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Le Figaro Magazine "assassine" Franca Maï

Publie le dimanche 11 mars 2007 par Open-Publishing
5 commentaires

Photo : Philippe Quaisse

de di2

Très bonne nouvelle.

Notre rédactrice en chef, auteure de cinq romans dérangeants, "véritables coups de poings salutaires", édités par le Cherche-Midi (Momo qui kills, Jean-Pôl & la môme caoutchouc, Speedy Mata, l’ultime Tabou, Pedro) vient d’être "assassinée" par le critique littéraire du Figaro magazine.

Effectivement pour être "labellisé" écrivain, selon Stéphane Guibourgé, il faut prendre la posture "avoir le poing fermé sur le coeur ... dire les mots à voix basse et en quelques phrases". Critères infaillibles et convenus du critique qui reconnaît-là, la véritable écriture.

Pour lui, l’insoumise, l’imprévisible Franca Maï, "n’est pas un vrai écrivain .... quoique..."

Là, où tout le monde s’accorde pour saluer la force de l’écriture de Franca Maï, son style particulier et novateur -"qui tord le mot et perturbe la langue française en la mettant au service de l’émotion"- inventant même "une musicalité syncopée ulcérée", le critique du Figaro Magazine lui, semble avoir perdu repère et esprit analytique en l’envoyant dare-dare dans un no man’s land tout en baptisant avec fourberie son article « les amazones se rebiffent ».

Par paresse, très certainement.

Il semble qu’il n’ait lu aucun des romans de Franca Maï car une telle pauvreté et superficialité d’analyse fleure le rendez-vous manqué.

Mais n’est-ce pas là, le lot des "femmes fatales"...
L’écriture se gausse des critiques. Fort heureusement pour elle.

Et la voix rebelle de Franca Maï dans le paysage littéraire actuel -d’une rare intensité humaine- existe pour le bonheur des lecteurs et de tous ceux qui ne trouvent pas toujours les mots à leur désespoir et à leurs zones d’ombre.

 Lire la critique du Figaro

 Site de Franca Maï

 Lire Quicky une nouvelle de Franca Maï diffusée en free-littérature

Pedro
roman de Franca Maï
Cherche-Midi Editeur
ISBN n° 978 2 7491 0806 3
132 pages 14 x 21,
13 € ttc France
(2007)

http://e-torpedo.net

Messages

  • Quand on s’appelle Franca MaÏ, être "critiquée" par un plumitif herbivore du Figaro, c’est l’hommage du vice à la vertu.
    Mort aux cons qui confondent littérature et pages saumon.
    Osémy

  • On s’en fout des lecteurs du Figaro, ceux qui lisent les critiques littéraires le font en buvant leur tisane et les textes de Franca feraient renverser leur tasse et leur donneraient des insomnies...

    Nous on attend le prochain morceau avec la certitude de ne pas en sortir indemne, mais on aime ça !
    Jacques Richaud

  • Bah ce n’est pas vraiment un assassinat, ce qu’ils disent donne envie de lire le livre, c’est une bonne pub. Dans ma vanité de fille je me fous de la critique du moment que la photo est belle, et là elle est très bien. Bravo Franca !

    Alina

    • Déjà à la base, en paraphrasant pour la énième fois le tigraillon Clémenceau, il faut bien etre conscients que la critique littéraire est à la littérature ce que la justice militaire est à la justice tout court...

      En cela je suis donc assez d’accord avec Mme Reyes : il n’y a pas eu ici de véritable "assassinat".
      Tout au plus une volonté plus ou moins affichée de témoigner un non-enthousiasme stylistique (de confrère à connesoeur) par le biais d’une ellipse à mon sens incongrue...

      Je me demande cependant de quel mystérieux don pense disposer M.Guibourgé pour établir ses curieuses classifications.

      Franchement, quand on commet des "Il pense à ça, à la vie qui avance, à ces instants où l’on devine soudain qu’on ne peut pas atteindre les autres. Alors il reste la fuite. Puis le temps passe, et on se met à aimer ce qui nous manque..." (extrait de "Une vie ailleurs", roman de M.Guibourgé), n’est-on pas en droit de soupçonner que son auteur se livre, par le biais d’un "coming-out" autobiographique à peine voilé, à la constatation de sa chronique impuissance à déchiffrer l’autre ?

      Et quand on n’arrive pas à déchiffrer l’autre, la tentation de le défricher (par défaut, par dépit, par jalmincerie etc.) peut etre très forte...

      Affaire à ne pas suivre, vous dis-je !

       ;)

      Brunz

  • Et ils ne te lâcheront plus, Franca.

    Il me revient à l’esprit cette critique de mon deuxième roman par un type dont les écrits avaient du poids puisqu’ils s’adressaient aux bibliothécaires. Il avait inventé, pour mieux s’en gausser, une scène qui ne figurait pas dans le livre. Pire, alors que, pour désamorcer la critique sur ce thème-là, je m’étais forcé à coller une quinzaine de qualités à un de mes personnages chef d’entreprise, et que j’avais décrit des ouvriers violents et alcooliques, il disait que, dans ce roman manichéen, les patrons n’avaient que des défauts et les ouvriers des qualités, etc. Au début, naïf, j’ai cru qu’il avait lu deux livres à la fois et qu’il avait mélangé ses fiches. Mon éditeur m’a détrompé et conseillé de faire le dos rond.

    Et si je vous disais que je connais un écrivain militant qui donne ses manuscrits de romans à un « agent littéraire », lequel prétends qu’il est « grillé » et l’invite à signer sous un pseudo ?

    Il me souvient, de même, comment Fred Vargas, polardeuse adulée par la critique se fit descendre en flamme pour la mauvaise qualité de son écriture et de ses intrigues, pour son manque de talent, au plus fort de ses prises de positions courageuses pour Cesare Battisti (que j’embrasse au passage, s’il me lit).

    Et voyez ce qu’ils font à Ramonet, qui a pourtant les moyens de contre-attaquer.

    Finalement, quand l’establishment s’en prend à Franca et la Justice à Robert, la preuve concrète est faite que la lutte des classes existe.

    Maxime