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Bayrou chouchou du système

Publie le samedi 10 mars 2007 par Open-Publishing
6 commentaires

Présidentielle . Le candidat de l’UDF talonnerait Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy selon plusieurs instituts. Sur quoi surfe-t-il, et qui sert-il ?

de Rosa Moussaoui

Dans son discours de clôture de l’université d’été de l’UDF, en septembre dernier, François Bayrou n’avait pas de mots assez durs pour "l’enchaînement subtil en quatre temps, télévision - sondages - médias - retélévision", cette "mécanique" qui "apparaît impossible à contredire". C’était avant que l’ex-ministre de l’Éducation nationale d’Edouard Balladur ne devienne le chouchou des mêmes sondages et des mêmes médias dominants.

Un fort niveau d’indécision

Alors que ses rivaux semblent s’effriter, le candidat de centre droit poursuit son ascension dans les études d’opinions.

D’après le sondage CSA rendu public hier par le Parisien et I-Télévision, François Bayrou serait crédité de 24 % des intentions de vote (+ 7 points en une semaine), talonnant ainsi Ségolène Royal (25 %, - 4) et même, fait nouveau, Nicolas Sarkozy (26 %, - 3). Même tendance selon le baromètre BVA-Orange pour la presse régionale, qui donne le candidat de l’UDF à 21 % des intentions de vote (+ 4) contre 24 % à Ségolène Royal (- 1) et 29 % à Nicolas Sarkozy (- 2). Cette dernière enquête donne même le président de l’UDF largement gagnant (55 %) s’il devait être opposé, au deuxième tour, à Nicolas Sarkozy. Après l’exaspérante mise en scène d’un second tour joué d’avance entre Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal, voici donc celle d’un tiercé serré, histoire de donner aux électeurs-spectateurs l’illusion d’un choix véritable.

Question : cette montée en flèche de François Bayrou dans les sondages est-elle solide ? Premier bémol : le niveau d’indécision des électeurs, plus fort qu’en 1995 et qu’en 2002. À quelques semaines de l’élection, près d’un électeur sur deux ne sait toujours pas sur quel candidat se portera son suffrage. Difficile, dès lors, de parler d’une véritable « cristallisation » sur tel ou tel candidat. « Comme pour tout électorat en expansion, les nouvelles catégories atteintes restent prudentes », souligne Jérôme Sainte-Marie. Le directeur de BVA-Opinion décrit, à propos de l’ascension du candidat UDF, une « valse à trois temps ». D’abord, la mobilisation de son électorat traditionnel. Puis celle d’électeurs de centre gauche s’étant porté sur le oui en 2005 et perplexes sur la candidature de Ségolène Royal. Et enfin le mouvement d’une partie de l’électorat de droite pour lequel le candidat de l’UDF apparaît plus « rassurant » que Nicolas Sarkozy aux yeux duquel il représente « une forme d’aventure ».

Le pari de François Bayrou : ouvrir une dernière phase de la campagne donnant corps à sa volonté d’incarner un vote « antisystème » qui, contrairement aux suffrages portés sur l’extrême droite et l’extrême gauche en 2002, trouverait ses prolongements dans l’exercice du pouvoir. Attrape-tout, le candidat de l’UDF promet, s’il était élu, de former un gouvernement « d’union nationale » rassemblant des personnalités de tous bords politiques. En quelque sorte, une version « light » et « constructive » du discours « ni droite, ni gauche », qui semble rencontrer un écho chez une partie des citoyens désespérés par les successions d’alternance sans changement. Mais dont la portée finale demeure incertaine dans un pays qui reste malgré tout attaché au clivage et au débat gauche-droite.

François Bayrou espère, en même temps, incarner une forme de rébellion face à un système politique, économique et social à bout de souffle. Un comble s’agissant de l’ancienne plume de Jean Lecanuet, qui défend un programme politique fondé sur un libéralisme économique assumé et fut l’un des plus zélés défenseurs du projet de constitution européenne que les électeurs français rejetèrent massivement le 29 mai 2005.

Le scénario n’est pas le film, les sondages ne sont pas l’élection. Reste que l’allure prise par cette campagne présidentielle soulève de sévères interrogations sur une gauche qui, toutes composantes confondues, peine à offrir aux électeurs un projet mobilisateur, à incarner la rupture avec cinq ans de pouvoir d’une droite qui a broyé des droits sociaux et démocratiques fondamentaux. De ce point de vue, la responsabilité de la candidate socialiste npas mince. Ses réticences à assumer de franches réponses de gauche, loin de lui attirer l’électorat centriste, ont ouvert un espace à la candidature Bayrou. Plus généralement, la gauche, dans son ensemble, a échoué à s’accorder sur une politique crédible, répondant aux attentes des électeurs. Comme si les questions posées par le séisme électoral de 2002 demeuraient entières.

Pour toute réponse, les ténors du Parti socialiste et de l’UMP multiplient les appels à resserrer les rangs autour de leurs candidats, des appels restés jusqu’ici lettre morte. Le parti de droite met en avant le soutien de Simone Veil, figure du centre droit, à Nicolas Sarkozy. Jack Lang a appelé hier « ceux qui souhaitent le changement » à ne pas « se tromper ou égarer leur suffrage et se disperser » et à « faire bloc derrière la seule candidate du changement : Ségolène Royal ». Un appel au vote utile qui pourrait avoir pour effet de plomber davantage les autres candidats de gauche. Et de se retourner contre la candidate socialiste si François Bayrou devait apparaître comme le barrage le plus crédible à Nicolas Sarkozy.

Mais les sondages ne sont pas l’élection. On sait ce qu’il advint, en 2002, de l’artefact préélectoral du « troisième homme ». À l’époque, Le Pen s’était nourri, sans rien dire, de la surenchère des uns et des autres sur l’insécurité. Il pourrait, demain, damer le pion aux champions de la « rupture » et du « vote antisystème ». Les deux candidats de droite, François Bayrou comme Nicolas Sarkozy, font, de ce point de vue, un pari inquiétant et risqué.

http://www.humanite.presse.fr/journ...

Messages

  • Je vote à gauche depuis 35 ans et jamais je ne voterai pour le centriste Bayrou. C’est un ami du sabre et du goupillou donc un homme de la bourgeoisie. Et c’est bien la droite son vrai camp. Aucun progrés à attendre de ce côté là.

    • Baurou ?? c’est pas le mec qui a toujours été à droite et qui drague les électeurs de gauche depuis allez voyons quand déjà ? ...disons depuis un an, depuis que les présidentielles approchent !

      C’est le mec qui a compris que la droite ne passerait pas si elle se revendique telle quelle , malin, malin ...enfin, tant que l’on ne lit pas son programme !

      Marjo

    • L’HOMME NEUF
      BAYROU qui etes vous :
      -Depuis l’ époque GISCARD n’avez vous pas voté avec la droite la dure, les lois anti -
      démocratique .Vous rêvez d’un cabinet à la MERKEL dont on voit les effets sur la majorité
      du peuple ALLEMEND.
      -Lors de votre passage à l’éducation nationale, vous avez tenté de détruire l’ecole
      publique (voir les manifestations à l’époque 1 000 000 de parents d’élèves dans la rue).
      -Malgré vos gesticulation vus n’êtes pas un homme neuf, toutes vos propositions
      ne sont qu’un amalgame de plats froids de L’UMP et du MEDEF. Vous etes rendu a faire les
      yeux doux a la droite du PS voir en DELORS en premier Ministre ,( ce n’est pas un vieux plat
      réchauffé ?) vous ressortez les vielles recettes de la IV République.
      -Quand en face de vous la candidate du PS fait une campagne sans éclats refusant les
      débats je ne veux pas non plus du donnant donnant car celui qui n’as rien ne peut rien donner,
      elle non plus ne veut pas faire de mal au MEDEF.
      -Dans ses conditions que reste t’il pour les électeurs voulant un véritable changement :
      LES 125 PROPOSITIONS ANTI-LIBERRALLES défendues par MARIE GEORGE BUFFET qui elles
      sont vraiment nouvelles.
      -ON a encore du travail pour faire progresser ce programme.
      CHRISTIAN 78 .

    • Si le PS et Royal ont des difficultés qu’ils s’en prennent à eux même.Aprés avoir fait du porte à porte à Dax les membres du collectif antilibéral ont tiré les conclusions suivantes:les propositions de Marie George Buffet sont bien accueillies,les gens en majorité n’ont pas pris de déçision de vote,et en majorité ils ne veulent plus voter PS parce que trop souvent"cocus".

      Si le PS a des difficultés avec Bayrou qui se pose des questions sur LE FOND ET NON PAS SUR LA FORME.

      Et les déclarations de DSK ne sont pas pour rassurer !

      Quant a Bayrou lui même tous le monde le connait et a ceux qui connaissent pas faisons le connaitre !

      Jean Claude des Landes

  • Monsieur LE GALLOU, un proche de MEGRET "qui viens de rejoindre LE PEN", nommé inspecteur général de l’administration, le prestigieux corps d’inspection de l’intérieur. Voici un avancement dont ne s’est pas vanté SARKOZY. Oui, oui, cette promotion qui date du 23 février, trois jours après sont investiture SARKOZY qui a fait une tirade sur Jean JAURES et Léon BLUM, c’est le grand écart.

  • Bayrou ? Il n’est pas de droite, pas plus que je ne suis de gauche. Je suis pour une rupture avec la politique libérale, avec le capitalisme le plus brutal et le plus sauvage que la planète ait eu à supporter.
    Le capital a plusieurs marionnettes et avec ces petites ficelles, il anime un personnage ou un autre.
    Actuellement ce que je croise le plus, de par ma fonction, ce sont des cadres et cadres supérieurs, ils ont une conscience politique égale au QI d’un poisson rouge. Leur attitude dans tous les conflits est celle de collaborateurs zélés du patronat. Pour ce donner bonne conscience, ils avouent aller vers le vote Bayrou ou Royal, ce sont de vrais "ponce pilate" de l’entreprise. Les plus rustres se tournent soit vers Sarkosi, soit vers le Pen. Quant à ceux qui veulent changer, le peu qui restent sont placardisés (j’en sais quelque chose) ou alors avec les nouvelles tecniques d’embauche ou de promotion ils sont carrément écartés.
    Nous vivons ce que j’appelle un fascisme "soft".
    Si ni l’une, ni l’autre sont des nouvelles tètes, ils sont totalement acquis aux idées du libéralisme le plus prédateur.
    Bayrou a les faveurs des médias ? Mais ils ont toutes et tous les faveurs des médias, sauf si vous êtes porteur d’un projet politique en rupture avec la politique libérale.
    Il faudra bien un jour ou l’autre si on veut changer donner un grand coup de balai dans les médias, tout au moins dans ceux que nous transformerons en Service Public de l’information, où l’on rentrera par concours et non par désignation ou répartition entre partis libéraux, je met le PS dans le même sac.
    J Claude