ma légitimité…

      « Les démocrates birmans »
      En l’occurrence je parle de la Ligue nationale pour la démocratie qui remporta les élections de 1990 et dont la dame que vous évoquez, Aung San Suu Kyi, est la secrétaire générale. A l’extérieur du pays il y a le NCGUB (Gouvernement de coalition nationale pour l’union de la Birmanie), gouvernement birman en exil, qui a été officiellement fondé à Manerplaw (alors QG de la résistance armée à la dictature birmane) en décembre 1990. Il est composé de députés élus lors des élections législatives de mai 1990. Gouvernement provisoire voué à disparaître lors de la restauration d’une démocratie, il exerce auprès de la communauté internationale une action diplomatique. Son Premier ministre en est le cousin d’Aung San Suu Kyi. Nous sommes en relation avec d’autres groupes qui tous, reconnaissent Aung San Suu Kyi comme leur leader.

      J’imagine que "Reporters sans frontières", cela va vous faire bondir au moins autant que "Vaclav Havel". Il faudra quand même que vous me disiez si Vaclav Havel, lorsqu’il était opposant au régime de son pays, avait raison ou tort...

      Dernières nouvelles de Birmanie : le CSNU et l’ASEAN ayant laissé les généraux birmans tranquilles, ceux-ci se sont félicités de la victoire « contre le bloc colonialiste ».

  • Sans auncune polémique et juste pour préciser:Le probléme des droits de l’Homme se pose dans de tres nombreux pays de part le monde ,au sein de l’ONU des commisions ad hoc sont chargées en principe d’établir des rapports et de proposer des solutions qui peuvent comporter des sanctions.Ce que j’évoque c’est la nécessité que soit respecté un minimum de régles établies en commun et contenues dans la Charte des Nations Unies.

    Le droit d’ingérence est en ce sens extrêment dangereux car il introduit la regle du plus fort contre le plus faible-c’est exatement ce qui s’est passé en Irak ou sans l’accord de l’ONU les Etats Unis ont envahi une nation souveraine ,massacrée une partie de la population (cela continue et va sans doute s’aggraver),détruit totalement un pays et sa civilisation (un des berceau de l’humanité)et cela malgré une condannation largement majoritaire des menbres du conseil de sécurité nous pourrions revenir sur le depeçage de l’ex Yougoslavie et les massacres qui l’ont accompagné ;

    Dans notre monde les exemples sont légion il faut donc si l’on veut rester crédible sur la cause que l’on défend rester sur des positions de principes .La situation en Birmanie n’est certe pas enviable et le combat des démocrates de ce pays pas facile,tout comme l’est celle du peuple palestinien ou tout ce que vous exprimez pour la Birmanie s’applique avec la même accuité,Ce qui ne signifie que l’un n’ excuse l’autre, tout comme certaines atrocités commises dans d’anciennes républiques soviétiques aujourd’hui passées au liléralisme.

    Le combat aujourd’hui ne peut être que celui des peuples Desmon TUTU savait de quoi il parlait son peuple martyrisé s’est libéré par lui même ,avec le soutien actif de démocrates du monde entier et dont ma contribution sans dout modeste a aussi pesée.

    Que la Chine et la Russie aient dans cette affaire "profité" de l’occasion pourquoi pas il n’en reste pas moins que leur position est juste.

    Roger bretagne

    • Je discuterai et nuancerai sans doute certaines des choses que vous avancez, cependant : voici déjà un ton plus apaisé et une meilleure matière à discussion.

      Reste cette question : la Birmanie fait-elle peser une menace sur la paix et la sécurité internationales ? On ne peut pas répondre que les positions russes et chinoises sont justes avant d’avoir étudié cela de façon conséquente. Pour ceux que ça intéresse, je rappelle encore une fois qu’Info Birmanie a traduit et publié en français le rapport "Menace sur la paix" commandité par Vaclav Havel et Desmond Tutu.

      Enfin, au cas où vous l’auriez cru : le projet de résolution n’implique aucun débarquement de casques bleus, et encore moins, bien évidemment, un débarquement américain. Bref, aucune occupation du territoire.