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Aghanistan : les trafiquants de drogue coopèrent mieux que les gouvernements !

Publie le lundi 26 février 2007 par Open-Publishing

de Bruno Lamothe

Le chef de l’Office mondial contre la drogue et le crime (ONUDC), Antonio Maria Costa, a proposé un plan d’action visant à améliorer la sécurité entre l’Afghanistan, ravagé par la guerre, et ses voisins, l’Iran et le Pakistan.

"Actuellement, les trafiquants de drogue coopèrent mieux que les gouvernements de la région", a-t-il dénoncé lors d’une visite au Pakistan entre le 24 et le 26 février.

"Même si environ un quart de la totalité de l’opium et de l’héroïne produite en 2005 a été saisi (un chiffre en hausse de 10 points par rapport à 1990), ça reste bien en-dessous du taux atteint pour la cocaïne", a-t-il remarqué.

Antonio Maria Costa a insisté sur la nécessité pour l’Afghanistan de mieux contrôler son territoire. "Mais il y a deux côtés à chaque frontière et ses voisins ont un intérêt propre à faire cesser la circulation de drogues, d’argent blanchi et de produits chimiques", a-t-il ajouté, indiquant qu’il avait été impressionné par les mesures prises par l’Iran à cet égard lors d’une récente visite dans le pays.

Le plan dévoilé par le chef de l’ONUDC prévoit des patrouilles parallèles et conjointes le long de la frontière, des exercices de formation conjoints, l’installation de bureaux de liaison et de systèmes de communication radio compatibles.

Une attention spéciale serait également portée à la surveillance des containers et à l’interception des éléments chimiques nécessaires à la production d’héroïne aux frontières maritimes ainsi qu’aux principaux points de passage des marchandises.

Le plan a été présenté aux ministres de l’Intérieur et de Lutte contre les stupéfiants du Pakistan lors de cette visite à Islamabad. Ils ont tous deux été invités à Vienne le 1er mars prochain avec leurs équivalents afghans et iraniens.

"Des opérations conjointes et un meilleur partage de l’information sont extrêmement nécessaires pour combattre le trafic de drogue et consolider la sécurité et la confiance dans cette partie du monde", a déclaré Antonio Maria Costa.

"Il s’agit d’un problème régional qui exige une solution régionale avec le soutien de tous ceux qui ont un intérêt à maîtriser le trafic de drogue et prévenir l’instabilité. Il s’agit d’une responsabilité partagée", a-t-il enfin insisté.

La frontière de l’Afghanistan, longue de 5 800 kilomètres et composée de hautes montagnes et de désert, est difficile à garder. Certaines parties sont bien surveillées mais d’autres sont extrêmement poreuses, ce qui facilité l’impunité des trafiquants de drogue, des contrebandiers et des insurgés, en particulier dans le Sud.

La région du Baloutchistan, à la frontière entre l’Afghanistan, l’Iran et le Pakistan, est particulièrement propice aux activités illégales.

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