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Eden-sur-Seine, ou le roman comme arme politique

Publie le dimanche 28 janvier 2007 par Open-Publishing
2 commentaires

de Olivier Berthelot

Cher-e-s tous,

Ecrire un roman d’amour politique, féministe et utopiste est-il une gageure ? Surtout, lorsqu’on le veut joyeux et libre….

Peut-on écrire un roman féministe en s’appuyant sur la pornographie ?

S’appuyer sur des hommes et des femmes politiques réel-le-s comme acteur du roman est-il légitime, lorsque l’on souhaite, avant tout, éviter la peoplisation de la politique ?

A ces trois questions, j’espère que la lecture d’Eden-sur-Seine vous permettra de répondre par l’affirmative. Car la subversion des armes de "l’ennemi", qu’il soit pornographe, capitaliste ou intégriste, est une tactique classique de la révolution !

Alors qu’en est-il dans ce roman ?

Il met en scène des personnages du monde réels ( Jack Ralite, Patrick Braouezec, Louise Michel, mais aussi Brigitte Lahaie et Michael Moore) et de fiction.

S’y côtoient une grève mondiale des femmes, la transformation d’une inquiétude sentimentale en utopie politique, une banlieue en devenir et mille lieux de rêves et de luttes.

Les extraits ci-dessous en disent plus :

Le combat féministe :
Comment faire comprendre aux hommes que l’assujettissement des femmes est le reflet de leur propre subordination ? Absinthe V, journaliste militante, y réponde en lançant un appel à la grève mondiale des femmes et choisit pour ce faire le biais d’un film pornographique dont le casting, aura lieu au troisième étage de la tour Eiffel lors d’une Nuit Blanche...

Extrait : " La différence des genres représente en effet une certaine forme de confort. Celui d’une paresse intellectuelle, a minima. Et nous en revenons à Guy Debord et au manque d’imagination. Ce que je souhaite ce soir c’est vous inviter à un effort d’imagination. Cette invitation n’est pas gratuite. Je ne vous ai pas conviés pour la magie d’une conférence de presse à trois cent mètres d’altitude. Je crois que lorsque les hommes et les femmes arrêteront de s’opposer et donc d’être en guerre contre eux-même, alors un pas vers l’utopie aura été réalisé. Je ne vous décrirai pas mon utopie. Je crois que l’idée d’une utopie unique serait une erreur. Ce que je souhaite c’est restaurer le dialogue, lier des sphères qui trop souvent se côtoient sans se mêler. Ce que je souhaite , d’une certaine manière c’est un orgasme fusionnel. Et j’en reviens à mon film." (Extrait de la conférence de presse Tour Eiffel).

Le combat politique :

"Extrait " Eden-sur-Seine, canular politique ou nouvelle utopie ?

... Au début des années soixante, Aragon prononça une allocution qui resta dans les mémoires comme le discours de Stains. L’accès à la connaissance par le livre y tenait une place centrale dans l’émancipation des hommes. Les générations futures se remémoreront-elles cette journée comme celle du discours de Saint-Denis ?

Le projet développé repose sur la déconstruction d’une idée selon laquelle il serait impossible de dire à l’être aimé " tu es l’amour de ma vie, tu es l’amour unique". Pourquoi ? Tout simplement parce que l’amour est le fruit du hasard. Parce que les rencontres entre êtres humains se font dans un univers limité et qu’une simple panne de voiture peut bouleverser une vie, en faisant se croiser des chemins que d’autres circonstances auraient ignorés. Le hasard des rencontres peut alors être perçu comme le pendant de la "contrainte" si bien intégrée par les politiques qui ne cessent de s’excuser de leurs reculs idéologiques en accusant l’Europe, les lois du marché ou les pesanteurs sociales.
C’est contre cette abdication des politiques que ce collectif a choisi de se battre. De manière inattendue. Par la voie d’un combat amoureux.
(extrait d’un article du journal Libération)."

Et l’amour dans tous ça ? Réponse page 235 !

le blog du roman (tous les thèmes traités sont en lien avec le roman) :

http://edensurseine.canalblog.com/a...

Messages

  • Juste une observation. rendons à césar ... L’iconographie ’illustration est un tableau de Max Ernst qui s’appelle Loire et non... Seine. J’y tiens. C’est ainsi la Loire ses méandres entre la bancs de sable qu’illustrait Max Ernst sous les traits d’un demi corps de femme plus ou moins inquiétant. La Loire n’est pas la Seine,non mais !
    MP

    • Vous avez tout à fait raison ! D’ailleurs l’image serait-elle un peu plus grande que les mots « la Loire » qui est inscrit sur le bras haut du fleuve et « L’indre » sur le bras bas seraient tout à fait visible.

      Et pour être tout à fait complet, il s’agit d’un tableau intitulé « le jardin de France » et donc pas "d’Eden"… !

      Ceci étant je vous citerai volontiers cet extrait du roman où j’indique que le reconstitution de l’eden se veut volontairement apocryphe : «  Au commencement du film Adam et Eve font l’amour. Le jardin d’Eden est symbolisé par la rencontre des trois fleuves, donnant naissance au quatrième. On pourra choisir la Seine, la Marne et l’Oise. On ne s’attardera pas sur le quatrième. Il ne s’agit pas d’une reconstitution fidèle mais d’une extrapolation militante ».

      Puisse Max Ernst me pardonner ! OB