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Le CSA ne recevra pas les initiateurs de l’Appel

Publie le mardi 13 mars 2007 par Open-Publishing
2 commentaires

Appel des journalistes de l’audiovisuel public pour des débats contradictoires Signez la pétition

de Jean-François Téaldi

Le 7 février dernier une centaine de journalistes de l’audiovisuel public, affligés par la bipolarisation de la campagne présidentielle sur les chaînes de télévisions et de radios, et l’absence de confrontation sur les projets de société des différents candidats, lançaient un Appel afin d’obtenir des débats contradictoires avant le premier tour.

Cet Appel visait à permettre que s’expriment les téléspectateurs et les auditeurs, qui payent la redevance et financent l’audiovisuel public, autrement que par des sondages montrant leur mécontentement. Il visait aussi à obtenir des rendez vous avec les Directions de l’information de France 2 , France3, RFO, RFI et Radio France, avec les candidats et avec le CSA garant du pluralisme des idées.

Aujourd’hui, et alors que plus de 10 mille signatures ont été recueillies sur les sites « bellaciao » et « info-impartiale », seul le Directeur de l’information de France 3 a daigné recevoir les initiateurs de l’Appel, seule Marie George Buffet a fixé un rendez-vous. Mutisme total des autres candidats et des autres Directeurs de l ‘information.

Quand au Président du CSA, saisi le 21 février, ses services ont tout d’abord affirmé à un quotidien qu’ils n’avaient pas reçu de demande formelle et il vient aujourd’hui de nous adresser une fin de non recevoir, dans une lettre signée de son Directeur général. Selon lui, « le CSA a adressé une recommandation à l’ensemble des services de télévisions et de radio définissant les principes généraux applicables au traitement de la campagne électorale sur les antennes. Au delà le Conseil ne dispose d’aucune prérogative l’autorisant à imposer des modalités particulières de traitement de l’actualité électorale telles que l’organisation de débats ».

Pas un mot sur l’égalité des temps de parole, mais il est vrai que le 20 février le CSA s’était « satisfait » de constater la nette décroissance de la bipolarisation excessive…ce que tous les téléspectateurs et auditeurs ont bien du mal à constater !

Si l’on peut admettre que rien dans les textes ne donne effectivement pouvoir au CSA d’ intervenir autrement que pour faire respecter le principe d’équité, le fait de ne pas recevoir les initiateurs de l’Appel, journalistes du Service public dont plus de 300 ont aujourd’hui rejoint la pétition, est révélateur de la conception que son président et ses membres ont de leur fonction ! Il serait plus que temps de revoir la composition et la désignation des conseillers, afin qu’ils reflètent plus exactement la diversité des courant qui s’expriment dans ce pays, et de revoir leurs prérogatives.

Rappelons toutefois qu’en 2005, Dominique Baudis alors président du CSA avait reçu les initiateurs de l’Appel pour que le « Non » au référendum constitutionnel trouve une place équitable dans les émission…

Messages

  • Le CSA c’est l’abrégé de : Censure Sans Appel !

  • La notion d’organisme "indépendant" est une supercherie, à laquelle il faut cesser de croire.

    Ce ne sont - en gros - que des officines où les puissants placent des copains grassement payés pour y défendre leurs intérêts.

    L’« indépendance » a pour seul but de soustraire ces personnes à tout contrôle des citoyens.

    C’est vrai de la Cour suprême des Etats-Unis au CSA, en passant par le Conseil constitutionnel ou la Cour de justice européenne ou la Cour des comptes, ou toutes les instances de régulation mises en place en parallèle avec les privatisations. Leurs décisions et leurs rapports sont de plus en plus ouvertement idéologiques, et ce, en toute impunité.

    La multiplication de ces officines fait partie des stratégies néolibérales pour grignoter la démocratie. Elle n’a plus rien à voir avec, par exemple, l’indépendance de la justice, qui avait un sens face à des souverains plus ou moins absolutistes.
    Ce développement fait partie de l’idéologie néolibérale, qui voudrait nous faire croire que l’économie - et donc le marché libre et non faussé - est un phénomène naturel, qu’il convient de soustraire au politique, c’est à dire aux citoyen.

    C’est un problème politique grave qu’il faudra bien aborder de front.

    Bien sûr les médias dominants encouragent le culte de ces officines...

    Jean-François