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Afrique et France en sommet*.

Publie le dimanche 18 février 2007 par Open-Publishing
2 commentaires

Il n’est pas dénué de sens ce renversement de situation nominale, ne fusse-t-elle due qu’au fait d’intervertir les mots - si ceux-ci ne le perdent pas un peu leur sens - où nous avions l’habitude de la prendre au rayon des déséquilibres entre les continents sous la problématique d’une thématique relative à la « France à fric ». Il n’y a plus guère que Le Figaro qui ose encore titrer son blog en utilisant l’impétueux jeu de mot flairant à coup sûr, une fois de plus, l‘aspiration d‘une pompe à fric si décriée par le passé. Certainement qu’ils sont encore trop préoccupés là-bas de chercher à marquer par tous les moyens leur attachement aux valeurs d’un monde bipolaire et une vision tribale des relations tissées entre les hommes politiques au fil des époques allant même jusqu’à vanter toujours avec l’avidité d’une cupidité jamais refoulée les mérites salutaires du colonialisme. Ce temps là semble révolu et les 48 chefs des États africains présents au 28ème du nom n’ont fait qu’affirmer leur volonté de poursuivre une œuvre entamée par les derniers sommets, G8 compris, convaincus qu’il fallait aller dans le sens d’une règle économique même si ils ne se bercent pas d’illusions sachant très bien que « les décisions ne se prennent pas à Bamako » et que le centre des orientations, si il ne s’établit pas sans coopération, dépend quand même de ceux qui détiennent l’aval des flux monétaires, des investissements et donc d’une certaine forme de supériorité dans le pouvoir…

D’ailleurs on se demande encore s’il ne faudrait pas continuer à parler d’ Afrique(s) au pluriel dont on ne retient que les thèses dominantes qui ne remettent pas en question les données politiques mais font appel à la raison financière, la croissance qui se soucie bien de la difficulté démographique greffée au quand dira-t-on d’autant de bouches à nourrir si on n’est pas capable de leur donner les moyens de se nourrir eux-mêmes pour leur permettre de poursuivre ce si long combat que mènent les peuples Africains contre l’aridité, la sécheresse et des sols désespérément caillouteux. Là encore il n’y a qu’à quelques centaines de mètres de profondeur que ce sol devient intéressant pour les multinationales foreuses de matières premières en tous genres. Quoi penser aussi de ces rares oasis qui ont jalonnés l’épopée coloniale en connaissant déjà aussi les problèmes de l’eau et dont s’empressent certainement beaucoup à en rêver aujourd’hui le devenir urbain de mégalopoles à développer. Que de chantiers portés vers l’avenir et spéculés sur l’indice de la rente mondiale (OMC) que ce vaste sol est capable d’accueillir et dont la menace écologique ne fait que croître ; toutes ces interpellations, la Communauté européenne et les instances Internationales en relèvent le défi non sans une certaine avidité à y adjoindre l’opportunité d’une expansion de territorialité, du moins n’est-ce avancer là que l’étroite marge de manœuvre que s’est donnée l‘araignée capitaliste dans sa véhémente conquête des marchés, parfois mais trop peu souvent percés sans les bombes.

Cependant derrière un discours bien ficelé, le Président Jacques Chirac ne se présente pas en Général De Gaule qui se voudrait l’héritier des formes ancestrales du colonialisme mais il se place en Martin Luther King d’un continent pillé bien avant par ce qu’on pourrait quand même appeler ses prédécesseurs. Malgré l’inévitable Afrique capitaliste que nous a trop longtemps montré à travers son historicité l’Amérique du Nord, le modèle Européen semble plus approprié pour établir des équilibres effectivement démocratiques à fortiori si on prend en considération la base de l’Union africaine calquée comme un refuge politique souvent utilisé pour sortir des impasses. Celle endurée par la Côte d’Ivoire n’en cicatrise encore qu’à peine…

Alors d’une parfaite tempérance, de « Majestés » en « Chancelière », l’homme s’affiche riche de toute son expérience et d’une bonne connaissance du problème africain et remercie tous les rapporteurs pour leur émérite travail d’où découle - peut-être par là où il aurait fallu commencer, à savoir - que « les destins des peuples sont indissolublement liés ». Tout confiant ne lâche-t-il pas un solennel « Angela » ? Cela aussi on n’y a été que très peu habitué encore dans ce genre de réunions au sommet, de ces intrusions de tutoiements qui dépassent la simple intimité protocolaire pour également dénoter la franche volonté de s’engager ensemble et concrètement vers les voies du développement et porter « un autre regard sur la modernité » pour que « l’Afrique progresse et contribue à l’élan du monde »… Avec des budgets de l’armée qui sont les seuls à augmenter en cinq ans de plusieurs milliards, on voit quand même assez mal comment tout cela ne se mettrait pas en action quelque part en Afrique ou/et ailleurs mais cela n’intéresse que les curieux qui prospectent l’ingérence et le franchissement des limites que celle-ci eût pour habitude de dépasser… Au Sud Soudan, Liberia, Sierra Leone, Région des Grands Lacs, Éthiopie, Érythrée (le Darfour fera l’objet d’un développement particulier dans son discours) s’égrainent comme autant de zones d’ombres qui meurtrissent en profondeur un Continent dont on vante la sagesse et la culture pour citer la République démocratique du Congo comme l’exemple d’« élections libres qui scellent la réconciliation d’une Nation » et définitivement « condamner les coups de force ».

Ensuite dans la fierté de la solidité des infrastructures maintenant installées, forcément que celles-ci s’inscrivent avant tout dans des perspectives politiques et économiques d’où sera favorisée ou entichée la croissance tant espérée par autant de créateurs, entrepreneurs, dirigeants et artistes que J. Chirac cite par la nécessitée forcée d’amplifier un véritable mouvement qui touche maintenant jusqu’aux Droits de l’homme, à la gestion publique et aux solidarités avec les plus démunis. Présentation ensuite des atouts majeurs mis en avant au nom de l’Union européenne et de l’Organisation des Nations Unies, bastions célèbres de l’entente franco-africaine qui passe du coup à la vitesse supérieure. D’où, évidemment il ne faudrait pas médire, pas même oser parier que de la situation idyllique dépeinte par le Président Chirac, ne reste finalement que Perches du Nil au bout des fils ténus de l’amitié et de la fraternité !

Mais ceci le Président Chirac l’a très bien montré. Ce en quoi différerait le destin du Continent africain selon que serait adoptée une vision à court terme dans laquelle « l’égoïsme l’emporte et l’Afrique sera mise au pillage, laissée pour compte de la prospérité, isolée dans ses difficultés créant un immense danger dans le monde entier » tandis qu’inversement si elle parvient à s’engager dans le développement et la mondialisation, par aboutissement, si elle est « épaulée par le monde dans sa marche vers l’avenir », consciente des défis qui la lie à « une histoire de cœur » alors s’installeront la démocratie et l’application du Droit international basées toutes deux sur « le choix de la réconciliation » pour que les relations puissent enfin repousser l’« impasse de l’horreur d’une politique du pire » que nous avons trop souvent connues constituait certainement là l’un des points les plus importants de son intervention exposant le « quitte ou double » qui trace comme une épée de Damoclès une ligne sur l’Afrique définissant la seule marche possible vers le développement qu’il puisse être possible de proposer au Continent africain.

Insistant plus fortement un peu plus tard sur la nécessité de préparer ces pays en crise vers l’attirance démocratique par le développement et le maintient d’élections libres, Jacques Chirac fait également passer une sensibilité citoyenne qui ne pourrait être prise pour une leçon d’éveil patriotique..

On pourra retenir aisément de la conférence qu’à présenter l’Afrique dans sa marche au développement et son modèle diplomatique de surface, les réjouissances ne s’empêcheront pas d’occulter la kyrielle des luttes sociales qui accompagneront le système économique qui tend les bras au, si il est géologiquement convenu d’en faire le plus vieux continent de la planète, n’en demeure pas moins aussi celui qui a résisté le plus longtemps au capitalisme de l’impérialisme économique tout en se situant de près ou de loin dans ses sphères d’influences. Cette ambivalence fera d’un poids deux mesures et permettra d’accentuer la valeur des notions de la répartition des richesses qui sont proposées au modèle de développement qu’envisage de partager l’Afrique avec la France et le reste du monde car comme a contrario on pourrait le croire Jacques ne se présente pas en fataliste mais se situerait plutôt dans l’image d’un Père Blanc nimbé d’une force dans le discours sans doute rarement atteinte dans sa carrière ! Voilà une palme supplémentaire qui pourrait se transformer en spectre si les intérêts différentiels s’accentuaient de trop entre la matrice développeuse et les bénéficiaires de l’aide financière, matérielle et civique engagées ce qui à n’en pas douter ajouterait de la teneur supplémentaire aux crises que laisse le souvenir du sarkozysme à l’intérieur de la France dont finalement l’Afrique se soucie encore plus qu’on ne le pense.

*Les aveux d’un discours politique préhistorique !

Messages

  • A l’auteur : vous rendez-vous compte, cher monsieur, que votre texte ne veut rien dire, qu’il est impénétrable : quelles idées voulez-vous exprimer ? Relisez simplememnt votre première phrase. Ne vous est-il jamais venu à l’esprit qu’une phrase courte était bien plus efficace qu’une longue logorrhée ? J’ai bien tenté de comprendre et n’y suis point parvenu, alors que j’ai l’habitude des textes difficiles. Vous vous moquez de vos lecteurs.
    Adieu, je n’ouvrirai plus désormais vos colonnes.

    • Et bien c’est dommage

      Vous qui lisez énormément, ne vous souvenez vous plus de cette époque où l’on parlait de Franceafrique, enfin bon, passons, rien ne doit vous semblez étrange... Et le fait d’intervertir la place des deux mots passe inaperçue chez vous, à votre esprit, pourtant c’est déterminant de relever dans la presse la différence entre ceux qui parlent encore de FranceAfrique et ceux qui comprennent la différenciation avec l’appellation Afrique France, le sens en est tout différent, il faut le voir ça, c’était l’objet de c epremier paragraphe apparemment indigeste pour vos neurones !

      Vous devez certainement lire des gros pavés édités par le FIgaro je suppose...