Accueil > Election du président du Parlement européen : une candidature pour une (...)

Election du président du Parlement européen : une candidature pour une autre vision de l’Europe

Publie le mardi 16 janvier 2007 par Open-Publishing
5 commentaires

Intervention de Francis Wurtz en séance plénière, Strasbourg 16.01.07.

L’ensemble de mon groupe - y compris les collègues qu’une raison impérative empêche d’être présents aujourd’hui - s’est prononcé pour ma candidature. Pourquoi ? Nous avons toujours considéré l’élection du Président du Parlement comme un acte politique fort, et donc l’occasion non pas d’émousser les différences d’options politiques, mais au contraire de les affirmer en pleine clarté, du moins au premier tour, s’il y en a pas plusieurs. Cela nous paraît d’autant plus vrai, cette fois-ci, que cette seconde moitié de législature sera marquée par le débat sur l’avenir de l’Europe.

Monsieur Poettering défend, à cet égard, avec constance et sans ambigüité, une certaine vision de l’Europe, dans laquelle la plupart des députés PPE, conservateurs, libéraux, UEN et autres peuvent se reconnaître sans difficultés.

On voudra bien reconnaitre le fait que, pour ma part, je défends dans cette enceinte, avec une même constance et la même absence d’ambigüité que M. Poettering, une autre vision de l’Europe -disons une vision alternative à ce que nous appelons l’Europe libérale.

Si je devais la définir à grands traits, j’en évoquerais cinq dimensions :

· une dimension sociale, tout d’abord : il faut en finir avec la mise en concurrence des modèles sociaux qui tire systématiquement vers le bas les conquêtes sociales de plusieurs générations ;

· une dimension écologique, ensuite : il faut résister à la tentation de plus en plus forte d’en rabattre sur nos ambitions au nom de la "compétitivité dans une économie ouverte" ;

· une dimension solidaire, également : il faut bannir toute forme d’exclusion, mobiliser tous nos instruments contre les inégalités de développement, tourner le dos à "l’Europe-forteresse" ;

· une dimension démocratique, surtout : il faut stimuler l’esprit critique, oser donner la parole aux citoyens, accepter les remises en cause nécessaires ;

· une dimension mondiale, enfin : il faut user de notre poids pour changer les relations internationales. Nous devons nous mobiliser contre la guerre en Irak, pour une paix juste en Palestine, pour un vrai partenariat avec l’Afrique... Avec les Etats-Unis doit prévaloir le principe : alliés oui, alignés non !

Ma candidature vise ni plus ni moins à offrir aux collègues qui se reconnaissent dans cette exigence d’esprit critique par rapport au modèle actuel et dans cette volonté de changement l’occasion d’exprimer leur conviction.

La démocratie, c’est l’acceptation du choix majoritaire. Il ne fait aucun doute que Monsieur Poettering sera le prochain Président du Parlement. Ce sera notre Président à toutes et à tous. La démocratie, c’est aussi le respect des personnes : je veux redire ici que je ne peux que me louer de la loyauté et de la coopération de M. Poettering au sein de la Conférence des Présidents où nous siégeons ensemble depuis sept ans et demi. Mais la démocratie, c’est d’abord le débat d’idées. Il passe dans quelques instants par un vote clair, un vote franc, un vote de conviction.

Nous sommes toutes et tous des responsables politiques. C’est pourquoi, pour ma part, je n’ai pas ressenti, pour ma part, le besoin de mener une quelconque campagne électorale. A chacune, à chacun de nous de prendre ses responsabilités. En pleine conscience.

http://www.francis-wurtz.eu/interve...

Messages