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Les personnels hospitaliers de retour dans la rue

Publie le mercredi 21 janvier 2004 par Open-Publishing

Dans la capitale, les protestataires, qui viendront des hôpitaux de Paris et de l’Ile-de-France,
se rassembleront à partir de 10h30 aux abords de la tour Montparnasse,
puis défileront jusqu’au ministère de la Santé dans le 7e arrondissement.

Manque de personnels, problèmes budgétaires, services d’urgence débordés : Les agents hospitaliers seront en grève et descendront dans les rues jeudi un peu partout en France pour réclamer des créations d’emplois, de meilleures conditions de travail, et des moyens financiers supplémentaires.

Les fédérations CGT, FO, CFTC et Sud de la fonction publique hospitalière, ainsi que les trois organisations de praticiens (AMUHF, INPH et CHG) à l’origine de cette journée, demandent également au ministre de la Santé Jean-François Mattei de retirer son projet de réforme "Hôpital 2007", réforme visant à rationaliser l’organisation des établissements, et à instaurer un nouveau mode de tarification des soins.

Des manifestations intersyndicales régionales sont attendues à Lille, Nantes, Saint-Nazaire, Tours, Caen, Lyon, Toulouse, Marseille, Bordeaux ou encore Paris jeudi dans la journée.

Dans la capitale, les protestataires, qui viendront des hôpitaux de Paris et de l’Ile-de-France, se rassembleront à partir de 10h30 aux abords de la tour Montparnasse, puis défileront jusqu’au ministère de la Santé dans le 7e arrondissement.

Le mouvement ne devrait toutefois pas perturber le fonctionnement des services, les personnels nécessaires étant réquisitionnés par les autorités le cas échéant.
Ce sera la première journée d’actions d’ampleur des personnels hospitaliers en France depuis le mouvement de grogne consécutif à la mise en place des 35 heures dans leur secteur il y a plus de deux ans.

Ce grand mouvement social à l’hôpital s’était achevé en mars 2002 après plusieurs mois de grèves et de manifestations dans toute la France -dont plusieurs défilés nationaux à Paris- pour réclamer notamment la création de 80.000 postes contre 45.000 sur trois ans alors prévus par le gouvernement Jospin.

Selon la CGT, il faudrait encore créer 40.000 postes d’infirmières en plus sur cinq ans, et 9.000 postes de médecins pour faire face à la situation dans les hôpitaux.
Une journée d’actions pour protester contre le plan "Hôpital 2007" et réclamer plus de moyens a déjà été organisée le 16 décembre dernier, mais s’est limitée à quelques rassemblements et surtout à des assemblées générales d’information des personnels dans les établissements.

La majorité des organisations syndicales des personnels hospitaliers voient dans le plan "Hôpital 2007" une volonté de "privatisation rampante" des établissements, et la mise en place d’une course à la "rentabilité" via l’instauration de la tarification à l’activité.

Sur ce dernier point, les syndicats craignent en effet que certains services n’acceptent de traiter que des pathologies ayant un coût élevé pour pouvoir toucher les financements qui correspondent, au détriment d’autres maladies. "Et le service public de santé d’une qualité égale pour tous, il sera où dans tout ça ?" s’interroge l’un des porte-parole de la fédération CGT des personnels hospitaliers Bruno Jardin.

La réorganisation des services, prévue par le volet "gouvernance" du plan "Hôpital 2007", est également en cause. Le premier projet du ministre de la Santé prévoyait de les faire disparaître purement et simplement au profit de pôles d’activité. Depuis, le ministre a revu sa copie et le texte prévoit le maintien des services coordonnés au sein des pôles d’activité.

Ce revirement a permis à Jean-François Mattei d’emporter l’adhésion de deux organisations de médecins, la Coordination médicale hospitalière (CMH), et le Syndicat national des médecins, chirurgiens, spécialistes et biologistes des hôpitaux publics (SNAM-HP), mais pas de calmer la fronde de la grande majorité des syndicats.

D’autant plus qu’au-delà du projet "Hôpital 2007", Bruno Jardin note "une grande exaspération, un malaise profond, et des conditions de travail qui s’aggravent", une situation mise en exergue par la canicule de l’été dernier, ou encore la surcharge des services d’urgence à la moindre épidémie. PARIS (AP)